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* Dans l'article "MARIER,, verbe trans."
MARIER, verbe trans.
I.
A. − [Relativement à l'institution du mariage]
1. [Le suj. désigne l'autorité (prêtre, officier d'état civil) validant le mariage; l'objet désigne les deux époux ou l'un d'entre eux] Unir un homme et une femme par les liens du mariage; consacrer, légaliser leur union. Personne ne connaît mon secret que le respectable abbé Pirard. J'irai chez lui; il nous mariera (Stendhal,Rouge et Noir,1830, p. 441).Le sabotier avait poli son instruction religieuse et il se sentait capable de marier n'importe quel couple (...) sans se tromper dans les oraisons (Queffélec,Recteur,1944, p. 153):
1. ... il fut pris d'un malaise subit et obligé de sortir sur-le-champ. Pendant les dix minutes que dura son absence, la future fit des réflexions et s'en alla. En revenant, Guignon trouva le maire prêt à le marier, mais la femme avait disparu. Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 126.
Absol. [Le] Maire qui marie, et [le] prêtre qui unit au nom de Dieu (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Béc., 1885, p. 210).
À la forme passive. À dix [heures] , les époux monteraient en voiture pour se rendre au village voisin et y être mariés par l'officier de l'état civil; à midi aurait lieu la messe nuptiale (Ponson du Terr.,, Rocambole, t. 1, 1859p. 714).
À la forme factitive passive:
2. Elle était pénétrée pour moi d'une passion si sincère! Ne m'a-t-elle pas offert plus de dix fois de s'enfuir avec moi, si pauvre, et d'aller nous faire marier par un moine du Monte Cavi? Stendhal, Abbesse Castro,1839, p. 190.
[Le suj. reste imprécis] Henri: (...) On nous a mariés sans que nous nous connaissions, sans que nous nous aimions (Dumas père, Reine Margot, t. 2, 1845, i, 4, p. 32).On allait les marier à l'église et à la mairie. Ils n'avaient rien ni l'un ni l'autre (...) rien ne s'opposait à ce que la loi et la religion fussent satisfaites (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Béc., 1885p. 209).
2.
a) [Le suj. désigne la pers. ou la collectivité suscitant le mariage; l'obj. désigne l'un des époux] Donner un époux/une épouse à quelqu'un. Marier qqn selon son coeur, selon les convenances, de force, malgré lui; marier sa fille sans dot. On me maria, malgré mon aversion pour le mariage (Chateaubr.,Mém., t. 1, 1848, p. 363).V. déserter A 2 ex. de Sartre, Mots, 1964, p. 80:
3. ... son idée fixe, était de marier ce fils adoré, de le bien marier, de le marier d'une façon assez riche et assez brillante pour que ce mariage la vengeât et la payât (...) de toutes ses privations de femme et d'épouse. Goncourt,R. Mauperin,1864, p. 61.
[Avec compl. second.] Marier qqn à/avec qqn.Donner à quelqu'un un homme/une femme pour époux/époux une épouse à quelqu'un. Marier qqn selon son coeur, selon les convenances, de force, malgré lui; marier sa fille sans dot. On me maria, malgré mon aversion pour le mariage (Chateaubr.,Mém.,t.1, 1848, p.363).V. déserter A 2 ex. de Sartre, Mots, 1964, p.80:
P. plaisant. Marier qqn contre qqn.À quinze ans, ses parents la marièrent contre un colonel de vingt ans (Verlaine, Œuvres posth., t. 1, Hist. comme ça, 1896, p. 370).
[P. méton. du compl.] Quand je pense que vous étiez prête à marier ce garçon avec un sac d'écus! (Aymé,Cléramb.,1950, iii, 8, p. 174).
À la forme factitive. En 1650, son frère le fait marier, il lui donne à épouser Marguerite de Lampérière (Brasillach,Corneille,1938, p. 344).
