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QUÊTEUR, -EUSE, subst.
A. − [Corresp. à quêter A]
1. Celui, celle qui cherche à trouver, à découvrir quelque chose. M. G.D. s'impatiente contre la puérilité de mes auditeurs et me plaint positivement de jeter mes perles devant des quêteurs de truffes (Amiel,Journal, 1866, p. 542).Plus d'un se perd en de ténébreux calculs pour retrouver le secret d'une sagesse démentielle, avec un nervosisme qui n'est pas sans rappeler celui des occultistes, des quêteurs de pierre philosophale, ou des chercheurs chimériques penchés sur le secret des anciens initiés (Jeux et sports, 1967, p. 478).
Empl. adj. Trois âmes songeuses, Trois âmes quêteuses De rêves errants parmi les champs (M. de Guérin,Poés., 1839, p. 116).Ce regard quêteur que l'acteur promène circulairement, même dans ses préoccupations les plus graves, afin de s'assurer qu'on le regarde et qu'il est reconnu (Renard,Journal, 1890, p. 55).
2. CHASSE . Quêteur ou, en appos., chien quêteur. Chien qui cherche le gibier. J'ai entendu le récri du quêteur, et aussitôt son hurlement (Genevoix,Laframboise, Couguar, 1942, p. 153).
B. − [Corresp. à quêter B]
1. Celui, celle qui fait la quête, demande et recueille des aumônes, des dons. Mmela duchesse de Rohan (...) a frappé à ma porte pour une quête pour les pauvres de Saint-Sauveur. Je savais que cette quête devait avoir lieu, et j'avais prédéterminé six francs (...). J'ai donc mis mon écu dans la bourse de la quêteuse (Maine de Biran,Journal, 1816, p. 186).Une fois par an des quêteurs de Palestine viennent toucher l'impôt et vider les précieuses tirelires, apportant en échange un peu de la terre de Judée (...). Si cette aumône ne les faisait pas vivre, ces mendiants de Jérusalem, elle les empêchait de mourir (Tharaud,An prochain, 1924, p. 202).
En appos. Quant à la collecte faite par les dames quêteuses, et qui a atteint le joli chiffre de quatre cents et des francs, elle peut être augmentée (elle le sera par vous, mesdames) de dons en nature ou en espèces (Mallarmé,Dern. mode, 1874, p. 777).
Moine, frère quêteur, sœur quêteuse. Religieux, religieuse qui quête pour son couvent. Quand les gens montaient sur la colline, en septembre, pour les fêtes de la Nativité de la Vierge, et que la superbe procession déployait son cortège, ils se montraient les soœurs quêteuses et disaient: « Voilà celles qui rapportent des mille et des mille... » (Barrès,Colline insp., 1913, p. 96).Ce n'était pas le brave homme de saint, le paysan finaud, le frère quêteur branlant et vulgaire qu'on nous a montré. Vincent de Paul ne paraît pas beaucoup plus simple que Fénelon (Bremond,Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 223).
2. Celui, celle qui demande ou a l'habitude de demander, de solliciter quelque chose. Es-tu coupeur de bourse ou quêteur de caresses, Et viens-tu nous voler notre or ou nos maîtresses? (Dumas père, Caligula, 1837, 3, p. 13).Nous sommes devenus un peuple de quêteurs, Peuple de courtisans et de solliciteurs (Pommier,Colères, 1844, p. 109).
Empl. adj. Combien d'enfants seraient devenus gourmands, quêteurs, lâches! Pour éviter les persécutions, je me battis (Balzac,Lys, 1836, p. 9).
[P. méton.] Jamais pareille chose n'était arrivée à ce Prince Charmant, gâté des femmes, assailli de sourires quêteurs et de lettres parfumées (A. Daudet,Rois en exil, 1879, p. 256).
REM.
Quêteux, subst. masc.,région. Quêteur. Il a même pas un p'tit titre, et il se balade partout avec une serviette comme un quêteux d'assurances (La Varende,Amour sacré, 1959, p. 284).En partic. Mendiant, misérable, pauvre. La mère Philibert jetterait des gloussements de poule, viendrait lui serrer le bras, palper l'étoffe de son complet (...). Elle éprouvait à revoir les quêteux d'autrefois devenus prospères (...), un ravissement de mère supérieure qui reprend foi en ses prédictions antérieures lorsqu'elle apprend le succès d'une de ses anciennes élèves (Roy,Bonheur occas., 1945, p. 40).Empl. adj. On ne peut pas être plus quêteux, ils n'ont rien à manger (Canada1930).
Prononc. et Orth.: [kεtœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ac. 1694, 1718: questeur, -euse; dep. 1740: quêteur, -euse. Étymol. et Hist. 1. 1remoit. du xiiies. « personne qui est à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un » (Guillaume de Palerme, 3767 ds T.-L.: questor); 2. 1455 « personne chargée de faire la quête pour des œuvres charitables ou pieuses » (doc. ds Gdf. Compl.: questeurs de l'ordre des Quinze Vins). Dér. de quête1*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 62. Bbg. Hotier Cirque 1973 [1972], p. 123, 146.