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PLANTE2, subst. fém.
A. − BOT. Être vivant appartenant au règne végétal. Classification, physiologie des plantes; plantes thallophytes. Il est certain que nous retrouvons le minéral dans la plante, la plante dans l'animal, l'animal dans l'homme (P. Leroux, Humanité, t.1, 1840, p.106).Quand je dessinerai l'arbre de la vie, j'aurai à mentionner la coexistence, dans notre monde vivant, de tels grands ensembles (les protozoaires, les plantes, les polypes, les insectes, les vertébrés...) (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p.103):
1. ... pour découvrir des cas probables de conscience végétale, il faut descendre aussi bas que possible dans l'échelle des plantes, arriver aux zoospores des algues, par exemple, et plus généralement à ces organismes unicellulaires dont on peut dire qu'ils hésitent entre la forme végétale et l'animalité. Bergson, Évol. créatr., 1907, p.113.
Jardin des Plantes. V. jardin A 2.
B. − Usuel
1. Végétal complexe, constitué de racines qui assurent sa fixation au sol, d'une tige ou d'un tronc et de feuilles qui se développent dans l'air ou dans l'eau. Plante herbacée, ligneuse; fonction chlorophyllienne de la plante. On estime (...) que plus de cent mille espèces de plantes disparaîtraient si les abeilles ne les visitaient point (Maeterl., Vie abeilles, 1901, p.280).Un beau cyprès s'élance devant le petit portail, et voilà toujours les plantes sacrées, le laurier, la verveine, le jasmin, le figuier (Barrès, Voy. Sparte, 1906, p.260):
2. Dans la nature, la racine pousse vers l'humide, la sommité vers le soleil, et la plante se fait de déséquilibre en déséquilibre, de convoitise en convoitise. Valéry, VariétéV, 1944, p.206.
2. Végétal complexe, non ligneux et de petite taille. Plantes cultivées, menacées, protégées; plantes à bulbe, à oignon, à rhizomes. Les brins montèrent et s'épaissirent, chaque plante prit sa nuance, il distingua de loin le vert jaune du blé, le vert bleu de l'avoine, le vert gris du seigle (Zola, Terre, 1887, p.200):
3. ... les plantes sauvages, toutes fraîches encore de la nuit, commencent à respirer à travers l'humidité qui humecte leurs feuillages. C'est alors qu'il fait bon herboriser. On enfonce la main dans les feuilles humides, et, quand on les secoue, il vous pleut sur les doigts des centaines de claires gouttelettes d'eau. Bosco, Mas Théot., 1945, p.178.
Vx. Plante de + nom de l'espèce. Pied. Plante d'acanthe. Il cueillit en marchant une plante de lis sauvage (Chateaubr., Martyrs, t.2, 1810, p.31).Il trouva un jour une plante de froment (Bern. de St.-P., Harm. nat., 1814, p.58).
SYNT. Arracher, arroser, couper, cueillir, déraciner, repiquer, tailler une plante; mettre en caisse, en terre, en pot une plante; plante qui sort de terre, qui croît, grandit, lève, pousse, vient bien; plante qui se fane, dépérit, sèche; plante qui végète.
C. − BOT., AGRIC. [Suivi d'un adj. ou d'un compl. prép. indiquant une particularité qui permet de classer la plante dans une catégorie déterminée, et relative]
1. [au milieu dans lequel vit la plante ou dont elle est issue] Plante alpine, amphibie (v. ce mot I A), aquatique, équatoriale; plante de lumière, d'ombre; plante de serre, d'orangerie. Une plante exotique s'ouvrait comme un éventail de rasoirs (Renard, Journal, 1890, p.68).Chez MmeDelizy, qui est une amoureuse du mobilier XVIIIesiècle, je retrouve (...) un jardin d'hiver, tout rempli de plantes des tropiques, qui est le petit modèle d'une serre du Jardin des Plantes (Goncourt, Journal, 1892, p.325).
2. [au mode de culture, de développement, de vie de la plante; à son aspect] Plante annuelle (v. annuel II B), bisannuelle*; plante épiphyte*, grimpante (v. grimpant II A), naine, rampante; plante carnivore (v. carnivore A 3), insectivore*, parasite; plante grasse (v. gras II A 2 b); plante vivace.
3. [à l'utilisation de la plante par l'homme ou l'animal] Plante aromatique, condimentaire, fourragère (v. fourrager I A), mellifère, oléagineuse, potagère (v. potager B 1). Les mites! (...) jamais les mites ne viennent ici. Nous glissons partout des plantes odoriférantes. Vous sentez bien le thym et la sariette et l'armoise et la tanaisie (Duhamel, Suzanne, 1941, p.142).
Plante industrielle. Plante dont certaines parties sont utilisées dans diverses industries. J'admire entre toutes les plantes dites industrielles qui surent pressentir nos besoins, plantes que parfois nous n'avons su comprendre que fort tard et à un degré de civilisation déjà fort avancé: ce qui prouve combien l'intelligence des hommes était en retard sur la leur (Gide, Journal, 1925, p.810).
Plante médicinale (v. médicinal B) ou officinale. Synon. simple.
