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PATENÔTRE, subst. fém.
A. − Vieilli
1. La prière du Notre Père; p.ext., pop. et fam., tout autre forme de prière. Savoir sa patenôtre, ses patenôtres; réciter des patenôtres; diseur de patenôtres. De l'air d'un faux dévôt qui dit sa patenôtre (Rollinat, Névroses, 1883, p.116).La vertu doit rester leur monopole et tout ce que l'on obtient de soi sans le secours des patenôtres, ne compte pas (Gide, Journal, 1923, p.763):
. Alors, pour échapper à la tentation, il [le révérend père Gaucher] allait s'agenouiller tout au bout du laboratoire et s'abîmait dans ses patenôtres. A. Daudet, Lettres moulin, 1869, p.228.
2. Au plur., fam, péj. Suite de paroles confuses. Marmotter des patenôtres. De mes stériles patenôtres Je fatigue en vain les chemins (Monselet, Poés., 1880, p.86).
3. P. anal., fam.
Patenôtre du loup. V. loup I A.
Patenôtre blanche. Formules cabalistiques assurant le paradis à ceux qui les récitaient. Au-dessus de la porte du réfectoire était écrite en grosses lettres noires cette prière qu'on appelait la Patenôtre blanche, et qui avait pour vertu de mener les gens droit en paradis: «Petite patenôtre blanche, que Dieu fit, que Dieu dit, que Dieu mit en paradis (...)» (Hugo, Misér., t.1, 1862, p.589).
Dire la patenôtre (les patenôtres) du singe. Bougonner, grommeler entre ses dents. À deux heures, il sortit du Châtelet, tremblant le grelot en disant les patenôtres du singe (Nerval, Nouv. et fantais., 1855, p.234).
B. − Au plur., vx, pop. Grains de chapelet; chapelet entier. Fréquemment des femmes venaient à l'hôtel de Bouligny, apportant des patenôtres et de menus objets de piété pour les faire toucher par la Pucelle (A. France, J. d'Arc, t.2, 1908, p.91).
C. − ARCHIT. Moulure ornementale en forme de collier à grains alternativement ronds et oblongs, située sous l'ove d'un chapiteau, sur une baguette, dans un profil (d'apr. Jossier 1881 et Janneau 1980).
D. − BOT. Patenôtre des Italiens. Synon. vulg. de azédarac(h).Synon. arbre* aux chapelets, arbre saint, patenôtrier. (Ds Sc. nat. t.1 1804-06).
Prononc. et Orth.: [patnotʀ ̭]. Ac. 1694, 1718: patenostre, Ac. 1740: -notre; dep. 1762: -nôtre. Étymol. et Hist.1. a) Apr. 1170 «oraison dominicale» ici, plur. paternostres (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 7374); fin xiies. la Pater Noster (Sermons de Maurice de Sully, éd. C. A. Robson, III, 12) encore au masc. au xvies., p.ex. chez Montaigne (Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, I, LVI, p.318 A); b) ca 1220 «prière qui n'est pas forcément l'oraison dominicale» le paternostre Saint Julien (Henri de Valenciennes, Continuation conquête de Constantinople, 544 ds T.-L.); c) 1542 la patenostre du singe «grognement, discours inutile» (Rabelais, Gargantua, var. éd. 1542, éd. M. A. Screech et V.-L. Saulnier, chap.X, p.80); 1668 «paroles inintelligibles» (Racine, Les Plaideurs, I, 1, éd. R. Picard, La Pléiade, p.312); 2. 1260 «chapelet» et «grain de chapelet» (E. Boileau, Métiers, éd. G.-B. Depping, p.66, 67 et 71). Des mots lat. Pater-noster «notre père» (v. pater1et pater noster). Fréq. abs. littér.: 31.
DÉR.
Patenôtrier, subst. masc.,vx. Fabricant ou marchand de chapelets. Le temps de cet apprentissage est variable selon les métiers, allant réglementairement de deux ans chez les cuisiniers à douze ans chez les patenôtriers de corail et de coquille (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p.70).En appos. Maître patenôtrier (Ac. 1798-1878). [patnotʀije]. Ac. 1694, 1718: patenostrier; 1740: -notrier; dep.1762: -nôtrier. 1reattest. 1260 (E. Boileau, Métiers, éd. G.-B. Depping, p.66); de patenôtre, suff. -ier*.
BBG.Lew. 1968, p.29. _Sain. Sources t.2 1972 [1925], p.161.