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INFÉCONDITÉ, subst. fém.
Caractère de ce qui est infécond, manque ou absence de fécondité. Synon. usuel stérilité; anton. fécondité.
A. − Dans le domaine de la physiol.[Correspond à infécond A] Incapacité d'assurer la reproduction de l'espèce.
1. [À propos de la femme]
a) Caractère de la femme inféconde, qui est dans l'incapacité de procréer, d'avoir des enfants. L'infécondité peut tenir chez la femme à une agénésie génitale (Le Gendreds Nouv. Traité Méd., fasc. 7, 1924, p. 345).
b) État de la femme qui n'a aucun enfant, qui est inféconde. En six ans, Céleste n'eut pas d'enfant. Cette infécondité (...) entretint long-temps le mépris de Brigitte, qui lui reprochait de n'être bonne à rien, pas même à faire des enfants (Balzac, Pts bourg.,1850, p. 25).
P. méton. [À propos d'un couple] Énumération de douze à quinze couples stériles, dans la bonne société genevoise : c'est une véritable épidémie sinon une mode d'infécondité (Amiel, Journal,1866, p. 291).
DÉMOGR. ,,État d'une femme (ou d'un couple) qui, volontairement ou non, ne met pas au monde de naissances vivantes. Contr[aire] fertilité`` (Thinès-Lemp. 1975).
2. [Chez les animaux, à propos d'une femelle ou d'un hybride] Caractère d'une femelle ou d'un hybride infécond(e), qui est dans l'incapacité d'avoir une progéniture, de se reproduire. Infécondité d'un animal (Rob. et Lar. Lang. fr.). Il n'est pas certain que la biologie arrive jamais à expliquer, par exemple, l'infécondité des hybrides (Ruyer, Esq. philos. struct.,1930, p. 101).
P. méton. Caractère de ce qui n'aboutit pas à la reproduction. Le physiologiste se demande alors quelle est la cause de cette infécondité des croisements, de cette stérilité des hybrides (E. Perrier, Philos. zool. av. Darwin, Paris, Alcan, 1884, p. 274).
3. [Chez les végétaux, à propos d'une plante femelle ou hybride] ,,Manque de fécondité dans (...) les végétaux`` (Littré). Infécondité d'une plante (Rob. et Lar. Lang. fr.).
B. − P. anal. [Correspond à infécond B; à propos de la terre]
1. [Avec un compl. de nom] Infécondité d'une terre, d'un sol.Caractère d'une terre inféconde, qui ne produit pas ou qui produit peu. L'infécondité des terres peut être corrigée par des engrais (Ac.1935).Il ne pouvait jamais voir sans humeur cette espèce d'arbres [les châtaigniers], qu'il regardait avec raison comme le signe le plus certain de l'infécondité du sol (Nerval, Filles feu, Jemmy, Paris, Champion, 1931 [1854], p. 230).
2. [Sans compl. de nom] État d'une terre inféconde :
1. ... les eaux fourniront des rosées qui féconderont le sol, les peupliers s'en nourriront et arrêteront les brouillards, dont les principes seront pompés par toutes les plantes : tels sont les principes de la belle végétation dans les vallées. Vous verrez un jour la vie, la joie, le mouvement, là où règne le silence, là où le regard s'attriste de l'infécondité. Balzac, Curé vill.,1839, p. 146.
C. − Au fig. [Correspond à infécond C; dans le domaine de l'activité humaine, en partic. au plan intellectuel ou artistique] Synon. infertilité.
1. [À propos d'une manifestation ou d'un produit de l'activité humaine] Caractère de ce qui est infécond, de ce qui n'ouvre pas un vaste champ à la réflexion, ne fournit pas matière à de fructueux développements dans l'ordre de la création, de l'action; fait d'être infécond. [Certains peintres] pouvaient monter un atelier, faire des élèves; mais la nature de leur tempérament, le principe d'infécondité de leurs œuvres, les condamnaient à ne pas créer d'école (Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 14).
2. Plus rare. [À propos de la pers. même] Caractère d'une personne inféconde, dont la pensée, l'action ou l'œuvre se signalent par leur manque de qualité, la pauvreté de leur contenu, leur absence d'effets ou de résonances, leur rareté. Synon. improductivité; anton. productivité.Infécondité (...) d'un génie (Ac.1935).Ce fut à l'infécondité de l'évêque d'Autun que les premières œuvres de la restauration furent confiées : il frappa cette restauration de stérilité, et lui communiqua un germe de flétrissure et de mort (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 516):
2. Même infécondité profonde et même besoin d'infécondité. Et ce même besoin profond de ne point être rassurés, sur les autres, sur eux-mêmes, tant qu'ils n'éprouvent pas ce bon sentiment d'infécondité. (...) cette constante épouvante qu'il n'y ait, qu'il ne vienne quelque part de la fécondité, qu'il ne se fasse, qu'il ne vienne, qu'il ne se fonde, qu'il ne naisse quelque vie, quelque race, quelque œuvre. Péguy, Argent,1913, p. 1111.
Prononc. et Orth. : [ε ̃fekɔ ̃dite]. Ac. 1694, 1718 infecondité, ensuite -fé-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1380 « manque de fécondité » (Jean Lefèvre, Trad. La Vieille, p. 110 ds T.-L.); 2. 1690 « fait de ne pas produire (de l'homme, de son esprit) » (Fur.). Empr. au lat.infecunditas « infécondité, stérilité ». Fréq. abs. littér. : 12