Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
INNÉ, -ÉE, adj.
[En parlant d'un comportement ou d'une caractéristique le plus souvent psychique] Qui appartient à l'être dès sa naissance, sans avoir nécessairement un caractère héréditaire. Synon. naturel, instinctif, congénital, infus; anton. acquis.Puisqu'alors vous faites de la vertu un sentiment inné, et que cependant les enfants semblent n'en avoir aucune (Chateaubr., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 263).L'esprit expérimental n'est pas inné ou naturel à l'homme (Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 56).Mais, même aux Indes, cette habitude [des abeilles de vivre en essaim à l'air libre] qui semble innée, a des suites fâcheuses (Maeterl., Vie abeilles,1901, p. 265).
SYNT. Amour, besoin, caractère, désir, don, génie, instinct, penchant, principe, réflexe, respect, sens inné; aptitude, bonté, connaissance, disposition, intelligence, noblesse, propriété, science, tendance, vertu innée.
Inné chez qqn.Elle a l'instinct et le génie de l'intrigue; c'est inné chez elle; c'est une vocation décidée (Scribe, Camaraderie,1937, I, 3, 241).Ce mépris inné chez moi pour mon inachèvement foncier (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1912, p. 427).
Inné en (plus rarement dans) qqn.Ce goût d'indépendance inné en lui (Montherl., Songe,1922, p. 150):
... si l'art de la parole n'est pas inné dans l'homme, comme une expérience continuelle nous le fait voir, s'il ne peut être inventé par l'homme, comme on peut le prouver en considérant le rapport de notre pensée et de nos organes, l'art de la parole est nécessairement acquis, il est reçu, reçu d'un être qui est intelligent par lui-même, puisqu'il a par lui-même l'expression de la pensée. Bonald, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 52.
Inné à qqn.La fonction fabulatrice, innée à l'individu (Bergson, Deux sources,1932, 209).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Un examen plus rigoureux de tout ce que l'on a voulu classer dans l'héréditaire et dans l'inné nous engage à cette conclusion (Mounier, Traité caract.,1946, p. 55).Des problèmes (...) comme ceux du rôle respectif de l'inné et de l'acquis, de l'hérédité et du milieu, des facteurs biologiques et des facteurs sociaux dans la formation de l'être humain (Hist. sc.,1957, p. 1691).
Spécialement
PHILOS. [Princ. chez Descartes et chez Leibniz] Idées innées. ,,Ensemble de représentations plus ou moins confuses, voire de notions qui se trouveraient constituer le psychisme humain dès la naissance de l'individu`` (Legrand 1972). Il lui fallait [à Locke] avant tout écarter cet obstacle, réfuter la doctrine des idées innées (Cousin, Hist. philos. mod., t. 3, 1847, p. 89).C'est à propos des idées innées que Descartes a rencontré le problème de la virtualité dans la pensée (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 369).
Au sing., rare. L'idée innée des cartésiens (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 847).
LING. La théorie de la grammaire générative implique dans ses hypothèses que le langage repose sur une structure innée, activée par l'environnement, ce processus étant celui de l'acquisition du langage (Ling.1972).
MÉD. [En parlant d'une caractéristique surtout physiol.] Synon. plus usuel congénital.Un caractère inné n'est pas obligatoirement héréditaire; il a pu être acquis pendant le développement de l'embryon (cas de la syphilis maternelle transmise au fœtus) (Lar. méd.1970).
Rem. L'adj. détermine, exceptionnellement, un subst. désignant un agent, au sens de « par don naturel, de naissance » (emploi impropre comme synon. de ). Anton, âgé de 20 ans, qui se révéla un commerçant inné (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 398).
Prononc. et Orth. : [in(n)e]. La géminée est plus fréq. (15 locuteurs sur 17 ds Martinet-Walter 1973). Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1611 (Gotgr.). Empr. au lat.innatus « né dans; naturel; inné » (part. passé de innasci « naître dans »), employé surtout dans des textes philos. et par les aut. chrét.; inné a supplanté la forme pop. enné attestée au xvies., v. Hug. Fréq. abs. littér. : 516. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 260, b) 357; xxes. : a) 572, b) 582.