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IMPIÉTÉ, subst. fém.
A. − Mépris, rejet de sa propre religion ou de la religion officielle. Anton. piété.Je ne vois pas l'impiété qu'il y a à dire que Dieu vous ressemble. Je suis sûr qu'il est flatté (Rolland, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 284).Un refus de croire (...). Une impiété délibérée. « À bas les dieux et les prophètes! » (Alain, Propos,1914, p. 182) :
1. ... l'affreux souci de l'au delà, la subordination (...) de cette vie terrestre au rêve d'une autre vie, ont (...) corrompu les hommes. Les néo-Grecs intransigeants font même remonter le mal jusqu'à Socrate, un faux Hellène qu'on a bien fait de condamner à mort pour impiété. Lemaitre, Contemp.,1885, p. 157.
P. ext. Caractère de ce qui manifeste le mépris, le rejet de sa propre religion ou de la religion officielle. L'impiété de cette action révolte (Ac.) :
2. ... nous avons tous été impressionnés (...) par la lecture de Clara Gazul. Je mets de côté ce qui peut blesser une âme religieuse. (...) je passe par-dessus l'impiété du livre, comme cela m'est arrivé en lisant certains ouvrages de Voltaire. Delécluze, Journal,1825, p. 256.
P. méton. Manifestation de mépris, de rejet de sa propre religion ou de la religion officielle. Dire des impiétés. Cet ouvrage renferme des impiétés (Ac.). Les Athéniens ne font rien d'agréable aux puissances célestes (...). Ils se sont souillés chez les Lydiens d'impiétés horribles (A. France, Voie glor.,1915, p. 68).La Godivelle (...) avait dit la messe dans un tripot (...) et baptisé des crapauds, et fait toutes les impiétés imaginables (Pourrat, Gaspard,1925, p. 274).
B. − Manque de respect pour des valeurs communément admises. Il se laissait aller à l'impiété de rougir de ses frères (Sand, Compagn. Tour de Fr.,1840, p. 125).La mort est ce qui a été donné de plus précieux à l'homme. C'est pourquoi l'impiété suprême est d'en mal user. Mal mourir. Mal tuer (S. Weil, Pesanteur,1943, p. 90) :
... il [Villoison] mourut dans son aveuglement classique, soutenant qu'une telle impiété, une absurdité aussi monstrueuse que celle des sceptiques ou des négateurs d'Homère ne méritait même pas d'être réfutée. Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 10, 1865, p. 93.
Prononc. et Orth. : [ε ̃pjete]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1remoitié xiies. « action, parole, sentiment qui dénote du mépris pour la religion » (Psautier d'Oxford, éd. F. Michel, 64, 3 et 72, 6); ca 1562 « mépris pour les choses de la religion » (F. Bonivard, Advis et devis de la source de l'idolâtrie et tyrannie papale, 98); b) 1544 « manque de pitié, dureté » (M. Scève, Delie, éd. E. Parturier, CCCCI, 10); c) 1606 « mépris de tout ce que le monde respecte » (Crespin). Empr. au lat. class.impietas « manquement aux devoirs envers les parents, la patrie, les dieux... », dér. de l'adj. impius (v. impie); cf. FEW t. 4, p. 590a. Fréq. abs. littér. : 370. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 802, b) 595; xxes. : a) 508, b) 263.