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MONOTONIE, subst. fém.
A. −
1. Uniformité dans les intonations ou les inflexions (v. monotone A 1). Monotonie de ton; monotonie d'une psalmodie, d'une voix. Il restait pendant des heures (...) bercé par la monotonie stridente des cigales (A. Daudet,Nabab, 1877, p.205).Mais la voix du premier merle refoula soudain la monotonie éblouissante des rossignols (Colette,Duo, 1934, p.184):
1. Il faut (...) que le passage d'une attitude à une autre se fasse avec précaution, et sans surprise pour personne. À quoi concourt cette déclamation presque chantée, cette monotonie du rythme, que les grands acteurs se gardent toujours de rompre ou de dissimuler... Alain,Beaux-arts, 1920, p.151.
P. anal. Et toujours, dans sa monotonie forcenée, la rafale de feu et de fer continue: les shrapnells avec leur détonation sifflante, (...) et les gros percutants, avec leur tonnerre de locomotive lancée (Barbusse,Feu, 1916, p.237).
Caractère de ce qui est chanté, dit ou exécuté de façon trop uniforme et lassante. La monotonie d'un discours. Trop de précipitation dans le débit conduit nécessairement à la monotonie, car la vivacité de la prononciation s'oppose à ce qu'on puisse varier les inflexions (Bussy,Art dram., 1866, p.258).
[P. méton.] La monotonie d'un conférencier, d'un orateur. (Dict. xxes.).
2. MATHÉMATIQUES
a) ,,Suite de nombres rangés dans un ordre non décroissant (ou non croissant)`` (Le Garff 1975).
b) ,,Propriété d'être monotone`` (Bouvier-George Math. 1979). V. monotone A 3.
B. − P. anal.
1. Caractère de ce qui manque de variété. Monotonie du paysage, d'un style. Je m'habitue (...) à la monotonie immaculée de ces nattes, à la simplicité si finement travaillée de ces boiseries blanches (Loti,MmeChrys., 1887, p.256).La monotonie des habits confectionnés (Morand,Londres, 1933, p.114):
2. ... l'hiver (...) apportait tout au moins l'intimité de la maison close, et au dehors, avec la monotonie et le silence de la neige amoncelée, la paix, une grande paix... Hémon,M. Chapdelaine, 1916, p.247.
2. Caractère de ce qui est uniforme dans son déroulement, dépourvu d'imprévu. Monotonie d'un travail; monotonie d'une journée, d'une vie; rompre la monotonie. La monotonie des vacances d'autrefois qu'un bourdonnement de mouches traverse, la douce et multiple vie des herbes et de l'éther, un assoupissement dans les roses (Mauriac,Du côté de chez Proust, 1947, p.164).Cette vaste monotonie du temps urbain, que les saisons différencient peu, a son charme; elle endort pour ainsi dire la durée (Arnoux,Crimes innoc., 1952, p.84):
3. La monotonie des soirs pareils, des mêmes amis retrouvés au même lieu, au cercle, de la même partie avec des chances et des déveines balancées, des mêmes propos sur les mêmes choses, du même esprit dans les mêmes bouches, des mêmes plaisanteries sur les mêmes sujets, des mêmes médisances sur les mêmes femmes, l'écoeurait... Maupass.,Contes et nouv., t.2, Duchoux, 1887, p.698.
REM.
Monotoniser (se), verbe pronom.a) [En parlant d'un ensemble de sons émis par un être hum.] Devenir uniforme dans ses intonations ou ses inflexions. Dans ces conditions [déviation vocale] un déclassement entraîne l'autre, les qualités s'altèrent et se monotonisent (Wicart,Chanteur, 1931, p.341).b) P. anal. Devenir uniforme, perdre de sa variété. Sourd aux événements que le destin ramène, Je sens de plus en plus se monotoniser Les sons de la nature et de la voix humaine Et j'ai l'indifférence où tout vient se briser (Rollinat,Névroses, 1883, p.307).
Prononc. et Orth.: [mɔnɔtɔni]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1671 «uniformité de ton» (Pomey); 2. 1790 «manque de variété dans la vie, les actions» (Le Moniteur, t.3, p.130). Empr. au gr. μ ο ν ο τ ο ν ι ́ α «même sens». Fréq. abs. littér.: 524. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 692, b) 682; xxes.: a) 841, b)765. Bbg. Pauli 1921, p.87 (s.v. monotoniser).