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NATIONALITÉ, subst. fém.
A. − Existence, volonté d'existence en tant que nation d'un groupe humain dont les membres sont unis par des traits ethniques, sociaux et culturels; ce groupe humain en tant qu'il revendique le droit à exister comme nation ou qu'il aspire à former une nation. Nationalité en péril; nationalités voisines; question des nationalités; droit des nationalités. Quelle que soit la diversité des nuances politiques, tous les coeurs généreux se rencontrent là où il faut défendre les libertés opprimées et les nationalités bâillonnées (Hugo,Corresp.,1849, p.9).Le temps approche où toute nationalité va disparaître. La «patrie» sera alors un archéologisme comme la «tribu». Le mariage lui-même me semble vigoureusement attaqué par toutes les lois que l'on fait contre l'adultère (Flaub.,Corresp.,1850, p.279):
1. Ce qui s'est affaibli (...), c'est, dans chaque nation, la dissidence intérieure. Nos provincialités françaises s'effacent rapidement. L'Écosse et le Pays de Galles se sont rattachés à l'unité britannique. L'Allemagne cherche la sienne, et se croit prête à lui sacrifier une foule d'intérêts divergents qui la divisaient jusqu'ici. Ce sacrifice des diverses nationalités intérieures à la grande nationalité qui les contient, fortifie celle-ci, sans nul doute. Michelet,Peuple,1846, p.307.
DR. INTERNAT. PUBL. Principe des nationalités. ,,Principe au nom duquel tout groupe social ayant une même origine de race, de langue, d'histoire, occupant un territoire déterminé, a droit à l'indépendance`` (Barr. 1974). Voulez-vous qu'on intervienne, voulez-vous qu'on n'intervienne pas? Si nous sommes pour le principe des nationalités, de quel droit irions-nous nous mêler des affaires de l'Italie et de l'Allemagne? (Zola,Argent,1891, p.193):
2. ... l'histoire du xixesiècle jusqu'à 1914 est celle de la restauration des souverainetés populaires contre les monarchies d'ancien régime, l'histoire du principe des nationalités. Ce principe triomphe en 1919 qui voit la disparition de tous les absolutismes d'ancien régime en Europe. Partout, la souveraineté de la nation se substitue, en droit et en raison, au souverain roi. Camus,Homme rév.,1951, p.165.
B. −
1. État, qualité d'une personne appartenant à une nation déterminée. Nationalité française, étrangère; nationalité acquise, d'origine; acquérir, être réintégré dans, obtenir, perdre, répudier la nationalité française; opter pour, en faveur de la nationalité française. De quelle nationalité seront mes enfants? Je n'en sais rien et ne m'en soucie pas. Pour nous, ces patries-là ne comptent guère. Où que nous soyons fixés à travers le monde, n'est-ce pas toujours en terre étrangère? (Lacretelle,Silbermann,1922, p.165).Elle retourne mon chapeau, sans doute pour y lire les initiales de la coiffe, bien qu'elle prétende le faire machinalement, par habitude de déterminer à leur insu la nationalité de certains hommes (Breton,Nadja,1928, p.75).Valdemar Henningsen (...) a vécu partout, sauf au Danemarck. Mère de nationalité indéfinissable, peut-être tout simplement française. Père viking (Duhamel,Jard. bêtes sauv.,1934, p.19).
2. DROIT
,,Lien juridique et politique qui rattache un individu à un État souverain`` (Jur. 1971). Le code de la nationalité a été déterminé par l'ordonnance du 19 octobre 1945. Il comprend la nationalité d'origine et la nationalité acquise (M. Vanel,Pt Manuel de Dr.,t. 2, 1956, p.18).
Certificat de nationalité. Pièce délivrée par le juge d'instance à une personne, indiquant la nationalité de cette personne ainsi que les pièces qui ont permis de l'établir. Le certificat de nationalité fait seulement foi jusqu'à preuve du contraire (cida1973).
[En parlant de qqc.] Nationalité d'une entreprise, d'un fleuve, d'un navire, des personnes morales. En principe, la nationalité d'une société est déterminée par le lieu du siège social (cida1973).
Prononc. et Orth.: [nasjɔnalite]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Av. 1778 «sentiment national» (J.-J. Rousseau, s. réf. ds La Châtre: Quand un peuple, dédaignant sa nationalité, dit: que m'importe? mettez que ce peuple est à deux doigts de sa ruine); 1807 (Staël, Corinne, t.2, p.395); 2. a) 1835 «état, situation d'une personne qui fait partie d'une nation» (Lamart., Voy. Orient, t.2, p.411); b) 1859 mar. «constatation de l'origine d'un navire» (Bonn.-Paris); 3. a) 1845 «ensemble des personnes ayant même nationalité» (Lamartine cité ds L. Blanc, Organ. trav., p.236: cinq ou six noms immortels sont toute une nationalité dans le passé); b) 1860 principe des nationalités (M. Deloche, Du principe des nationalités, Paris ds Lar. Lang. fr.). Dér. de national*; suff. -(i)té*. Cf. l'esp. nacionalidad (xviies. ds Cor.-Pasc.) et l'angl. nationality «caractère national» (1691 ds NED); «nationalisme, sentiment national» (1772, ibid.). Fréq. abs. littér.: 320. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 378, b) 436; xxes.: a) 565, b) 463. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.351. _ Rabotin (M.). Le Vocab. pol. et socio-ethnique à Montréal de 1829 à 1842. Paris-Bruxelles, 1975, p.71, 73. −Siccardo (Fr.). Cf. nation bbg. _Weill (G.). L'Europe du xixes. et l'idée de nationalité. Paris, 1938, passim.