Loc. verb. à sens passif. Se laisser marier par/à/avec qqn. Son mari, vraiment elle ne l'avait pas choisi du tout. Elle ne savait pas: elle s'était laissé marier par son père (A. France,Lys rouge,1894, p. 25).Elle s'était laissée marier docilement à un vieillard (Mauriac,Noeud vip.,1932, p. 122):
4. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'Instruction publique. Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Parure, 1884, p. 453.
Loc. À marier. Être bon(ne), difficile à marier. Elle n'est pas riche. Elle appartient à une famille moyenne. C'est une jeune fille comme on en trouve à la grosse, bonnes à marier, sans qualités et sans défauts apparents, dans la bourgeoisie ordinaire (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Lui? 1883, 1884, p. 852).
Avec valeur d'adj. Célibataire, libre. Demoiselle, jeune homme, veuf à marier. Il y a ici quatre jeunes personnes à marier, toutes assez riches, trois fort jolies (Constant,Journaux,1803, p. 30).Il s'aperçut qu'elle était jolie, et, comme il était à marier, il la prit pour femme (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 3, 1859, p. 32).Les garçons (...) fréquentent de préférence les veilles où se rendent les filles à marier (Menon, Lecotté,Vill. Fr., t. 2, 1954, p. 19).
b) P. anal.
LITT. Depuis deux jours, le vent des fleurs soufflait, la tiède brise qui fait éclore les fleurs et les marie (Arène,J. des Figues,1870, p. 51):
5. ... les amours des plantes ne sont pas également tranquilles; il en est d'orageuses, comme celles des hommes: il faut des tempêtes pour marier sur des hauteurs inaccessibles le cèdre du Liban au cèdre du Sinaï... Chateaubr.,Génie, t. 1, 1803, p. 208.
HIST. V. époux I B spéc.:
6. Lorsqu'autrefois ces galériens ramaient à bord du Bucentaure, on jetait sur leurs épaules flétries une tunique de pourpre pour les faire ressembler à des rois (...). Les forçats vénitiens mariaient le doge à la mer, et renouvelaient eux-mêmes avec l'esclavage leur union indissoluble. Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 350.
3. [Le suj. désigne l'un des/les époux]
a) Pop. ou région. [Le suj. désigne l'un des époux; l'objet l'autre] Prendre quelqu'un pour époux/épouse. Synon. épouser.Dans le temps, ton beau-père était renommé pour connaître beaucoup de choses sur l'eau. Les puisatiers venaient un peu le toucher, avant de commencer à creuser (...). C'était avant que tu maries la Marguerite (Giono,Colline,1929, p. 81).Grand salaud! voleur de filles! moi je saurai bien t'obliger à reconnaître la vérité et aussi à marier une fille de dix-sept ans que tu as foutue enceinte (Aymé,Nain,1934, p. 35):
7. − J'la veux, mais, tu sais, j'la marierai bien, moi. Elle s'appelle Eudoxie Dumail. Avant j'pensais pas à l'épouser. Mais depuis que j'connais son nom de famille, i' m'semble que c'est changé, et j'marcherais bien. Barbusse,Feu,1916, p. 88.
Absol., région. Je les ai opposés en rien [mes enfants]. Ils ont marié comme ils ont voulu (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Boitelle, 1889, p. 271).
[Avec se explétif] Pop. Elle dit comme ça que c'est un morceau du pain cet homme là; que la femme qui se le mariera elle s'attrapera un bon niméro [numéro] (Musette,Cagayous chauffeur,1909, p. 164).
b) Emploi pronom. réciproque. [Le suj. désigne les deux époux] S'unir l'un à l'autre par les liens du mariage. [Les époux] peuvent (...) déclarer d'une manière générale qu'ils entendent se marier ou sous le régime de la communauté, ou sous le régime dotal (Code civil,1804, art. 1391, p. 253).Tous ces Italiens de qualité ont l'habitude de se marier entre eux, n'est-ce pas? demanda négligemment Danglars; ils aiment à associer leurs fortunes (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 101).Vous ne pouvez continuer à vivre ensemble, vous offensez Dieu et les hommes... Il faut vous marier (Zola,Pot-Bouille,1882, p. 359).
