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INFORTUNÉ, -ÉE, adj.
A. − [En parlant d'une pers.]
1. [Correspond à infortune A] Qui est dans l'infortune, le malheur. Il me semble qu'il n'y auroit rien de si infortuné qu'un homme qui n'auroit jamais éprouvé l'infortune : car jamais un tel homme ne pourroit être sûr de lui-même, ni savoir ce qu'il vaut (J. de Maistre, Soirées St-Pétersbourg, t. 2, 1821, p. 114).Il sait seulement qu'elle le fera ambassadeur et lui donnera un grand cordon qu'avait son père, et dont l'absence le rend le plus infortuné des mortels (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 102):
1. Cette souffrance des savants stériles, on la connaît mal, hors de notre profession, et surtout on ne la prend guère en pitié. La plupart de ces chercheurs infortunés sont trop fiers pour se plaindre. Ils sont aussi trop naïfs. Ils se réfugient dans l'érudition qui les trompe comme elle trompe tout le monde : entre le trouveur et l'érudit, le peuple ne voit point l'abîme. Duhamel, Terre promise,1934, p. 95.
Emploi subst. − Pardonnez-leur, Père; Car ces infortunés ne savent ce qu'ils font (Hugo, Fin Satan,1885, p. 882):
2. Je me compare aussi à ces infortunés de qui les oreilles sont saines et qui perçoivent tous les sons; mais les enchaînements, les mélanges des sons, leurs figures, leurs créatures (...) leur musique enfin, leur échappe. Valéry, Variété II,1929, p. 17.
2. [Correspond à infortune B, en partic. à infortune conjugale] Trompé. En Pologne, les maris infortunés n'excitaient pas plus de compassion qu'en France (Mérimée, Cosaques d'autrefois,1865, p. 20).
B. − [En parlant d'une chose] Qui est marqué par les malheurs, les revers. Sort infortuné, vie infortunée; jours infortunés. Je puis dire que ce voyage fut de toutes façons infortuné, car, après y avoir perdu le meilleur des maîtres, j'y fus quitté par une maîtresse (France, Contes Tournebroche,1908, p. 178).Oui, dit Philippine, je suis née le 20 janvier, sous le signe infortuné du Verseau (France, Vie fleur,1922, p. 521).
Prononc. et Orth. : [ε ̃fɔ ʀtyne]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1370-72 (N. Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, IX, 15, p. 490). Dér. de infortune*; suff. -é* ou empr. au lat. infortunatus « malheureux, infortuné ». Fréq. abs. littér. : 1 315. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 654, b) 1 389; xxes. : a) 763, b) 416.