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PIQUEUR, -EUSE, adj. et subst.
I. − Adj. [En parlant d'un insecte; correspond à piquer I B 3] Qui est muni d'un aiguillon, d'un crochet, d'un dard propre à piquer. Puces de Pologne (...), de Yougoslavie..., d'Espagne... morpions de Crimée... gales du Pérou... tout ce qui voyage de furtif et de piqueur sur l'humanité en déroute me passait par les ongles (Céline, Voyage, 1932, p.238).Des insectes piqueurs, qui trouent les peaux et en diminuent la valeur (H. Bazin, Vipère, 1948, p.122).
II. − Substantif
A. − [Désigne une pers. à laquelle est dévolu un certain travail; le subst. est gén. masc.]
1. [Corresp. à piquer I B 2]
a) VÉN. Valet de chasse qui, à cheval, conduit la meute et poursuit la bête. Synon. piqueux (infra rem.).La meute qui escortait le cerf, toujours conduite par le piqueur masqué (Hugo, Rhin, 1842, p.217).Un piqueur à cheval passait devant la grille de Kerloven poussant devant lui une douzaine de chiens (Ponson du Terr., Rocambole, t.1, 1859, p.632):
. Cavaliers vêtus de rouge et ceints de leur trompe, amazones au catogan noir ou blond, montés sur des chevaux puissants, de poitrine profonde et d'haleine inépuisable, chiens bleus de Gascogne sous le fouet des piqueurs avaient pris sa voie. Pesquidoux, Chez nous, 1921, p.98.
b) P. anal.
Domestique qui précédait les carrosses, les voitures des nobles ou des riches bourgeois. On les fait précéder [les carrosses] de piqueurs portant des lanternes (About, Grèce, 1854, p.363).Puis venaient la livrée du duc, les piqueurs vêtus d'habits vert sombre (...); et enfin, à vingt pas d'intervalle, seul au milieu de l'avenue, le carrosse ducal apparut (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p.8).
Employé qui était chargé de soigner et de dresser les chevaux dans un manège, une écurie. Mon oncle s'est mis à la fenêtre pour voir un cheval qu'on dit très-méchant, et que son piqueur n'a pu dompter (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p.1858).À dîner, l'Empereur a demandé à son piqueur comment était son cheval (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.126).
2. Empl. techn.
a) BÂT. [Corresp. à piquer I B 5] Ouvrier qui taille les moellons, les pavés, etc. On renvoie ces vieux pavés à un atelier spécial où des piqueurs de grès les retaillent (Bourde, Trav. publ., 1929, p.160).
b) COUT., SELLERIE, subst. masc. et fém. [Corresp. à piquer II B 1] Ouvrier, ouvrière qui pique, à la main ou à la machine, les étoffes, les cuirs. Piqueur en bonneterie, en broderie; piqueuse en lingerie (Mét.1955).Il avait pris du punch avec une piqueuse de bottines (Taine, Notes Paris, 1867, p.257).Mon père était cordonnier, ma mère était piqueuse (Guéhenno, Journal homme 40 ans, 1934, p.19).
c) CUIS. [Corresp. à piquer I B 5] Celui qui larde les viandes. (Dict. xixeet xxes.).
d) MINES. [Corresp. à piquer III B 2] Ouvrier qui détache le charbon de la roche. L'oncle Gaspard était piqueur, c'est-à-dire qu'au moyen d'un pic, il abattait le charbon dans la mine (Malot, Sans fam., 1878, p.50).Le piqueur désagrège le moins possible [la houille, en vue] de laisser le plus de marge possible à la production de gros (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p.286).
e) OENOL. Piqueur de vin. ,,Dégustateur qui estime la qualité d'un vin`` (Dupré 1972).
f) PÊCHE. ,,À bord d'un chalutier, marin-pêcheur qui éventre les morues (...) au moyen d'un couteau en forme de fer de lance`` (Gruss 1978).
g) [Corresp. à piquer I B 4] Celui qui marque les chanoines absents, dans un chapitre; celui qui est chargé de surveiller les ouvriers, de marquer ceux qui sont absents en piquant leur nom sur une liste. (Dict. xixeet xxes.).