P. plaisant. Avoir des privautés. À partir de maintenant on est fiancé. En attendant les sacrements on se mariera un petit peu, de temps en temps (Aymé,Clérambard,1950, III, 7, p.170).
c) Emploi pronom. réfl. [Le suj. désigne l'un des époux] Contracter mariage. Phoebus de Châteaupers (...) fit une fin tragique, il se maria (Hugo,N.-D. Paris,1832, p. 566).Dans le milieu de Zaza, il fallait se marier ou entrer en religion (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 153).V. aimer ex. 17; aimé ex. 1; fatiguer I B 1 c ex. de Lemaitre, Contemp., 1885, p.314:
8. − «Mieux vaut se marier que de brûler», cita Joseph. David inclina la tête (...). Il y eut un silence, puis Joseph murmura: − Est-ce pour cela que tu te maries? − Je me marie parce que je suis... amoureux, fit David un peu gêné. Green,Moïra,1950, p. 187.
SYNT. Se marier devant Dieu, devant les hommes; se marier religieusement, civilement, légalement; se marier au pays, au village, en province, à l'étranger; se marier jeune, vieux, tard, vite; se marier de bonne heure; se marier avantageusement, convenablement, honorablement, richement; se marier à son gré, à regret, avec/sans le consentement de ses parents/de son père; se marier dans son monde; se marier par ambition, par amour, par convenance, par entraînement, par inclination, par intérêt, pour de l'argent, pour sa carrière, selon sa condition, selon les vues de son père; se marier une première, une seconde, plusieurs fois; penser, chercher, trouver, consentir, renoncer à se marier; avoir l'âge/être en âge, être pressé, être sur le point de se marier; refuser de se marier; jurer de ne jamais se marier.
[Avec compl. second.] Se marier à/avec qqn.Prendre quelqu'un pour époux/pour épouse. Elle se maria à un homme de son rang, sur le sol de l'émigration (Gozlan,Notaire,1836, p. 63).V. assouvissance ex. 1.
P. plaisant. Se marier contre qqn. Élisa la Rousse, ma passion, se marie à l'encontre de qui? Je l'ignore (Balzac,Corresp.,1821, p. 110).
4. [L'objet désigne des entités concrètes ou abstr.] Réunir par le mariage ce que possède en propre chacun des époux. Unir ces deux enfants, n'est-ce pas vouloir que deux vaisseaux en perdition essayent de se sauver l'un l'autre? Isolés, ils ont encore, chacun de son côté, chance de s'en tirer; ils sombrent à coup sûr, en mariant leurs fortunes (Sandeau,Mllede La Seiglière,1848, p. 270).Anne-Marie (...) l'entreprit sur le mariage de Zélie Messance et de M. de La Vernadelle. On mariait les propriétés qui iraient depuis la Dore jusqu'au mont de Grandrif (Pourrat,Gaspard,1930, p. 153):
9. Pécopin était fils du burgrave de Sonneck, et Bauldour était fille du sire de Falkenburg. L'un avait la forêt, l'autre avait la montagne. Or quoi de plus simple que de marier la montagne à la forêt? Les deux pères s'entendirent, et l'on fiança Bauldour à Pécopin. Hugo, Rhin,1842, p. 186.
B. − [Avec une indication de date, relativement à la cérémonie du mariage] Célébrer le mariage de quelqu'un, son mariage. Haviland, (...) marie son fils lundi (Goncourt,Journal,1895, p. 884).Le 10, j'irai en Touraine marier un ami (Martin du G.,Thib., Belle sais., 1923, p. 909).Nous avons décidé de nous marier à la fin de janvier. Cela me semble terriblement loin (Gide,École femmes,1929, p. 1267).
