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NAUSÉABOND, -ONDE, adj.
A. − [En parlant d'une odeur, d'une saveur ou de quelque chose qui a une odeur, une saveur.] Qui provoque des nausées, qui écoeure, ou qui incommode. Synon. dégoûtant, écoeurant, fétide, infect, méphitique, puant.Air, gaz nauséabond; haleine, odeur, vapeur nauséabonde; remède nauséabond. Les entrailles fumaient; la vie s'en échappait dans une bouffée tiède et nauséabonde (Flaub.,Champs et grèves,1848, p.289).Un dîner nauséabond que je pris dans un «bouillon», non loin de la place Maubert (Duhamel,Terre promise,1934, p.66):
1. Vers le matin, en tout cas, les premiers jours, une vapeur épaisse et nauséabonde planait sur les quartiers orientaux de la ville. De l'avis de tous les médecins, ces exhalaisons, quoique désagréables, ne pouvaient nuire à personne. Camus,Peste,1947, p.1362.
[P.méton., en parlant d'un lieu] Qui dégage de mauvaises odeurs. Cloaque, dépotoir, égoût, lac, marécage nauséabond; cave, cuisine nauséabonde. Il songeait aux chambrées nauséabondes, aux couchers sans adieux d'amie, aux réveils sans espoirs (Huysmans,Soeurs Vatard,1879, p.211).Un grouillement de vies sales et médiocres, entassées dans des étages bas autour d'une cour nauséabonde (Rolland,J.-Chr.,Maison, 1909, p.928):
2. La maison Vauquer... cette «pension bourgeoise» dont l'odeur de moisi et de rance nous poursuivra longtemps après que nous aurons fermé ce livre [Le Père Goriot], cette salle à manger nauséabonde avec son casier où les pensionnaires rangent leurs serviettes souillées, voilà le nid d'où s'envolent les personnages balzaciens qui vont nous servir de guides. Mauriac,Gds hommes,1949, p.150.
B. − Au fig. Qui inspire une profonde répugnance (dans l'ordre intellectuel ou moral). Synon. dégoûtant, écoeurant, immonde, rebutant, repoussant, répugnant.
1. [En parlant de choses] Roman, vaudeville nauséabond; détails nauséabonds; littérature nauséabonde; histoires, paroles nauséabondes. La politique me devenait nauséabonde, Nohant n'était plus aussi recueilli et aussi intime que par le passé (Sand,Hist. vie,t.2, 1855, p.472).Et comment une créature dont le visage est fait à l'image de Dieu peut-elle trouver matière à rire dans ces plaisanteries nauséabondes? (Proust,Swann,1913, p.286):
3. Je ne partage pas l'opinion du Président Roosevelt quand il explique qu'il s'agit d'éviter l'effusion du sang et sous-entend que, pour cela, tous les moyens sont permis. Quant à moi, je ne me prêterai, ni de près ni de loin, à ces nauséabondes histoires. Ce qui reste de l'honneur de la France demeurera intact entre mes mains. De Gaulle,Mém. guerre,1956, p.414.
2. [En parlant de pers.] Rare. Individu nauséabond. Solliciter le pardon d'un folliculaire taré, nauséabond et besogneux (Courteline,Client sér.,1897, i, p.22).
Prononc. et Orth.: [nozeabɔ ̃], fém. [-ɔ ̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1762 «qui cause des nausées» (Valmont de Bomare, Minéral. ou nouvelle exposition du règne minéral, t.1, p.42, tableau: eaux des marais [par le goût] nauséabondes); 1787 nauséabonde (Fér. Crit.); 2. a) 1773 fig. nauséabonde «(d'une personne) qui rebute» (Beaumarchais, Quatrième mémoire, éd. Gudin, III, p.331 ds Proschwitz Beaumarchais); b) 1831 «qui excite le dégoût» (Stendhal, Le Rouge et le Noir, I, Fribourg, éd. du Lac, 1973, t.1, p.178: confidences nauséabondes). Empr. au lat. nauseabundus «qui éprouve le mal de mer, qui a des nausées». Fréq. abs. littér.: 163. Bbg. Darm. 1877, p.206. _Gohin 1903, p.261.