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* Dans l'article "LAC,, subst. masc."
LAC, subst. masc.
A. − Étendue d'eau douce ou (plus rarement) salée, naturelle ou artificielle, à l'intérieur des terres, généralement plus vaste ou plus profonde qu'un étang, moins vaste qu'une mer. Lac d'Annecy, Lac du Bourget, Lac de Genève, Lac Léman, les Grands Lacs (américains). Ils étoient sur le bord d'un superbe lac entouré de rochers et de montagnes majestueuses (Genlis, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. 186).Il y a cent cinquante ans, on s'attendrissait sur les lacs et les forêts (Camus, Chute,1956, p. 1537):
1. Ô lac! l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devoit revoir, Regarde! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir! Lamart., Médit.,1820, p. 134.
P. métaph. Il voguait à pleines voiles sur le lac bleu de l'espérance (Balzac, Muse départ.,1844, p. 192).Je me promène à l'intérieur, sur mon lac d'ennui. J'y fais de petites promenades joyeuses (Renard, Journal,1905, p. 973):
2. ... la mort est un grand lac creusé au milieu de la nature; les vies humaines, comme autant de fleuves, vont s'y engloutir; et c'est de ce même lac que s'élèvent ensuite d'autres générations qui (...) viennent également (...) se perdre à leur source. Chateaubr., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 412.
SYNT. Lac immense, profond; lac argenté, azuré, bleu; lac calme, immobile, limpide, pur, resplendissant, tranquille, transparent; lac noir, sombre; lac aux eaux transparentes; lac charmant, délicieux, magnifique, sublime; le lac brille, dort, frissonne, miroite, murmure, se ride; le miroir d'un lac; se promener sur un lac, au bord d'un lac, sur les rives d'un lac, pêcher, se baigner dans un lac.
Lac salé; lac de barrage, de montagne. Quand il n'existe pas de lacs naturels, il est nécessaire de créer des lacs artificiels (Thaller, Houille blanche,1952, p. 18).
Loc. fam. (Tomber, être) dans le lac. Mod. Échouer, n'avoir pas de suite. Synon. (tomber, être) à l'eau (fam.), rater (fam.).L'affaire que j'ai montée est dans le lac (A. Sergent, Je suivis ce mauvais garçon,p. 119 ds Rey-Chantr. Expr. 1979).Pop., vieilli. Être pris, perdu; p. ext. être dans l'embarras. Il fut pris d'une frousse formidable. Il répéta : − Quatre heures moins le quart? Mais alors nous sommes dans le lac! (Courteline, Train 8 h 47,1888, 2epart., VII, p. 178).
GÉOGR. ,,Étendue d'eau continentale, accumulée par suite d'une entrave naturelle ou artificielle à son écoulement`` (Envir. 1976). Cet ensemble chaotique de monticules et de lacs qu'on appelle le paysage morainique (Vidal de La Bl. dsAnnales géogr.,1913, p. 295).
Lac glaciaire, karstique, tectonique, volcanique. La température superficielle des lagunes, des golfes peu profonds et des lacs côtiers est plus élevée que celle de la mer (Romanovsky, Mer, source én.,1950, p. 67).
B. − P. anal. Lac de + subst. (désignant une matière).Étendue de (liquide qui ne s'écoule pas ou qui est répandu à terre). D'un blessé qu'on oublie Au bord d'un lac de sang sous un grand tas de morts (Baudel., Fl. du Mal,1857, p. 113).Une boîte de sardines dont le métal crevé montrait un lac d'huile (Zola, Ventre Paris,1873, p. 666).Il voyait, il touchait presque ces montagnes d'excréments, ces lacs de boue (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1488):
3. ... leurs larges pantalons se creusaient, faisaient lits à de petits lacs d'eau dont le suintement, dégoulinant à l'intérieur, ruisselait sur leurs mollets velus, s'allait perdre en l'emmaillotement de leurs chaussettes russes. Courteline, Train 8 h 47,1888, 2epart., V, p. 146.
P. anal. Lac de feu, de lumière, d'ombre. On la voit poindre [la population] par bouquets de familles sur le lac de verdure de la pelouse (Gozlan, Notaire,1836, p. 236).Ces perspectives de caisses, ces lacs de papiers, ces montagnes de linge, étaient la ville du malade et son décor (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 54).
P. métaph. Ô ma fille, âme heureuse! Ô lac de pureté! Dans la vallée ombreuse, Reste où ton Dieu te creuse Un lit plus abrité! (Hugo, Feuilles automne,1831, p. 802).Elle parla beaucoup et presque seule, dévoilant peu à peu sous le ciel tout un lac nocturne de pensées ensevelies (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 106):
4. Mais je n'aime pas beaucoup, en général, et particulièrement chez Barrès, le recours à de certains tons poétiques et à des mots prédestinés. « Lac de beauté... », « ciel de beauté », « mélancolie et amour », « astres les plus merveilleux ». Un vraiment grand artiste ne change pas les couleurs de sa palette, pour faire poétique. Gide, Journal,1931, p. 1063.
C. − ANAT. Espace intertissulaire clos contenant notamment du sang, de la lymphe. Lac lacrymal. La dure-mère présente des veines propres, les veines durales et des formations spéciales, les lacs sanguins (G. Gérard, Anat. hum.,1912, p. 377).Ceux-ci [les leucocytes] sortent par diapédèse des capillaires et des lacs lymphatiques sous-muqueux (Calmette, Infection bacill. et tubercul.,1920, p. 122).
REM.
Lacquet, subst. masc.,région. (Pyrénées). Petit lac. Le lac de Honchet (...) est précédé d'un petit lac que les gens du pays appellent lacquet (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 214).
Prononc. et Orth. : [lak]. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. laque. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. « fosse » (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, 142, 8), encore chez Guillaume de Machaut ds Gdf.; 2. a) 1165-70 (Chr. de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 1674); b) 1886 aller dans le lac « aller en prison » (Hogier-Grison, Monde où l'on triche, p. 244 : Puis, si tu rebouinais l'arnac, Défouraille, t'irais dans l'lac); av. 1887 [1880 d'apr. Larch. Suppl. 1889] tomber dans le lac « être dans la misère » (Hogier-Grison, Monde où l'on vole, p. 302); 1888 être dans le lac « être dans l'embarras » (Courteline, loc. cit.). Empr. au lat.lacus « cuve, réservoir » puis « étang » d'une part, et d'autre part « fosse » en lat. chrét. ou, ext. de la forme occitane vers le Nord (FEW t. 5, p. 126b). A supplanté la forme pop. lai « fosse » (ca 1200 − ca 1225) et « étang » (ca 1200 − 1266 ds T.-L.). L'expr. 2 b qui, comme tomber dans l'eau (1853, Flaub., Lettre à Louise Colet ds Corresp., IIIesérie, p. 274) évoque l'idée de perte définitive par la noyade, a peut-être subi l'infl. de l'expr. homonymique tomber dans le lacs « tomber dans l'embarras » (1867, Littré, s.v. lacs), attestée dès 1787 (Fér. Crit. : tomber dans les lacs) où lacs issu du lat. laqueus est pris au sens fig. d'« embarras, piège » v. lacs (Rey-Chantr. Expr. 1979). Cf. aussi Larchey pour qui lac conserve le sens de « corde » et de « piège » dans l'expr. être dans le lac glosée « être pendu » par Macé et « être dans une situation embarrassée » par Palat (v. Larch. Suppl. 1883, p. 88). Fréq. abs. littér. : 3 113. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 862, b) 5 668; xxes. : a) 2 876, b) 2 616.