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LYNCHER, verbe trans.
[Le suj. désigne un groupe, une foule] Mettre à mort (quelqu'un) sans jugement régulier; p. ext., faire subir (à quelqu'un) des violences physiques entraînant la mort. Se faire lyncher. Il ne se passe guère de semaine sans que les journaux racontent quelque horrible histoire d'enfants martyrs et ils ne manquent pas d'ajouter que la police a eu toutes les peines du monde à empêcher le peuple de lyncher ces scélérats, coupables du plus lâche de tous les crimes (Ménard, Rêv. païen, 1876, p. 214).Les Shillouk lynchent les empoisonneurs pris sur le fait et se livrent à des vendettas dont le roi tire profit en exigeant une indemnité chaque fois que le sang est versé (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 316).
REM.
Lynch, nom propre et subst. masc.[dans l'expr. loi de Lynch,loi du lynch plus rare] Exécution sommaire (de quelqu'un) par une foule. Cf. lynchage.Cette loi de Lynch se compliquait de méprises. Un jour d'émeute, un jeune poëte, nommé Paul-Aimé Garnier, fut poursuivi place Royale, la bayonnette aux reins, et n'échappa qu'en se réfugiant sous la porte cochère du numéro 6 (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 451).Si l'on soupçonnait la force ténébreuse dont je suis le porteur, je tomberais aussitôt sous le coup de la loi du lynch (M. Tournier, Le Roi des aulnes, Paris, Gallimard, 1980 [1970], p. 127).En emploi indépendant, lynch ne s'est pas implanté en français.
Prononc. et Orth.: [lε ̃ ʃe], (il) lynche [lε ̃:ʃ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1861 (Le Charivari, 6 mai, 2b d'apr. M. Höfler ds Z. rom. Philol. t. 86, p. 336). Empr. à l'anglo-amér. to lynch attesté dep. 1835 et formé sur le terme lynch de Lynch law, originellement Lynch's law «loi de Lynch» (en fr. 1837, La loi de Lynch et les femmes américaines, in R. Britannique, juin ds Quem. DDL t. 2) désignant une pratique de châtiment et parfois d'exécution sommaire sans procès p. réf. au Capitaine William Lynch (1742-1820) habitant l'État de Virginie, puis la Caroline du Sud, qui établit cette pratique (cf. Americanisms). Fréq. abs. littér.: 13.
DÉR.
Lyncheur, -euse, subst.Celui, celle qui lynche (quelqu'un). Jamais je ne fus plus éloigné de contester l'ordre établi: assuré d'habiter le meilleur des mondes, je me donnai pour office de le purger de ses monstres; flic et lyncheur, j'offrais en sacrifice une bande de brigands chaque soir (Sartre, Mots, 1964, p. 93). [lε ̃ ʃoe:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1871 (K. Sachs, Enzyklop.[...] Wörterbuch ds Höfler Anglic.); de lyncher (suff. -eur2*) ou empr. à l'anglo-amér. lyncher attesté dep. 1835 (Americanisms).
BBG.Migl. Nome propr. 1968 [1927], p. 188. _ Quem. DDL t. 3.