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NICHE1, subst. fém.
A. − ARCHIT., DÉCOR. Emplacement creux, enfoncement pratiqué dans l'épaisseur d'un mur pour y loger une statue, un objet décoratif ou un objet quelconque. Niche carrée, circulaire, ronde, décorée. Cet ancien tombeau a des niches où l'on plaçait des urnes cinéraires (Ac.1835).Sur les façades sordides (...) quelque joyau de marbre, une vierge, une fleur de lys, une sainte Catherine dans une niche en coquille (A. France,Lys rouge,1894, p.184).Cette grande salle à manger, (...) qu'ornaient aux quatre coins, dans des niches, les blanches statues des quatre saisons, décentes et lascives, selon le goût de la Restauration (Gide,Si le grain,1924, p.431):
. Je veux bâtir pour toi, Madone, ma maîtresse, Un autel souterrain au fond de ma détresse, Et creuser dans le coin le plus noir de mon coeur, Loin du désir mondain et du regard moqueur, Une niche d'azur et d'or tout émaillée, Où tu te dresseras, Statue émerveillée. Baudel.,Fl. du Mal,1861, p.94.
Niche angulaire ou niche d'angle. ,,Niche qui est pratiquée dans une encoignure`` (Jossier 1881). Niche feinte. ,,Niche qui n'a que très peu de profondeur et porte des figures peintes ou en bas relief`` (Chabat t.2 1876). Niche rustique. ,,Niche dont les bandeaux sont décorés de refends et de feuillage`` (Jossier 1881). Niche en tour ronde, en tour creuse. Niche creusée dans des surfaces circulaires convexes ou concaves. Dans le premier cas, on les dit niches en tour ronde; et, dans le second, niches en tour creuse (Adeline,Lex. termes art,1884).
Loc. [P. réf. aux statues de saints parées et immobiles dans leur niche et que l'on honore] Il serait bien plus simple de la mettre dans une petite niche et de l'adorer. −Que veux-tu? dit Corbie, tant qu'on ne la connaît pas!... (Duranty,Malh. H. Gérard,1860, p.179).La mode est aujourd'hui de jouer au grand homme, De se donner, vivant, les airs d'un immortel Et d'avoir comme un saint sa niche et son autel (Barbier,Satires,1865, p.33).V. arcature ex. 2.
P. anal. Anfractuosité, enfoncement; abri naturel dans une paroi rocheuse. Je voyais, de ma niche, au souffle des rafales, Se dérouler au loin les lames colossales (Lamart.,Jocelyn,1836, p.654).Le filet d'une source claire s'égouttait, du haut d'une niche rocheuse (Goncourt,MmeGervaisais,1869, p.17).
P. métaph. et au fig. Ils lui confirmaient [les bruits familiers au dormeur] qu'il n'y avait rien de nouveau, que tout était bien, qu'il pouvait retomber aux niches tièdes du sommeil (Malègue,Augustin,t.2, 1933, p.112).L'univers est dur à creuser, lourd à déplacer, mais indifférent. Tout homme y peut creuser sa niche (Maurois,Mes songes,1933, p.162).
RADIOL. ,,Image radiologique correspondant au moulage opaque de la paroi d'un viscère creux au niveau d'une ulcération et apparaissant en saillie sur la paroi ou comme une tache`` (Man.-Man. Méd. 1977). L'examen radiologique confirme cette hypothèse en montrant une niche ulcéreuse sur la portion horizontale de la petite courbure gastrique (Quillet Méd.1965, p.141).
B. − P. anal.
1. Petit réduit pratiqué dans une pièce, un appartement pour y loger, y dormir. Synon. alcôve, box (mod.).Dortoirs où chaque élève possédait une niche de six pieds carrés (Balzac,L.Lambert,1832, p.74).Une alcôve profonde d'où Juliette avait tiré les lits, parce qu'elle n'aimait pas coucher dans une niche (Triolet,Prem. accroc,1945, p.45).
2. Petite cabane servant d'abri à un chien de garde; meuble portatif destiné à un chien d'appartement. Niche à chien en vannerie (Havard1889).C'était la chienne qui mettait bas. Devant sa niche, cinq petits grouillaient autour de la mère qui les léchait avec tendresse (Maupass.,Contes et nouv.,t.2, Saut, 1882, p.11).
À la niche! [Ordre donné au chien] À la niche, tous ces fatigants parasites! [les chiens de race] Qu'ils retournent à leur niche soyeuse et capitonnée! (Baudel.,Poèmes prose,1867, p.223).P. anal., fam. [Pour renvoyer sèchement un importun] Ah bien! Oui, des vacances! On ne vous dérangeait que pour vous flanquer votre paquet, et tout de suite à la niche! (Zola,Bête hum.,1890, p.7).
La niche (fam.). Le logement. Il fait un temps à ne pas mettre un municipal dehors, nous allons attendre tranquillement l'heure d'aller à nos niches (Sue,Fleur de Marie,1857, p.154).Avoir la niche et la pâtée. Être nourri et logé. Quant à te donner la pâtée et la niche, ce n'est rien. Tu auras ton couvert mis ici tous les jours, tu peux prendre une belle chambre au second (Balzac,Cous. Bette,1846, p.321).Il rentrera rue Guy-de-la-Brosse. Il couchera dans sa niche, il mangera sa pâtée, il fera toute sa besogne, il sera sage, comme les autres, c'est-à-dire lâche et menteur (Duhamel,Jard. bêtes sauv.,1934, p.235).
3. ÉCOL. Niche écologique. Place qu'occupe une espèce vivante à l'intérieur d'un écosystème. Dans une biocénose [faune ou flore vivant dans un milieu donné] équilibrée, il n'existe théoriquement qu'une seule population déterminée par niche écologique, conséquence du phénomène de sélection du mieux adapté dans la lutte pour l'existence (Husson ds Daget-Godron1974).
Prononc. et Orth.: [niʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1395 «enfoncement ménagé dans le mur d'une pièce pour y placer une statue» (Compte de la ville d'Ypres ds Dehaisnes, Doc. et extr. div. concernant l'hist. de l'art dans la Flandre, l'Artois et le Hainaut, t.2, p.732); 2. 1666-89 «décrochement ménagé dans le profil d'un mur et pouvant recevoir un meuble» (Mmede Motteville, Mémoires, t.1, p.314 ds Havard); 3. 1697 «petite cabane où couche un chien» (État des meubles de la Couronne, ibid.); 1760 p. ext. fam. «demeure, refuge» (Voltaire, Lettre à Mmedu Deffand, 18 févr. ds Corresp., éd. Th. Besterman, t.41, p.95). Soit déverbal de nicher* (EWFS1-2; FEW t.7, p.116 et p.119a, note 2; Bl.-W.3-5), soit empr. comme terme d'archit. (avec infl. de nicher*) à l'ital. nicchia bien que celui-ci ne soit att. que dep. le xves., forme nicchio, Filarete ds Batt.; lat. médiév. domaine ital. nichia, 1467-71 ds Du Cange, et non dep. début xives. chez Dante comme le mentionne le DEI (v. Cort.-Zolli), de nicchio «coquille» (début xives., G. Villani d'apr. Prati), d'orig. incertaine, peut-être issu, avec aphérèse, du lat. vulg. *onicula «sorte de mollusque», dér. dimin. de onycha «id.», fém. tiré de onyx, -ychis «id.», également «onyx» (v. H. et R. Kahane ds Rom. Philol. t.19, pp.263-264 et Hope, pp.45-46). Bbg. Archit. 1972, p.76, 219. _ Quem. DDL t.20.