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INTERROGATION, subst. fém.
A. − Action d'interroger quelqu'un; demande, question. Interrogation du regard, des yeux; interrogation anxieuse, indiscrète, inquiète, muette; poser une interrogation; répondre à une interrogation. J'ai des phrases banales pour répondre aux interrogations de chaque jour, et un sourire qui dit : « Oui », quand je ne veux même pas prendre la peine de parler (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Solitude, 1884, p. 928).J'étais au milieu de cette foule comme un intrus à qui l'on n'a pas donné le mot de passe, et qui sent chaque visage tourner vers le sien une insupportable interrogation (Gracq, Syrtes,1951, p. 106):
1. Seulement, Florentine, pour faire ce qu'on va faire, il faut être bien sûr de s'aimer. De s'aimer pour la vie. C'était une très grave interrogation qu'il lui posait, revenant comme il le faisait d'un troublant voyage dans le temps. C'était même presque une prière qu'il lui adressait. Roy, Bonheur occas.,1945, p. 418.
En partic. Épreuve; question ou ensemble de questions que pose un examinateur à un élève ou à un candidat. Interrogation orale, de contrôle. Ils avaient commencé tout à l'heure la tournée des classes : un séjour d'une demi-heure dans chacune, passée à écouter silencieusement les réponses aux interrogations du professeur (Estaunié, Empreinte,1896, p. 82).Des classes longues, consacrées à des interrogations fréquentes, à des explications copieuses (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 194).L'interrogation écrite du lendemain comprendrait trois questions auxquelles il faudrait répondre dans l'espace de cinq minutes (Green, Moïra,1950, p. 74).
B. − Action de s'interroger soi-même; demande, question. Interrogation essentielle, humaine, métaphysique. Lucile était une personne très-timorée, et qui fatiguait souvent son ame à force de scrupules et d'interrogations secrètes sur sa conduite (Staël, Corinne, t. 3, 1807, p. 354).C'était André Walter que déjà je commençais d'écrire et que j'alimentais de toutes mes interrogations, de tous mes débats intérieurs (Gide, Si le grain,1924, p. 506).
C. −
1. GRAMM. ,,Énoncé dont certaines caractéristiques (procédés interrogatifs), montrent qu'il doit être perçu comme une question par l'auditeur`` (Mounin 1974). Interrogation absolue, disjonctive, elliptique, totale. Hors le cas où rien, répondant à une interrogation, contient ou suppose une ellipse, nous ne pouvons employer ce mot qu'avec une négation, parce qu'il n'est point négatif (J. de Maistre, Soirées St-Pétersbourg, t. 1, 1821, p. 124).
STYLISTIQUE :
2. Quelle vilaine manière d'écrire que celle qui convient à la scène! Les ellipses, les suspensions, les interrogations et les répétitions doivent être prodiguées si l'on veut qu'il y ait du mouvement, et tout cela en soi est fort laid. Flaub., Corresp.,1873, p. 22.
a) Interrogation directe. Interrogation contenue dans une phrase indépendante et qui se termine par un point d'interrogation. L'interrogation directe est caractérisée, soit simplement par le ton (...) soit par un changement de construction et par le ton (Grev.1969, § 175).
b) Interrogation indirecte. Interrogation contenue dans une proposition subordonnée et introduite par un verbe interrogatif ou qui implique une interrogation. Il faudrait ici (...) une conjonction latine de style indirect, (d'interrogation indirecte) (Péguy, Argent,1913, p. 1233).L'interrogation indirecte a une forme extrêmement libre (Dupré1972).
c) Point d'interrogation. Signe de ponctuation que l'on place en français à la fin d'une phrase exprimant l'interrogation directe :
3. « Il habite Balbec? » chantonna le baron, d'un air si peu questionneur qu'il est fâcheux que la langue française ne possède pas un signe autre que le point d'interrogation pour terminer ces phrases apparemment si peu interrogatives. Proust, Sodome,1922, p. 1104.
Au fig. Problème en suspens, question non résolue. Je ne me serais jamais douté que vous puissiez attacher tant d'importance à pénétrer les secrets de ce grand peut-être, et à retourner dans tous les sens cet immense point d'interrogation (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 55).Nous jalonnerons donc le passé lointain de quelques dates sûres et de quelques points d'interrogation (Dumazedier, Ripert, Loisir et cult.,1966, p. 47).
2. RHÉT. Interrogation rhétorique, oratoire. ,,Question qui n'attend point de réponse, mais qui est uniquement posée pour suggérer à l'auditeur ou au lecteur une réponse mentale évidente`` (Morier 1975).
Prononc. et Orth. : [ε ̃tε ʀ ɔgasjɔ ̃] ou [ε ̃te-]. [-ε rr-] ds Mart. Comment prononce 1913, p. 297. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1283 plur. « questions posées dans un procès » (Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1245, t. 2, p. 144); b) 1680 rhét. (Rich.); 2. 1550 gramm. interrogacion, point d'interrogacion (L. Meigret, Tretté de la gramm. fr., éd. W. Foerster, p. 190). Empr. au lat. class.interrogatio « question, interrogation » spéc. terme de dr. (« interrogatoire de témoins »), de rhét. et de grammaire. Fréq. abs. littér. : 605. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 383, b) 722; xxes. : a) 1 145, b) 1 169. Bbg. Al (B.). Probl. concernant la description transformationnelle de l'interrogation en fr. mod. In : Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 14. 1974. Naples. Napoli-Amsterdam, 1979, pp. 566-578. - Borillo (A.). Rem. sur l'interrogation indir. en fr. In : Méthodes en gramm. fr. Paris, 1976, pp. 15-40. - Danjou-Flaux (N.), Dessaux (A.-M.). L'Interrogation en fr. In : Gramm. transformationnelle : synt. et lex. Villeneuve-d'Ascq, 1976, pp. 139-231. - Teyssier (J.). La Gramm. de l'interrogation et ses présupposés. R. Lang. rom. 1974, t. 81, pp. 7-56.