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NATURALISTE, adj. et subst.
I. − Substantif
A. − Scientifique dont le champ d'activité relève des «sciences naturelles» (c'est-à-dire des sciences faisant l'inventaire et l'étude des «êtres naturels»: animaux, minéraux, végétaux). Les naturalistes ont appris à classer méthodiquement les individus, d'après des caractères déterminés, faciles à saisir, seul moyen de se reconnaître au milieu de cette innombrable multitude d'êtres divers (Condorcet,Esq. tabl. hist., 1794, p.181).Pour tracer ce conspectus analytique général nous devrions prendre un cadre physiologique, parce qu'en effet le médecin expérimentateur considère les maladies comme des mécanismes, de même qu'un physicien et non comme des entités naturelles, à la manière des naturalistes (Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p.282).
En appos. avec valeur d'adj. Savant naturaliste. Le troisième chant est consacré à l'observateur naturaliste, qui, environné des ouvrages et des merveilles de la nature, s'attache à les connaître, et donne ainsi plus d'intérêt à ses promenades, de charmes à son domicile et d'occupations à ses loisirs (Delille,Homme des champs,1800, p.xxvi).
B. − Personne qui procède à la naturalisation des plantes et des animaux. Synon. empailleur, taxidermiste (pour les animaux).En compos. naturaliste-empailleur, naturaliste-préparateur (Mét. 1955).
En appos. avec valeur d'adj. Une chouette empaillée. Le garçon naturaliste tire une ficelle; la chouette tourne la tête, remue les yeux, ouvre les ailes (Renard,Journal,1906, p.1041).
II. − Adj., PHILOS. Qui repose sur le concept de nature. Locke ne semblait pas trop redouter le matérialisme; ses élèves l'accepteront et le proclameront. Bientôt, le principe de causalité, n'étant plus seulement négligé, mais repoussé et détruit, la preuve a posteriori de l'existence de Dieu manquera de base, et le théisme naturaliste du sensualisme indécis de Locke finira par un panthéisme avoué, c'est-à-dire par l'athéisme (Cousin,Hist. philos. XVIIIes., 1829, p.551).Les vieilles religions naturalistes de Syrie sont émiettées en sectes diverses (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum., 1921, p.208).Le durcissement dû au culte naturaliste de la race ou de la nation (Maritain,Primauté spirit., 1927, p.111):
1. On pourra d'abord, se plaçant au point de vue rigoureusement déterministe ou naturaliste, soutenir que nous sommes en présence d'un processus purement aveugle et absolument nécessaire (...) ceci est manifestement le point de vue de la science. G. Marcel,Journal,1914, p.88.
III. − Adj., HIST. DES IDÉES ESTHÉT.
A. − Qui imite la nature, qui est fidèle à la nature. Synon. réaliste.Van Everdingen (un peintre naturaliste que j'aime beaucoup), qui est d'une férocité merveilleuse (Du Camp,Hollande,1859, p.20):
2. Sa vieille dame souriant, un livre dans une main et des lunettes dans l'autre, est une brave femme bien vivante. Si le rideau jaune un peu banal qui la repousse ne me ravit guère, en revanche, la sincérité de la pose, la bravoure de l'exécution, la puissante vérité que dégage cette toile, m'ont absolument conquis. J'en puis dire autant pour son portrait de vieillard, assis sur un banc. C'est pris sur le vif, c'est de l'art naturaliste en plein. Huysmans,Art mod.,1883, p.71.
[En parlant d'une oeuvre musicale] Cette expression [de Cimarosa] est-elle idéale ou naturaliste? Il me semble qu'on n'y voit pas assez clair dans les effets de la musique pour faire cette différence (Stendhal,Journal,1812, p.207).
Emploi subst. Peintre, personne qui a cette conception de l'art:
3. Michel-Ange, qui est à un certain point de vue l'inventeur de l'idéal chez les modernes, seul a possédé au suprême degré l'imagination du dessin sans être coloriste. Les purs dessinateurs sont des naturalistes doués d'un sens excellent; mais ils dessinent par raison, tandis que les coloristes, les grands coloristes, dessinent par tempérament, presque à leur insu. Baudel.,Salon,1846, p.151.
B. − Qui se rattache au naturalisme; qui relève de cette doctrine. Le premier caractère du roman naturaliste, dont Madame Bovary est le type, est la reproduction exacte de la vie, l'absence de tout élément romanesque (Zola,Les Romanciers naturalistes,1875ds P.Cogny, Le Naturalisme, Paris, P.U.F., 1976, p.9).Ce soir, Huysmans, Céard, Hennique, Paul Alexis, Octave Mirbeau, Guy de Maupassant, la jeunesse des lettres réaliste, naturaliste, nous a sacrés, Flaubert, Zola et moi, sacrés officiellement les trois maîtres de l'heure présente, dans un dîner des plus cordiaux et des plus gais. Voici l'armée nouvelle en train de se former (Goncourt,Journal,1877, pp.1182-1183).C'était le temps héroïque du roman naturaliste, le temps où beaucoup croyaient (et quelques-uns le croient encore) que la peinture exclusive et farouche des hideurs de la réalité est le dernier mot de l'art (Lemaitre,Contemp.,1885, p.313).
Emploi subst. Écrivain, artiste qui appartient à l'école du naturalisme. Presque tous les lundis, j'ai un accès d'irritation en lisant les feuilletons de ce brave Zola. Après les Réalistes, nous avons les Naturalistes et les Impressionnistes. Quel progrès! (Flaub.,Corresp.,1877, p.259).
Prononc. et Orth.: [natyʀalist]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1527 «celui qui étudie l'histoire naturelle» (F. Dassy, Peregrin., fo64 rods Gdf.); 2. 1571 «celui qui suit la nature, l'instinct» (La Porte, Epith. ds Gdf. Compl.); 3. 1751 philos. (Abbé Laurent François, cité par J. Ehrard, L'idée de nature, p.109: comme ces prétendus philosophes ont toujours a la bouche ces mots: le tout, le grand tout, la nécessité naturelle, la nature, l'ordre de la nature, nous les nommerons, pour abreger, Naturalistes); 4. 1845 «celui qui prépare les animaux ou les plantes en vue de leur conservation» (Besch.); 5. 1858, 28 févr. «celui qui pratique le naturalisme en art» (Taine, Essai sur Balzac ds Le Journal des Débats). B. Adj. 1. 1528 «traitant de l'histoire naturelle dans un écrit» (F. Dassy, Peregrin., fo47 vods Gdf. Compl.); 2. 1675 «qui reproduit la nature» (H. Testelin, Conf., Jouin, p.144 ds Brunot t.6, p.719, note 1). Dér. sav. du lat. naturalis (v. naturel); suff. -iste*. Fréq. abs. littér.: 766. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1335, b) 1238; xxes.: a) 954, b) 880.