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PINACLE, subst. masc.
A. − ARCHIT. Partie la plus élevée d'un édifice. Synon. faîte.C'était toujours à lui [le clocher] qu'il fallait revenir, toujours lui qui dominait tout, sommant les maisons d'un pinacle inattendu, levé devant moi comme le doigt de Dieu (Proust, Swann,1913, p.66).
Pinacle du temple. Partie la plus élevée du temple de Jérusalem. La seconde phase de la tentation de Jésus transporté sur le pinacle du temple serait, donc −le vertige! (Bloy, Journal,1895, p.198).
ARCHIT. GOTHIQUE. Couronnement ouvragé, en forme de cône ou de pyramide, décorant le sommet des toits, des contreforts, des pignons. Les pyramides dentelées, appelées pinacles, qui surmontent les piliers et les contre-forts, ne sont autre chose que les poids dont il faut charger ces contre-forts et ces piliers, pour les maintenir dans la verticale (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p.299):
. Puis, elle quittait le sol, ravie, toute droite, avec les contreforts et les arcs-boutants du choeur, repris et ornementés deux siècles après, en plein flamboiement du gothique, chargés de clochetons, d'aiguilles et de pinacles. Zola, Rêve,1888, p.59.
P. anal. Ornement de même apparence que l'on retrouve, sur des pièces d'ébénisterie ou d'orfèvrerie du Moyen Âge. Le meuble à son tour s'habille au goût du jour. Il est envahi par un décor flamboyant plaqué sur des structures usuelles. Rosaces, quadrilobes, fenestrages à claire-voie ou à orbe-voie décorent les dossiers des sièges, les vantaux des meubles. Des pinacles, et même des créneaux, des mâchicoulis, des gargouilles complètent et alourdissent ces extraordinaires compositions ogivales et donnent à ce mobilier conventionnel un aspect à la fois fantastique et théâtral (Viaux, Meuble Fr.,1962, p.156).
B. − Au fig.
1. Expr. [En parlant d'une pers.]
Être, monter au pinacle. Parvenir à la situation la plus élevée. En somme, sans pouvoir dire encore qu'il soit au pinacle, il a conquis de haute lutte une fort jolie position et le succès qui ne va pas toujours qu'aux agités et aux brouillons (...) a récompensé son effort (Proust, J. filles en fleurs,1918, p.453).
Mettre, porter au pinacle. Porter aux nues. C'est la pire des maladresses, pour un artiste, en plus d'un manque de politesse, que de sembler douter de la sincérité d'une maîtresse de maison qui vous donne ce que vous appelez dans vos articles sur la peinture des coups d'encensoir, ou qui vous met au pinacle (Blanche, Modèles,1928, p.130).Pour exprimer ma pensée, il faut une idée personnelle. Je me trahis de cette façon: l'idée importe peu, je veux porter ma personne au pinacle (G. Bataille, Exp. int.,1943, p.107).
2. [En parlant d'une abstraction] Sommet. Le reste, −d'effrayantes chromolithographies achetées aux foires ou délivrées dans les bazars populaires, −sans s'élever jusqu'à ce pinacle esthétique, ne manquait pas non plus d'un certain ragoût (Bloy, Femme pauvre,1897, p.19).Tout homme ignore le pinacle où il vit juché (G. Bataille, Exp. int.,1943p.104).
REM.
Pinaculaire, adj.,hapax [En parlant d'une pers.] Semblable à un pinacle. Par l'effet de mouvements intérieurs difficilement explicables, le sourcilleux et pinaculaire Chaumontel s'était incliné vers sa fille (Bloy, Hist. désobl.,1894, p.226).
Prononc. et Orth.: [pinakḽ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Début du xiiies. «faîte d'un édifice, spécialement du Temple de Jérusalem» (Guillaume de Tyr, II, 49 ds Gdf. Compl.); 1680 mettre qqn sur le pinacle (Rich.). Empr. au lat. chrét. pinnaculum «pinacle, faîte», dér. de pinna «plume; créneau». Fréq. abs. littér.: 59.