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MULÂTRE, MULÂTRESSE, adj. et subst.
(Personne) dont les parents sont l'un de race blanche, l'autre de race noire et dont la peau présente une coloration assez sombre. Femme mulâtre ou (plus rarement) mulâtresse. Il trouva le sauvage (...) dans les mains du docteur mulâtre, qui continuait à l'examiner avec une grande attention (Ponson du Terr., Rocambole,t. 4, 1859, p. 115).Des métis, des mulâtres, quelques gauchos (...) bavardaient à voix faible ou s'enfonçaient, du même pas lent, dans les allées de bambous (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1665):
1. ... voici une anecdote : j'avais installé chez moi une mulâtresse. Quelles nuits! Ma femme couchait au premier, elle devait nous entendre. Elle se levait la première et, comme nous faisions la grasse matinée, elle nous apportait le petit déjeuner au lit. Sartre, Huis clos,1944, 5, p. 142.
[P. anal. d'aspect] Le marbre chaud s'éclairait et se dessinait peu à peu, d'un noir jaune (...), ayant (...) le ton recuit et le teint mulâtre de l'idole (Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 135).[La chienne] aboyait peu, (...) mais parlait d'autre manière (...), baissant, d'un air complice, ses paupières charbonnées sur ses yeux de mulâtresse (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 150):
2. ... il y a peu de monde dans l'eau mais d'innombrables corps allongés sur le sable et qui se laissent douloureusement rissoler pour la seule joie de s'entendre dire, en revenant à leur galère quotidienne : « Comme vous êtes brun! ». L'amour-propre humain se contente de ces satisfactions de mulâtre... T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 281.
REM.
Mulâtrerie, subst. fém.,hapax. Aspect mulâtre (d'une personne). Contenson (...) se montra débarbouillé de sa mulâtrerie (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 329).
Prononc. et Orth. : [mylɑ:tʀ], [-lɑtʀ εs], [-la-]. Ac. 1762, 1718 : -lâtre; dep. 1835 : -lâtre, -lâtresse. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1544 mullatre « métis (en général) » (Fonteneau, Cosmographie, p. 330 ds Arv., p. 351); 2. 1604 « personne née de l'union d'un Blanc avec une Noire ou d'un Noir avec une Blanche » (F. Martin, Description du premier voyage fait aux Indes Orientales, pp. 10-11, ibid. : il y a quelques mulastres ou mestis cest adire personnes yssuz d'hommes blancs et de femmes noires); 1681 mulâtresse fém. (Doc. in Satineau, Hist. de la Guadeloupe sous l'ancien régime, p. 354, ibid., p. 353). B. Adj. 1678 femme mulatre (Doc. in Oexmelin, Hist. des Avanturiers qui sont signalez dans les Indes, I, 56 ds Fried., p. 437a). Empr., avec adaptation de la terminaison d'apr. les mots suffixés en -âtre (v. TLF t. 3, p. 807b, s.v. − âtre), au port.mulato « métis (né d'un Noir et d'une Blanche ou d'une Noire et d'un Blanc) » (1524, A. G. da Cunha, Dic. etim., Nova Fronteira) adopté aussi sous la forme mulate (1672 ds Arv., p. 352) et mulat (1690, Fur.); le mot port. est lui-même d'orig. cast., dér. de mulo « mulet », le mulâtre étant un métis comme le mulet. Cf. FEW t. 6, 3, pp. 212b-213b. Fréq. abs. littér. Mulâtre : 128. Mulâtresse : 31. Bbg. Boulan 1934, p. 82. − Reinh. 1963, p. 43.