CH. DE FER, PONTS ET CH. Agent technique qui a pour tâche de seconder le conducteur de travaux, de surveiller les équipes d'ouvriers et la bonne marche des travaux. Piqueur de travaux publics; piqueur-voie (SNCF) (Mét.1955).Les assemblées provinciales de 1787 (...) eurent sous leurs ordres immédiats tous les agents des Ponts et Chaussées, depuis l'inspecteur jusqu'au piqueur des travaux (Tocqueville, Anc. Rég. et Révol., 1856, p.302).Fille d'un piqueur des Ponts et Chaussées, (...) celle-ci avait encore la gaucherie charmante d'une pensionnaire (Zola, Bonh. dames, 1883, p.571).
3. Pop. [Corresp. à piquer I B 1] Celui qui pique, qui ramasse ou dérobe diverses choses; chiffonnier. Piqueur de troncs; piqueur d'idées. Les piqueurs de papiers, qu'il connaissait tous, auxquels il disait bonjour (Montherl., Lépreuses, 1939, p.1512).Heureusement que les «piqueurs» de vieux papiers sont là. Délaissant les mégots, devenus rares, ils ramassent les emballages «gris», «bleus» ou «verts» abandonnés négligemment sur la chaussée et qu'ils vous revendent pour la modeste somme de deux sous (L'OEuvre, 16 déc. 1941).
Piqueur d'assiette(s), de table. Celui qui s'invite ou se fait inviter par quelqu'un sans bourse délier. (Dict. xixeet xxes.). Synon. fam. écornifleur, pique-assiette.
Piqueur d'once. Celui qui pratique le piquage d'once (v. piquage A 1) (Dict. xixeet xxes.).
B. − [Désigne une chose]
1. Subst. masc.
a) BÂT. Marteau-piqueur. V. marteau I A 2.
b) INDUSTR. TEXT. Partie d'un métier à tisser. Par l'intermédiaire d'une mécanique Jacquard spéciale et à l'aide d'organes appelés piqueurs, on empêche d'agir certains fils de brochés quand le dessin le réclame (Thiébaut, Fabric. tissus, 1961, p.97).
2. Subst. fém.
a) COUT. Machine à coudre effectuant des piqûres (d'apr. Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.).
b) INDUSTR. LAITIÈRE. Dispositif permettant d'aérer les fromages à pâte persillée en les piquant pour faciliter le développement des moisissures internes. La piqueuse offre l'avantage de hâter l'affinage des fromages [de Roquefort] (Pouriau, Laiterie, 1895, p.758).
REM.
Piqueux, subst. masc.,synon. vieilli ou littér. (supra II A 1 a).Courez, varlets, échansons, écuyers, Suisses, piqueux, page, arbalétriers! (Vigny, Poèmes ant. et mod., 1837, p.173).On écouta le piqueux: (...) −J'ai un beau cerf de rembûché. Un dix-cors qui fait au moins cent quatre-vingt-dix points (Vialar, Bien-aller, 1952, p.92).
Prononc. et Orth.: [pikoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Dans le domaine de la chasse, de la vén., prononc. anc.: [pikø] (v. Buben 1935, § 211). Ac. 1694, 1718: picqueur; 1740-1878: piqueur; 1935: piqueur, -euse. Étymol. et Hist.I. 1387 «ouvrier terrassier qui travaille avec le pic» (Comptes des travaux faits au collège de Beauvais ds Fagniez t.2, p.129). II. A. 1. a) 1555 «valet de chiens à cheval» (Ronsard, Les Hymnes, Les Daimons, 357, éd. P. Laumonier, VIII, 135); b) 1559 «écuyer dressant les chevaux» (Amyot, P. Aemile, 10 ds Littré); c) 1762 «celui qui monte les chevaux mis en vente par le maquignon» (Ac.); 2. 1676 «celui qui, dans le bâtiment, est préposé aux autres ouvriers» (Félibien); 3. 1856 «employé qui surveille les travaux» (Tocqueville, op. cit., p.127). B. 1. a) 1666 piqueur de grais (Comptes bat. Roi Louis XIV, Guiffrey, I, 95 ds IGLF); b) 1694 «celui qui pique les viandes» (Ac.); 2. 1772 mar. «marin qui vide les morues» (Duhamel du Monceau, Traité général des pêches maritimes, 2, 99 d'apr. FEW t.8, p.456b); 3. 1842 «ouvrier qui pique les ouvrages de cordonnerie» (Ac. Compl.). C. 1. 1690 piqueur d'escabelle «écornifleur» (Fur.); 1802 piqueur d'assiette (Flick d'apr. FEW t.8, p.467a); 2. 1752 «celui qui, au piquet se tient à côté d'un joueur pour lui prêter de l'argent» (Trév.). Dér. de piquer*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 212. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 294, b) 730; xxes.: a) 254, b) 106.