II. − Au fig.
A. − Accorder, associer, mêler intimement, harmonieusement (des entités concrètes ou abstraites).
1. [L'obj. désigne des entités de même nature] Un [jeune homme], petit et charmant (...) cherchait à marier des couleurs de soie, pour un étalage intérieur (Zola,Bonh. dames,1883, p.432).Je traversais des futaies où la lumière du matin (...) émondait les arbres, mariait ensemble les tiges diverses et composait des bouquets (Proust,Swann,1913, p. 424):
10. Comme nous nous plaisions à nous associer, à nous superposer, à nous fondre, à marier à chaque occasion et il y en avait beaucoup, nos espoirs, nos serments silencieux, nos fidélités! Arnoux,Roy. ombres,1954, p. 138.
SYNT. Marier des courbes, des formes, des nuances, des parfums, des styles; marier des accords, des sons, des timbres, des tons, des voix; marier des idées, des mots, des rimes; marier des destins, des esprits, des forces.
Emploi pronom. réciproque. Des chants qui se marient, qui se confondent, qui assoupissent les songes orageux du coeur (Nodier,Smarra,1821, p. 55).Seules, les volontés peuvent se marier ainsi, de manière à ne former, dans une coopération étroite, qu'une même chose, ut unum sint (Blondel,Action,1893, p. 413):
11. ... nos chevelures, la mienne plus rude et plus courte, se mariaient; nous nous taisions; le moindre cri faux, le moindre geste malencontreux eussent rompu l'enchantement instable. Arnoux,Roy. ombres,1954p. 94.
2. [L'obj.. désigne des entités complémentaires ou opposées] Marier qqc. et/à/avec qqc.Moi dont on avait déclaré les devoirs illisibles, ineptes, absurdes (...) je commençais, sans les faire trop crier, à marier le nom avec l'adjectif, le verbe avec son régime (Fabre,J. Savignac,1863, p. 17).Marier l'eau et le feu, le sel et le soufre. C'est ainsi qu'on fait sauter joyeusement les cornues (Gracq,Beau tén.,1945, p. 90).C'est une vaste entreprise que de marier dans les bassines de cuivre le sucre solide et pur à la molle pulpe des fruits (Beauvoir,Deux. sexe, t. 2, 1949, p.241).V. éclectisme ex. 2:
12. De tous les musiciens peut-être, celui qui a montré le plus d'esprit dans le talent de marier la musique avec les paroles c'est Mozart. Staël, Allemagne, t. 3, 1810, p. 378.
SYNT. Marier le bois et la pierre, la foi et la raison, l'inspiration et l'ironie; marier le vert au rouge; marier la grâce à la vigueur, l'intelligence à l'amour; marier la misère avec la paresse.
Emploi pronom. réciproque. Un certain bon sens et l'enthousiasme ne se marient pas plus que le soleil et la glace, la liberté et un conquérant, Hume et le Tasse (Stendhal,Hist. peint. Ital., t. 1, 1817, p. 267).Certaines sensations où se marient le plaisir et l'horreur (Béguin,Âme romant.,1939, p. 222).
Emploi pronom. réfl.
Qqc. se marie à qqc.L'architecture légère des Arabes s'étoit mariée à l'architecture gothique (Chateaubr.,Avent. dern. Abenc.,1826, p. 250).Une grille de bois pourri, à moitié tombée de vétusté, mais à laquelle se mariaient à leur gré des plantes grimpantes (Balzac,E. Grandet,1834, p. 80):
13. ... il ne s'agit pas de plaquer une déclamation quelconque sur une musique quelconque (...); il s'agit de créer un genre nouveau, où des voix musicales se marient à des instruments apparentés à ces voix, et mêlent discrètement à leurs stances harmonieuses l'écho des rêveries et des plaintes de la musique. Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1177.
Qqc. se marie avec qqc.C'est une fort belle personne. Elle est grande, bien faite, ses cheveux blonds se marient bien avec l'éclat de son teint (Delécluze,Journal,1825, p. 106).
B. − Spécialement
1. AGRICULTURE
a) Marier les ruches. ,,Faire passer les abeilles d'une ruche à l'autre`` (Fén. 1970).
b) Marier la vigne. ,,Cultiver la vigne en hautains`` (Fén. 1970).