Empl. abs. Elle avait toujours plein son tablier de plantes, qu'elle cueillait ou arrachait, selon que leur vertu était dans la racine ou dans les feuilles et les fleurs, des plantes pour les médecines (Ramuz, A. Pache, 1911, p.28).Il ne suffit pas de choisir la plante qui convient à la maladie, mais au malade. Une plante qui a guéri tel malade n'est pas bonne dans le même cas pour tel autre (Abellio, Pacifiques, 1946, p.103).
Plante (ornementale). Plante cultivée pour la beauté de ses fleurs, de son feuillage, de ses fruits. (Dict. xxes.).
Plante textile. Plante qui fournit des fils utilisés dans la fabrication des tissus (Dict. xxes.).
Plante tinctoriale. Plante dont certaines parties fournissent des substances colorantes. Les plantes tinctoriales ont perdu de nos jours beaucoup de leur importance, en présence des progrès réalisés par la chimie des colorants (Lar. comm.1930).
Plante verte ou d'appartement ou d'intérieur ou absol. plante. Plante décorative, qui porte des feuilles en toutes saisons et se cultive en pot à l'intérieur des maisons. Acheter, offrir une plante. Dans le salon (...) un (...) coin rembourré, que des plantes vertes en haie rendent (...) discret (Farrère, Homme qui assass., 1907, p.52).La plante verte, anémique et enrubannée, qui trônait au centre de la table, dans un cache-pot de faïence bleue (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.184).
4. [aux effets produits par la plante sur l'organisme humain] Plante pruritante, urticante; plante toxique, vénéneuse; plante divinatoire, hallucinogène.
D. − P. métaph. Être humain considéré dans son développement, sa vitalité. Sa petite-fille, jeune plante un peu flétrie, pâle, inclinée sous une fièvre lente, sous le développement de la vie qui la fait souffrir (E. de Guérin, Journal, 1839, p.261):
4. ... je vécus quelques jours dans la terreur de cette prison-là (...). Mais on trouva, après réflexion, que j'étais une petite plante trop délicate et trop rare pour subir le contact de ces autres enfants, qui pouvaient avoir des jeux grossiers, de vilaines manières; on conclut donc à me garder encore. Loti, Rom. enf., 1890, p.128.
Belle plante. Personne présentant une apparence de santé, et, en partic., fam., belle fille, belle femme. Et qui sait si nous ne l'avons pas repris trop tard [l'enfant]? Qui sait ce qu'il a en lui et où il ira? (...) −Non, dit Gaspard. On s'y mettra, et tu en feras une belle plante d'homme (Pourrat, Gaspard, 1931, p.154).
Plante de serre (chaude). Personne délicate entourée de soins attentifs et soustraite aux influences extérieures. Depuis quelques mois, je vis dans une atmosphère si différente de ce que j'ai connu et pratiqué, (...) je me fais l'effet d'une plante de serre chaude, sortie de dessous ses vitrines: elle aspire l'air libre, elle n'en meurt pas (Gobineau, Pléiades, 1874, p.284).
Péj. [En parlant d'une chose] Le symbolisme naturel des poètes du Moyen Âge revivait en plante de serre, inconnue et chétive et qui devait mourir de son premier contact avec l'air ardent du dehors (Faure, Hist. art, 1914, p.382):
5. Le développement ultérieur de l'histoire humaine a séparé le théâtre du peuple, et le théâtre, arraché à la terre qui le nourrissait, s'était transformé en une plante de serre, en un jouet des classes supérieures de la population. Arts et litt., t.2, 1936, p.3-11.
Prononc. et Orth.: [plɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1273 «plantation, vigne récemment plantée» (Aumonieres, Arch. Haute-Saône, H 27 ds Gdf.). B. 1. 1532 «exemplaire du règne végétal» (Grammaire de G. Du Wes, éd. F. Génin, Paris, 1852, p.1053 d'apr. Ch. Schmitt ds R. Ling. rom. t.43, p.29); 1542 (Gesner, Catalogus plantarum latine, graece, germanice et gallice, fo90 vo, 91 ro, 140 vo, 141 ro); 2. 1668 p.oppos. à arbre «végétal non ligneux» (La Fontaine, Fables, II, I, 11 ds OEuvres, éd. H. Régnier, t.1, p.130); 3. 1685 p.métaph. (ici, en parlant d'une pers.) (Bossuet, Oraisons funèbres, Anne de Gonzague, éd. J. Truchet, p.259). A plus prob. déverbal de planter* qu'issu du lat. planta, -ae (v. FEW t.9, p.21b et note 6). B empr. au lat. médiév. planta, -ae qui apparaît chez Albert Le Grand (De vegetabilibus et plantis, p.27, Opera Omnia, t.10 ds FEW t.9, p.19b, v. aussi W. V. Wartburg ds Essais de philol. mod., 1951, Paris, 1953, p.102) pour exprimer la notion gén. de «exemplaire du règne végétal» alors qu'en lat. class. planta, -ae, déverbal de plantare (planter*) ne désignait qu'une bouture à planter, puis un jeune plant, à côté de herba qui ne recouvrait que partiellement la notion actuelle de plante puisqu'il excluait les végétaux désignés par arbor «arbre».
STAT.Plante1 et 2. Fréq. abs. littér.: 3892. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7285, b) 5668; xxes.: a) 4926, b) 4339.
BBG.Plantefol (L.). Lang. sc. Hist. des mots plante et végétal. C. r. de l'Ac. des Sc. 1975, t.281, no10, pp.33-37. _Quem. DDL t.16 (s.v. plante grasse et plante verte).