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RÉPUBLICAIN, -AINE, adj. et subst.
POLITIQUE
I. − Adjectif
A. − Qui est favorable à la république, ou en est partisan, en tant qu'organisation politique d'un État. Comité, mouvement, sentiment républicain; bourgeoisie, opinion, révolution républicaine. Cette école polytechnique fut une des erreurs du pauvre duc; elle a été républicaine même sous Napoléon (Stendhal,Lamiel, 1842, p. 110).Le Journal publie une misérable carte de France et des colonies, indiquant l'état politique actuel d'après les récentes élections. Presque tout est républicain de nuances variées (Bloy,Journal, 1902, p. 96).
1. [En parlant d'un inanimé] Qui soutient la république, qui exprime ce soutien. Presse républicaine. Le jeune homme déplut à MmeMoreau. Il mangea extraordinairement, il refusa d'assister le dimanche aux offices, il tenait des discours républicains; enfin, elle crut savoir qu'il avait conduit son fils dans des lieux déshonnêtes (Flaub.,Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 20).L'homme et la femme, par délicatesse, firent semblant de lire un peu, puis lui rendirent les feuilles républicaines qu'ils touchaient du bout des doigts comme si elles eussent été empoisonnées (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Ami Jos., 1883, p. 1266).
2. [En parlant ou à propos d'une pers. ou d'une collectivité]
a) Empl. adj. et subst. (Celui, celle) qui est partisan, attaché aux principes de la république et l'exprime de manière politique. Vrai républicain; républicain modéré, avancé. Les mères que la morale réprouve et déclare mauvaises républicaines, parcequ'elles fuient le vacarme des marmots (Fourier,Nouv. monde industr., 1830, p. 79):
1. La république. On lui doit d'abord le suffrage universel. Jadis on accusait les républicains d'avoir les mains sales; on les accuse aujourd'hui de vouloir mettre tout à feu et à sang. Comme ils crient: « vive la paix universelle! » on les accuse d'être des vendus: il faudrait s'entendre. Le républicain se fait une haute idée de la morale. Renard,Journal, 1904, p. 898.
b) HIST. [Pendant la Révolution; p. oppos. à monarchiste] Le roi n'en voulait pas plus [de La Fayette] que les patriotes; il était trop républicain pour lui et trop marquis pour nous (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 479).
Monarchie républicaine. Monarchie constitutionnelle. Je me suis efforcé d'arrêter le mouvement factice qui, précipitant la société trop vite dans le sens de sa pente, l'empêcherait de prendre son niveau, quand le monde se transformera en république ou en monarchie républicaine (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 187).
[Au xixeet au déb. du xxes.; p. oppos. à conservateur, clérical] Je suis un bon républicain, c'est pourquoi je ne vais pas à la messe, est une phrase que vous entendrez souvent prononcer ici (Huysmans,Oblat, t. 1, 1903, p. 54).V. patriote II A 2 ex. de Balzac.
[Au xxes., pendant la guerre d'Espagne; p. oppos. aux fascistes insurgés contre le gouvernement légal de la république] Les cent appareils prévus par Vargas étaient arrivés chez les fascistes; et bien d'autres. Il ne restait pas aux républicains un seul avion de chasse moderne (Malraux,Espoir, 1937, p. 554).
En partic. Parti républicain
[En France] Au xixes., ensemble des partisans du régime républicain non organisés en un parti à l'échelle nationale. Les hommes les plus clairvoyants du parti républicain comprirent la leçon du boulangisme (Bainville,Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 243).Au xxes., dans la dénomination de divers partis. Mouvement, parti républicain; mouvement républicain populaire. Empl. subst. masc. Partisan d'un de ces mouvements. Les républicains indépendants, de gauche.
[Aux U.S.A.] Depuis 1854, un des deux grands partis politiques, de tendance libérale et conservatrice. Les démocrates le trouvent [Eisenhower] trop réactionnaire en politique intérieure et les républicains trop internationaliste (...) en politique étrangère (Combat, 19-20 janv. 1952, p. 4, col. 6).
B. −
1. Propre à la république; de la république. Fonctionnaire, gouvernement, système républicain; armée, constitution, défense, institution, légalité, vertu républicaine. Ce qui a armé le fanatisme contre la liberté républicaine (Dupuis,Orig. cultes, 1796, p. 548):
2. ... jusqu'à ce que le comité ait pu remettre ses pouvoirs au futur gouvernement provisoire de la république, il s'engage à rétablir toutes les libertés françaises, les lois de la république, le régime républicain et à détruire entièrement le régime d'arbitraire et de pouvoir personnel imposé aujourd'hui au pays. De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p. 108.
