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OMÉGA, subst. masc.
A. − LING. HIST. Vingt-quatrième et dernière lettre de l'alphabet grec, écrite Ω, x/, servant à noter l'o long ouvert en grec ancien. O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux! (Rimbaud,Poés.,1871, p.110).[La tombe en Chine] affecte la forme d'un oméga appliqué sur la pente de la colline, et dont le demi-cercle de pierre prolongé par des accolades entoure le mort (Claudel,Connaiss. Est,1907, p.42).Comment l'oméga est-il passé de la forme en «arche de pont» à celle de deux O accolés et ouverts par le haut, c'est ce que savent bien tous ceux qui ont étudié l'évolution de cette lettre dans les papyrus anciens (L'Hist. et ses méth.,1961, p.538).V. alpha ex. 1.
B. − [Dénomination oméga et lettre Ω, ω ]
1.
a) Symbole scientifique.
PHYS. Ω. Symbole de l'ohm. ω. Vitesse angulaire ou pulsation (d'apr. Électron. 1959, 1963-64; ds dict. xxes.).
PHYS. NUCL. Ω-. Particule élémentaire ayant une masse presque double de celle du proton et une vie d'un dix milliardième de seconde (d'apr. Neyron 1970; ds Quillet Suppl. 1971, Sarm. Phys. 1978).
b) [Dans différents systèmes de numérotation, notamment en math., phys., etc.] Signe conventionnel signifiant «dernier».
2. P. anal. (de forme avec l'oméga majuscule)
a) MÉTALL. ,,Profilé à froid, ayant approximativement la forme d'un oméga majuscule, utilisé comme raidisseur de plaque ou entrant dans la fabrication de longrines`` (Constr. métall. 1975). [Les] aciers (...) sont employés en aviation sous (...) [forme de]. Profilés divers: (...) «U» (...) Vé (...) Cornière (...) Oméga (Guillemin,Constr., calcul et essai avions,1929, p.15).
b) PSYCHIATRIE. Oméga mélancolique. Aspect particulier, en oméga, des rides frontales des mélancoliques, par contraction des muscles sourcillers (d'apr. Carr.-Dess. Psych. 1976).
c) PSYCHOL. Test Oméga (de Bonnardel). Test de précision motrice bimanuelle qui ,,consiste à déplacer, au moyen de deux boulons moletés agissant sur des vis, un ergot métallique dans une gorge sinueuse ayant la forme de la lettre oméga, de manière à lui faire parcourir cette gorge sans toucher les bords`` (Piéron 1963).
C. − Au fig. [Le plus souvent opposé à alpha] Ce qui est dernier (la fin, le terme, la phase ultime). Je formai donc là, à Rome, le projet d'aller visiter l'Angleterre. Voulant, comme je me disais alors intérieurement, voir l'omega après avoir vu l'alpha (Delécluze,Journal,1827, p.387).Vous existez pour moi. Je ne puis plus être seule. Quoi que vous fassiez, vous seul existez pour moi. Si je suis l'oméga, vous êtes l'alpha (Jouhandeau,M.Godeau,1926, p.219).V. alpha ex. 8:
. Il n'y a que le lyrisme descriptif où soient applicables les procédés de composition que M. de Banville croit universels; où la rime soit, en effet, l'alpha de l'inspiration poétique, les belles chevilles en étant l'oméga [it. ds le texte]. Lemaitre,Contemp.,1885, p.23.
Loc. L'alpha et l'oméga. V. alpha II.
En partic. Personne qui est au bas de l'échelle sociale. Ces deux hommes, l'un au faîte des honneurs et de sa science (...) l'autre, modeste Oméga, n'ayant ni fortune ni gloire, devinrent intimes (Balzac,Messe athée,1836, p.88).À Paris, chaque profession a ses omégas, des individus qui mettent le métier de plain-pied avec la pratique des rues, avec le peuple (Balzac,Cous. Pons,1847, p.173).
Spécialement
BIOL. [Dans l'étude des comportements de groupe] Individu qui se trouve au bas d'une hiérarchie sociale (d'apr. Thinès-Lemp. 1975). L'École objectiviste a étudié avec beaucoup de soin les rapports sociaux, les gestes et les attitudes qui les accompagnent: (...), établissement des hiérarchies (animal alpha et omega) chez les oiseaux, chez les poissons, chez les mammifères (Hist. gén. sc.,t.3, vol. 2, 1964, p.695).
PHILOS. [Chez Teilhard de Chardin] Oméga ou en appos. point Oméga ,,Point de convergence naturel de l'humanité et par là même du cosmos tout entier; terme de la maturation sociale et spirituelle de la Terre`` (C. Cuénot, Nouv. Lex. Teilhard de Chardin, Paris, Éd. du Seuil, 1968). Un pôle supérieur du Monde, −le «point Oméga» (Teilhard de Ch.,Phénom. hum.,1955, p.64).
RELIG. (christianisme). V. alpha II.
Prononc. et Orth.: [ɔmega]. Att. ds Ac. dep. 1762. Supra Delécluze, loc. cit. et Hist. gén. sc., loc. cit.: omega. Au plur. des omégas. Étymol. et Hist. 1. 1558 «nom de la dernière lettre de l'alphabet grec» (A. Thevet, Les singularitez de la France antarctique, éd. Gaffarel, p.27 d'apr. Arveiller ds Mél. Dauzat (A.), p.28); 2. 1616 fig. (Sermons du P. Coton, 145 d'apr. H. Vaganay ds R. Philol. fr. t.44, p.77: Jesus est l'alpha et l'omega du monde, le principe et la fin de toutes choses). Empr. au gr. ω ̃ μ ε ́ γ α nom de la vingt-quatrième et dernière lettre de l'alphabet gr.: cette lettre, instituée en Ionie pour spécifier o long et ouvert avait d'abord reçu comme nom le son de la voyelle qu'elle notait τ ο ω ̃, puis la dénomination ω ̃ μ ε ́ γ α lui a été donnée en gr. tardif (ixes. apr. J.-C.) quand, les quantités perdant leur pertinence (v. omicron), o et ω οnt tendu à se confondre phonétiquement (cf. Chantraine). En tant que dernière lettre de l'alphabet, elle a été employée comme symbole du terme, de la fin, p. oppos. à alpha, en partic. à propos du Christ, v. alpha. Fréq. abs. littér.: 85. Bbg. Deckers (M. Ch.). Le Vocab. de Teilhard de Chardin... Gembloux, 1968, pp.142-144.