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INABORDABLE, adj.
A. −
1. Où l'on ne peut aborder. Rivage inabordable. La côte du nord de Pola (...) est inabordable pour les vaisseaux (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 221).
2.
a) P. ext. Qu'il est impossible ou très difficile d'approcher. Synon. inaccessible.Les combats de nuit ont été un moyen fréquemment pratiqué pour approcher des positions que leurs feux rendaient inabordables de jour (Foch, Princ. guerre,1911, p. xiii) :
Je devais aller d'Ajaccio à Bastia (...) en traversant la sauvage et aride vallée du Niolo, qu'on appelle là-bas la citadelle de la liberté, parce que, dans chaque invasion de l'île par les Génois, les Maures ou les Français, c'est en ce lieu inabordable que les partisans corses se sont toujours réfugiés sans qu'on ait jamais pu les en chasser ni les y dompter. Maupass., Contes et nouv., t. 1, Hist. corse, 1881, p. 44.
b) [En parlant de pers.] Qui est d'un abord, d'un accès difficile. En cas de refus, un écrivain passe pour être insociable, mauvais coucheur, pétri d'amour-propre, inabordable, haineux, rancuneux (Balzac, illus. perdues,1843, p. 499).Des informateurs éprouvés étaient chargés d'enquêter eux-mêmes à Pêguê et Iréli, auprès de personnalités inabordables pour des Européens (Griaule, Méth. ethnogr.,1957, p. 33).
Inabordable à (qqc.), vieilli.Qui ne peut être touché, ému ou convaincu, par (quelque chose). Il était trop inflexible, trop inabordable aux présents, et j'avais un accès de fièvre toutes les fois que je songeais à lui en faire (Chamfort, Caract. et anecd.,1794, p. 120).Chénier était un homme (...) inabordable au raisonnement quand on voulait combattre ses passions, qu'il respectait comme ses dieux pénates (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 487).
3. Au fig.
a) Dont on ne peut parler aisément dans une conversation. Il me vient ce matin une idée que nous n'avons pas abordée dans notre entretien, et qui serait d'ailleurs inabordable avec lui parce qu'elle risquerait de culbuter la projection de cette personnalité sociale qui lui sert de bâton de longueur (Du Bos, Journal,1922, p. 67).
b) Difficile à comprendre. Quand j'étais embarrassée de rencontrer dans Leibnitz ou Descartes les arguments mathématiques, lettres closes pour moi (...) j'allais le trouver, et je le forçais de me faire comprendre par des analogies ces points inabordables (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 306).
c) Qui ne peut être entrepris. Nous nous formons aujourd'hui des œuvres de littérature une conception qui rend difficile, si ce n'est inabordable, à l'analyste, la tâche de juger un écrivain étranger dont il ne connaît ni le pays ni la langue (Bourget, Nouv. Essais psychol.,1885, p. 201).
B. − P. ext. Dont le prix élevé rend l'achat impossible ou difficile. Synon. hors de prix.Un bonheur-du-jour en marqueterie que j'aurais acheté, si je faisais collection de ces œuvres-là; mais c'est inabordable... Un meuble de Reisener vaut de trois à quatre mille francs! (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 33).
(Prix) inabordable. (Prix) très élevé. Les prix des poulets, des pâtés de pâtissier mangeables, sont inabordables (Goncourt, Journal,1871, p. 711).
REM.
Inabordé, -ée, adj.Où l'on n'a jamais abordé. Îlots inabordés (Lar. 20e). Au fig. Lorsqu'ils quittèrent Cravonne, le Langage était encore inabordé. Ce fut l'œuvre de la nouvelle année (Queneau, Enf. du limon,1938, p. 170).
Prononc. et Orth. : [inabɔ ʀdabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1611 « où l'on ne peut aborder, accoster » (Cotgr.); 2. a) av. 1679 fig. « (d'une personne ou d'un ensemble de personnes) d'un accès difficile » (Retz, Mémoires, éd. A. Feuillet, t. 2, 266); b) 1732 « (d'un lieu) id. » (Rich.); 3. 1847 « qui est trop cher pour certaines personnes » (Balzac, loc. cit.). Dér. de abordable*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 121. Bbg. Gohin 1903, p. 282 (s.v. inabordé).