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PROLIXE, adj.
A. − [En parlant d'une pers.] Qui est trop long dans ses discours ou ses écrits. Synon. bavard, verbeux.J'ai connu un homme de beaucoup d'esprit, mais tellement impatient, qu'il donnoit à tous ceux qui causoient avec lui l'inquiétude que doivent éprouver les gens prolixes quand ils s'aperçoivent qu'ils fatiguent (Staël,Allemagne, t.1, 1810, p.175).Périvier, qui dîne ce soir à Champrosay, parle en commis-voyageur prolixe de la musique, de la peinture, de la littérature, et d'autre chose encore (Goncourt,Journal, 1889, p.1018).Même l'ironie latente, que l'on sent qui circule au travers du livre, on l'eût souhaitée plus légère et plus amusée. Conrad ne se détend que pour devenir prolixe et diffus (Gide,Journal, 1930, p.971).
Empl. subst. Celui, celle qui montre ce caractère, ce défaut. Je le connais de trop ce prolixe! (...) Chaque fois, qu'il vient m'interviewer j'en suis pour deux heures au moins! (Céline,Mort à crédit, 1936, p.448).
B. − [P. méton., en parlant d'un exposé oral, d'un écrit] Qui est trop long, qui comporte de nombreux développements et des digressions. Synon. diffus, redondant; anton. concis, sobre.Discours prolixe. On avait trouvé à l'endroit indiqué deux monnaies romaines. Les recherches continuaient. Il y avait eu aussi des guérisons sur lesquelles le secrétaire général donna des indications vagues et prolixes (A. France,Orme, 1897, p.111).Tous ces travaux se trouvent systématiquement exposés et développés dans le massif et prolixe ouvrage de Schroder (Bourbaki,Hist. math., 1960, p.19):
. Si le conte est fait d'une manière trop prolixe, si le conteur emploie trop de paroles et s'arrête à peindre trop de détails, l'esprit de l'auditeur devine la chute vers laquelle on le conduit, trop lentement; il n'y a plus de rire, parce qu'il n'y a plus d'imprévu. Stendhal,Racine et Shakspeare, t.1, 1823, p.30.
P. anal., littér. Trop abondant, exubérant. Ces casques grecs, ces épées romaines croisées, les boucliers qui décorèrent alors les meubles les plus pacifiques, ne s'accordaient guère avec les délicates et prolixes arabesques, délices de madame de Pompadour (Balzac,Double fam., 1830, p.276).La femme dormait (...). Pas de flots d'étoffes, pas d'ampleurs soyeuses, pas de toilette prolixe et coquette, pas d'exagération galante cachant et montrant, pas de nuage (Hugo,Homme qui rit, t.3, 1869, p.88).
REM.
Prolixement, adv.D'une manière prolixe, trop longuement. Je croyais qu'ils allaient me parler de quelque église, lorsqu'ils me dirent pompeusement et prolixement qu'ils venaient recommander à ma loyauté et à ma vertu une dame qui allait voyager avec moi (Mérimée,Lettres à une inconnue, 1842, p.72).Il me paraît que, le plus souvent, on écrit trop; que la pensée de nombre d'auteurs gagnerait à être moins diluée, et qu'en s'exposant trop prolixement elle donne plus de prise au temps, à la ruine (Gide,Journal, 1931, p.1018).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔliks]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1225 prolipse «trop long (discours, écrit)» (Gautier de Coinci, Mir., éd. V. F. Koenig, t.1, p.20, 3: le grant livre Qui mout me done [...] Grant matere longe et prolipse [var. ms. du xiiies.: prolixe]); b) 1280 prolis «qui parle ou écrit trop abondamment» (Clef d'amour, éd. A. Doutrepont, 87); 1493 prolix (Richard Cavelier, Abrégé de la coutume de Clermont de Beaumanoir, éd. A. Salmon ds Gdf. Compl.); 2. 1314 prolixe «long (en parlant de quelque chose)» (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, § 1029: la maniere d'ouvrer a la roisne [rugine] est prolixe et ennuie moult le patient); déb. xvies. (Fossetier, Chron. margueritiques, ms. Bruxelles 10511, VI, IV, 15 ds Gdf. Compl.: sa barbe estoit prolixe). Empr. au lat. prolixus «allongé, long; qui dure longtemps; prolixe, diffus, verbeux». Fréq. abs. littér.: 71.