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RÉGRESSION, subst. fém.
A. − RHÉTORIQUE
1. ,,Figure de style qui consiste à reprendre, à la fin de la phrase, les mots qui se trouvaient au commencement, mais en les rangeant dans un ordre inverse, comme dans: Je vous salue Marie, Reine de charité, Vous qui dans les cachots éclairez l'opprimé, Vous qui dans les eaux glauques souriez aux noyés. Reine de charité, Marie, je vous salue`` (Morier 1975).
2. ,,Figure qui consiste à reprendre, en fin de phrase, les mots qui se trouvaient au début de la phrase, en les expliquant un à un`` (Morier 1975). Exemple de régression: Elle le quittait avec impatience et dédain: impatience parce qu'il la contrariait, dédain parce qu'il n'était pas riche (Montherl., Le Chaos et la nuit, p. 161 ds Dupr. 1980).
B. −
1. Retour en arrière, après avoir connu une période de progrès. Synon. récession, recul, regrès; anton. progrès, progression.Régression de la production d'un pays. Vico proclame que l'histoire est une suite d'alternances entre une période de progrès et une période de régression (Benda,Trahis. clercs, 1927, p. 239).Les hommes commirent souvent − dans les efforts pour faire progresser leurs coutumes ou celles des autres − des erreurs colossales qui aboutirent à la régression d'une civilisation, à sa décadence et, même, à sa disparition (Marin,Ét. ethn., 1954, p. 56).
SOCIOL. POL. ,,Transformation en sens inverse du progrès (politique réactionnaire, totalitarisme)`` (Morf. Philos. 1980). Le despotisme, avec son programme de régression humaine (...) n'est pas conciliable avec l'esprit libéral, sa haute raison et son respect de l'homme (Gide,Journal, 1941, p. 74).
Spécialement
a) GÉOL. Régression marine. Déplacement du niveau de la mer se traduisant par un déplacement du trait de côte en direction de la mer et entraînant des changements dans le faciès et la nature de la sédimentation (d'apr. George 1970). À l'intérieur des régions où le relèvement de la terre a atteint une valeur importante, la régression marine s'est poursuivie jusqu'à l'époque actuelle sans avoir été interrompue par aucune période de transgression (Rothé,Géophys., 1943, p. 135).
b) LOG. ,,Démarche analytique de l'esprit qui va du composé au simple, des conséquences au principe, des effets à la cause (analyse). Anton. démarche progressive ou synthèse`` (Morf. Philos. 1980).
c) STAT. ,,Réduction de données complexes, prélevées par lots sur un phénomène physique ou économique, à une donnée plus simple qui fait parfois apparaître une loi cachée`` (Bureau 1972):
En économie, la régression s'applique aux problèmes où les variables peuvent être inversées. Par exemple: les prix varient en fonction de la demande, ou la demande en fonction des prix. On constate que la régression est d'autant plus forte que la corrélation entre les deux phénomènes est plus faible, et vice-versa. CenecoEntr.1980.
2. Retour à un état antérieur, après avoir connu un stade plus élevé dans l'évolution. Il semble que réclamer pour l'industrie et le commerce une organisation corporative, ce soit entreprendre de remonter le cours de l'histoire; or, de telles régressions sont justement regardées ou comme impossibles ou comme anormales (Durkheim,Divis. trav., 1893, p. viii).Ce (...) serait [pour l'oblat] (...) une régression, presque un retour aux premiers temps du monachisme où chaque moine résidait dans une hutte distincte et se réunissait avec les autres, dans un lieu spécial, pour y prier (Huysmans,Oblat, t. 2, 1903, p. 142).
Spécialement
a) BIOL. ,,Retour par atrophie d'un tissu ou d'un organe à une forme souvent semblable en apparence à l'une des formes de son développement antérieur`` (Thinès-Lemp. 1975). Si ce phénomène se produit au cours de l'ontogenèse, il s'agit d'une régression ontogénique (telle celle de la queue des têtards d'Amphibien). S'il apparaît au cours des générations successives, il s'agit alors d'une régression phylétique aboutissant à la conservation d'organes rudimentaires (les doigts du cheval p. ex.) (Thinès-Lemp.1975).
b) PSYCHOL. ,,Tout retour provisoire ou stable d'un sujet à des modes de comportement spécifiques d'un stade moins évolué que celui auquel il était parvenu`` (Foi t. 1 1968). Une voracité ou une gourmandise anormales sont souvent la suite d'une déception affective: au lieu de s'épanouir, l'affectivité se replie sur les choses de la bouche. La régression est de forme infantile (Mounier,Traité caract., 1946, p. 138).
PSYCHANAL. ,,Mécanisme de défense névrotique consistant en un retour à un mode de comportement correspondant à un stade antérieur de l'évolution libidinale`` (Moor 1966). Ce qui attire la libido sur la voie de la régression, ce sont les fixations qu'elle avait laissées à ces stades de son développement. Or, la voie de la régression se sépare nettement de celle de la névrose (Freud,Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p. 386).
C. − Diminution dans l'intensité ou la quantité. Anton. augmentation.Régression de la natalité, de la population. En 1937, ce déficit [dans l'industrie de la conserverie] est réduit surtout par la baisse des importations et (...) par la régression des exportations (Industr. conserves, 1950, p. 31).
Loc. verb. Être en régression. Diminuer. La natalité n'est pas en régression égale dans toutes les parties de la Normandie (Gide,Journal, 1916, p. 567).L'enseignement agricole par correspondance est en régression constante (Encyclop. éduc., 1960, p. 189).
PATHOL. Diminution des symptômes d'une maladie ou de l'étendue d'une lésion. Le traitement de cette curieuse maladie relève d'un médicament spécial désigné sous les trois lettres BAL. La prescription de cette drogue pendant quelques jours entraîne une régression marquée des symptômes (Quillet Méd.1965, p. 371).
Prononc. et Orth.: [ʀegʀ εsjɔ ̃], [-gʀe-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1374 « retour » (Jean Golein, Trad. du Rational du devin office, Richel. 437, f o213 r ods Gdf.) − 1532 (Bouchard, Chron. de Bret., Ep., éd. 1532, ibid.); 1. 1765 rhét. (Encyclop. t. 14); 2. a) 1865 physiol. « atrophie considérée comme le retour à un état antérieur » (Littré-Robin; cf. aussi Ch. Robin, Anat. et Physiol. cellulaires, 1873, p. 594: Cette désignation a été introduite dans la science par Wetter et par Burdach, d'après cette hypothèse que ces modifications des éléments anatomiques seraient un retour en arrière de ces parties vers une des phases de leur évolution première); 1899 en gén. « retour à un stade plus primitif » (Clemenceau, Vers réparation, p. 317); 1906 spéc. psychol. (J.-B. Buvat, L'érotisme dans l'hystérie, in R. de psychiatrie, 10eannée, p. 245 ds Quem. DDL t. 29); b) 1893 « diminution (en importance) » (Durkheim, op. cit., p. 169). Empr. au lat.regressio « retour », également terme de rhét., dér. du rad. du supin de regredior « rétrograder, revenir ». Au sens 2 d'apr. progression*. Fréq. abs. littér.: 124. Bbg. Quem. DDL t. 21, 29.