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RÉBARBATIF, -IVE, adj.
A. − À l'aspect rude et rebutant.
1. [En parlant d'une pers.] Synon. revêche, sévère; anton. aimable, engageant.Air, aspect rébarbatif; mine rébarbative. Monsieur de Reybert, un homme de cinquante ans à figure rébarbative, était venu accompagné (...) du notaire qui tenait une liasse de pièces et de titres (Balzac,Début vie, 1842, p. 411).Je me retourne violemment, les yeux féroces, et si rébarbative que mon cousin l'Oncle éclate de rire (Colette,Cl. Paris, 1901, p. 200).
2. [En parlant d'une chose concr.] Nous étions plantés devant la façade rébarbative du garde-meubles des Magasins généraux dont les grands bâtiments tout neufs, en béton armé et percés d'aucune fenêtre barraient le bout des quais au fond du port (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 249).Au milieu du bois d'yeuses nous découvrons une construction rébarbative du XVesiècle (Giono,Voy. Ital., 1953, p. 223).
B. − [En parlant d'une chose abstr.] Qui manque d'attrait, ennuyeux. Synon. aride, ingrat; anton. attrayant, plaisant, prenant.Sujet de devoir rébarbatif; études rébarbatives. Des Esseintes regardait, effaré, écoutant sonner les noms rébarbatifs des plantes vertes (Huysmans,À rebours, 1884, p. 122).Je commençais (...) par être un cancre, mot affreux, sens large et plus clément que rébarbatif au fond (Verlaine, Œuvres compl., t. 5, Confess., 1895, p. 60).
Prononc. et Orth.: [ʀebaʀbatif], fém. [-i:v]. Ac. 1694: rebarbatif; dep. 1718: ré-. Étymol. et Hist. 1. a) Fin xives. « au poil hérissé; rude, qui rebute » (Jean Froissart, Chron., III, § 107, éd. L. et A. Mirot, t. 13, p. 23, 4: ils sont plus rabarbatifz que singes qui mengent porée et enfans leur veulent tollir); 1554 (Thevet, Cosmogr., I, 6 ds Hug.: Le peuple est rhabarbatif, n'ayant aucune civilité en soy); 1588 mine rebarbative (Montaigne, Essais, III, 5, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 844); b) 1635 orgueil rubarbatif (Trad. de Mellede Gournay, à la suite des Essais de Montaigne, p. 695 ds Gdf. Compl.); 2. 1670 « (d'une chose) ennuyeux » mots rebarbatifs (Molière, Bourgeois gentilhomme, II, 4). Dér., à l'aide du suff. -(at)if*, du verbe a. fr. rebarber « s'opposer, tenir tête » (ca 1250 intrans. Doon de Mayence, 178 ds T.-L.; 2emoit. xiiies. Gaufrey, 307, ibid.) dér. de barbe*, proprement « se dresser barbe contre barbe » (le préf. re- exprimant une oppos.; dés. -er). Les formes en ra- et en ru- sont dues à des altér., v. aussi Hug. Fréq. abs. littér.: 96. Bbg. Sain. Sources t. 3 1972 [1930], pp. 409-410.