Garde* républicain. Compagnie* Républicaine de Sécurité (C.R.S.).
2. HISTOIRE
a) Relatif aux républiques de l'Antiquité. Cette politique classique qui se propose l'imitation superstitieuse des gouvernemens républicains de l'Antiquité (Michelet,Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 54).Comme tous les vrais aristocrates, comme les patriciens de la Rome républicaine, comme les lords de la vieille Angleterre (A. France,Île ping., 1908, p. 400).
b) Relatif aux républiques d'Italie et des Pays-Bas durant le Moyen Âge. V. patriote ex. 1.
c) Relatif à la première république française. Calendrier* républicain. Elle admirait beaucoup les grands faits d'armes de l'armée républicaine, et elle connaissait Jemmapes et Valmy sur le bout du doigt (Sand,Hist. vie, t. 1, 1855, p. 207).Voilà tout ce qui demeurait, en cette cervelle, de la Révolution française faite pour l'affranchir, des guerres républicaines et impériales (Adam,Enf. Aust., 1902, p. 391).
II. − Subst. masc., ORNITH. Passereau d'Afrique, voisin du tisserin, ayant la particularité de construire et d'habiter en groupe un nid composé de plusieurs logements. (Dict. xixeet xxes.).
REM.
Républicainement, adv.D'une manière républicaine. Triste spectacle de la basilique, républicainement illuminée, ce soir [14 juillet], d'une immense nappe rouge et se détachant, sur le ciel noir, comme une église écorchée, comme une cathédrale de sang! (Bloy,Journal, 1905, p. 266).
Prononc. et Orth.: [ʀepyblikε ̃], fém. [-εn]. Ac. 1694-1740: republicain; ensuite ré-. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1586 « citoyen d'une république » (Bounin, Sat. au roy, f o3b ds Gdf. Compl.); 2. 1615 « partisan d'un gouvernement fondé sur la souveraineté du peuple » (D'Aubigné, Tragiques, Au lecteur ds Œuvres, éd. E. Réaume et De Caussade, t. 4, p. 4). B. Adj. 1. a) 1658 « qui est favorable à un gouvernement fondé sur la souveraineté du peuple » (Brébeuf, Poésies diverses, 191 ds Brunot t. 3, p. 208); 1815 parti républicain (Maine de Biran, Journal, p. 93); b) 1694 péj. « qui s'oppose à la monarchie, séditieux » (Ac.); 2. 1719 « qui appartient, qui est propre à un gouvernement fondé sur la souveraineté du peuple » (Vertot, Hist. rév. rom., t. 1, Livre 1, p. 11); 3. 1795 « propre, relatif à la [1re] République française » (Projet de Décret sur les poids et mesures, art. 5 ds Brunot t. 9, p. 1151); 1798 calendrier républicain (Patriote fr., 27 flor. an VI, ibid., p. 910). C. Subst. 1828 ornith. (Mozin-Biber t. 2). Dér. de république* (sens C à cause du mode de vie en groupe de ces oiseaux); suff. -ain1*, -aine. Fréq. abs. littér.: 2 276. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 523, b) 3 564; xxes.: a) 4 636, b) 1 974.
DÉR.
Républicaniser, verbe trans.Rendre républicain. J'ai répondu, que, précisément, je me conduisais comme un fils de famille doit se conduire au régiment et que, si l'on voulait républicaniser l'armée, j'étais décidé à m'y opposer (H. Bataille,Maman Colibri, 1904, III, 2, p. 21).Empl. pronom. Nous voyons la nation se républicaniser et se socialiser plus rapidement et plus généralement, sous l'arbitraire de la réaction (Sand,Corresp., t. 3, 1849, p. 127). [ʀepyblikanize], (il) républicanise [-ni:z]. 1reattest. 1792 (L'Orateur du peuple, n oXIX ds Frey); de républicain, suff. -iser*.
BBG.Bonnafous (S.), Honoré (J.-P.), Tournier (M.). La Désignation socio-politique en France de 1879 à 1914. Saint-Cloud, 1983, pp. 34-36. − Dub. Pol. 1962, pp. 402-403, p. 403 (et s.v. républicaniser). − Quem. DDL t. 18 (s.v. noces républicaines). − Ranft 1908, p. 122 (s.v. républicainement; républicaniser). − Siccardo (F.). République et républicain: contribution à l'hist. de deux mots. Annali della Facoltà di Scienze Politiche. 1974, t. 2, pp. 569-617. − Slater (C.). Defeatists and their enemies: political invective in France 1914-1918. Oxford, 1981, p. 82, 116, 185-187. − Tournier (M.). Le Vocab. politique... Thèse, Paris, 1976, p. 469, 470, 594-596, 608. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 301.