Littér. [P. allus. aux supports utilisés pour marier la vigne] :
14. Il faudrait marier l'industrie à l'agriculture comme on marie la vigne à l'ormeau. Toute usine serait campagnarde; tout ouvrier d'usine serait propriétaire d'un bien au soleil et cultiverait lui-même. Cette nouvelle Salente compenserait l'esprit remuant par l'esprit rassis. Alain,Propos,1922, p. 430.
2. IMPR. [Correspond à mariage C 1] ,,Imposer différents modèles dans un même chassis`` (Carabelli, [Lang. typogr.], s. d., p. 433).
3. MAR. Marier des cordages, des chaînes. Les lier ensemble par un lien (d'apr. Le Clère 1960).
REM. 1.
-marier, élém. de compos.V. démarier, remarier.
2.
Mariant, -ante, adj.,rare. Enclin, disposé au mariage (cf. Rougé, Folkl. Touraine, 1943, p. 205). Le docteur ajouta (...) que Madame de Chasteller était un fort bon parti, et il se mit à détailler tous ses biens. − Mon cher docteur, si j'étais d'humeur mariante, mon père a mieux que cela pour moi (Stendhal,L. Leuwen, t. 1, 1836, p. 180).
3.
Marida, verbe pronom.,part. passé et subst. masc., arg. a) Emploi pronom. Se marier. Le fils de Léon le bougne s'est marida [à la mairie et l'église] hier (Pt Simonin ill.,1957, p. 591).b) Part. passé adj. Marié. Il avait été marida sept fois (Stollé,Contes, Barbe-Bleue, 1947, p. 1).Ces bics!... Y se croyaient tout permis. Emballaient les gonzesses sans même chercher à savoir si elles étaient maridas? (Le Breton,Rififi,1953, p. 43).c) Subst. masc. Mariage. Charles, lui, il me parle marida (Queneau,Zazie,1959, p. 180).
Prononc. et Orth.: [maʀje], (il) marie [maʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1145 trans. «donner quelqu'un en mariage» (Wace, Conception N. D., éd. W. R. Ashford, 691); b) 1176 id. «prendre pour femme» (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 3097), actuellement arch. ou provincialisme; c) apr. 1170 pronom. réfl. «contracter mariage» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 10290); ca 1220 pronom. réciproque «s'unir par le mariage» (Gautier de Coinci, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, II Chast. 10, 1100); 2. a) 1558 trans. «unir étroitement, intimement» (Du Bellay, Discours au Roy sur la trefre de l'an M.D.LV, éd. H. Chamard, 162); b)1672, 4 mai id. «allier deux choses ensemble, former un tout harmonieux» (Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 3, p. 53); 1789 [date de publ.] pronom. «s'unir, se fondre en un ensemble harmonieux» (J.-J. Rousseau, Confessions, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, IX, p. 439); c) spéc. 1690 vitic. marier des vignes avec des ormeaux (Fur.); 1770 marier la vigne (Delille, Georg., I ds Littré); 1752 marier des ruches (Trév.). Du lat. d'époque impériale maritare «donner en mariage; marier, unir des arbres à la vigne» lui-même dér. de maritus, v. mari. Fréq. abs. littér.: 3651. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4848, b) 7715; xxes.: a) 5343, b) 4041.
DÉR.
Mariable, adj.Qui est en âge, en état de se marier ou de l'être. Elle (...) était encore mariable, car elle n'avait pas dépassé de grand'chose la trentaine (Sand,Maîtres sonneurs,1853, p. 6).L'ancienne pécheresse (...) blanchie de la tête aux pieds (...) est aussi mariable que n'importe quelle autre fille (Gobineau,Nouv. asiat.,1876, p. 140).On me dit: «Mariez-vous», mais je ne suis pas mariable, si je n'aime pas infiniment (Montherl.,Lépreuses,1939, p. 1390). [maʀjabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1reattest. ca 1200 une meschine ja mariable (Dialogue Grégoire, 153, 19 ds T.-L.); de marier, suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 13.