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INCANTATION, subst. fém.
A. −
1. Formule magique (récitée, psalmodiée ou chantée, accompagnée de gestes rituels) qui, à condition qu'on en respecte la teneur, est censée agir sur les esprits surnaturels ou, suivant les cas, enchanter un être vivant ou un objet (opérée par un enchanteur ou un sorcier, et qui a un caractère soit bénéfique soit maléfique). Les miracles, les enchantements, les incantations, les sortilèges, enfin les actes, improprement appelés surnaturels (...) ne peuvent s'expliquer que par le despotisme avec lequel un Esprit nous contraint à subir les effets d'une optique mystérieuse, qui (...) exalte la création (Balzac, Séraphita,1835, p. 220).Il croyait avoir trouvé parmi divers grimoires celui qui servait à l'incantation. Il y avait des paroles à dire, des lignes à tracer par terre (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 374).
SYNT. Pratiquer, proférer, psalmodier, réciter une, des incantation(s); séduire par une, des incantation(s); incantation irrésistible, magique, propice, redoutable; sous l'incantation des sorcières.
2. P. anal. Tout ce qui, en vertu d'un caractère mélodique ou rythmique accentué, évoque le pouvoir d'une incantation. Au principe d'un poème il y a bien un schème (...). Sur ce schème, pour le faire passer à l'être, agissent l'incantation et la magie transfiguratrice des mots (Thibaudet, Hist. litt.,1936, p. 480).Le rythme est une source immense de magie et d'incantation (Lifar, Danse,1938, p. 16) :
1. L'incantation [it. ds le texte] provoquée (...) par le tam-tam des célébrations religieuses nègres (...) en Occident, par les grandes orgues, les silences, les balbutiements rythmés des messes catholiques, moyens et instruments que le dramaturge averti remplace par les rythmes de sa prosodie. Vilar, Tradition théâtr.,1963, p. 86.
B. − Au fig. Enchantement des sens, du cœur, de l'esprit. Bien des villes et des rivages émeuvent nos désirs et semblent contenir un secret sacré, mais si peuplés d'incantation, je n'en connais pas (Barrès, Pays Lev., t. 2, 1923, p. 168).Que l'on compare un buste d'impératrice romaine et le portrait de Théodora; la Vierge de Sainte-Pudentienne, la sainte Agnès de Rome et la Vierge de Torcello. Toute l'incantation byzantine est dans cette dernière figure (Malraux, Voix sil.,1951, p. 210) :
2. Mais, pas plus que les autres romantiques, Schubert ne conseille l'abandon aux incantations des abîmes. Il faut écouter les avertissements qui en montent et qui viennent nous dire que nos activités conscientes n'épuisent pas toute notre réalité (...). Mais nous sommes (...) des créatures de cette terre... Béguin, Âme romant.,1939, p. 122.
Prononc. et Orth. : [ε ̃kɑ ̃tasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. xiiies. « emploi de paroles magiques » (Vie de Judas, 94 ds T.-L.); 2. 1836 p. ext., fig. (Quinet, All. Ital., p. 145 : la lune [...] sortait des nuages, sous l'incantation des esprits embaumés de l'Adriatique). Empr. au b. lat.incantatio « incantation, enchantement, sortilège », dér. de incantare (enchanter*, incanter*). Fréq. abs. littér. : 147.