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HONORABILITÉ, subst. fém.
A. − Qualité d'une personne dont la conduite est conforme à une norme morale socialement établie; bonne réputation. Synon. honnêteté, respectabilité.Sa mère, qui n'a plus que 600 francs de rente, (...) s'était indignée de le voir si peu convenablement logé. C'est bien là le fait de la bêtise bourgeoise, qui veut les apparences de l'honorabilité (Goncourt, Journal,1859, p. 580).Comme s'il suspectait l'honorabilité de ce voisin magnifique, il ajouta à haute voix : − C'est à vous dégoûter d'être honnête (Aymé, Puits,1932, p. 187).V. haut-de-forme ex. :
Toute la lumière de la petite histoire, l'héroïne la réclame. Elle bondit au premier plan, y installe ses franches couleurs, son mauvais goût d'honorabilité inattaquable. Colette, Naiss. jour,1928, p. 39.
[En parlant d'une femme] Synon. de honnêteté.Sa probité insoupçonnable (...) ce qui rejaillissait sur elle de l'honorabilité de sa maîtresse, faisaient que les marchands la traitaient sur un autre pied que les autres bonnes (Goncourt, G. Lacerteux,1864, p. 99).
Rem. Honorabilité, bien que ne possédant pas de sens péj. ou moqueur, est très fréq. utilisé dans des cont. où il sert à caractériser un souci faux et mesquin des apparences. C'est pourquoi, en concurrence avec honorabilité, on trouve de nombreux adj. au champ sém. négatif. Un faux honneur, plus abominable que le crime, toute une accumulation de sentiments factices, d'honorabilité odieuse, de révoltante honnêteté poussent à l'assassinat, à l'infanticide de pauvres filles qui ont obéi sans résistance à la loi impérieuse de la vie (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Enf., 1883, p. 394). Tout ce qui est facile, les rires, la bonne honorabilité, les conversations oiseuses me font jaunir et bâiller (Barrès, Homme libre, 1889, p. 5). Le sérieux bourgeois se compose d'honorabilité, de gravité, d'une dignité qui n'est pas inévitablement comique (Traité sociol., 1968, p. 378).
B. − Vx. Personne investie d'une certaine autorité dans les affaires publiques du fait de sa situation sociale. Synon. notable.C'est [la caricature sous Louis-Philippe] (...) une prodigieuse comédie satanique (...), où défilent (...) toutes les honorabilités politiques (Baudel., Curiosités esthét.,1857, p. 189).
Prononc. et Orth. : [ɔnɔ ʀabilite]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Cf. honneur. Étymol. et Hist. Fin xiiies. [ms.] « capacité, faculté d'honorer » (Moralités des philosophes de G. de Conches, éd. J. Holmberg, p. 128, 17 var. du ms J [BN fr. 375]), 1464 onnorabilité « qualité de ce qui est honorable » (Cont. d'Anjou et du Maine, Beautemps-Beaupré, IV, 305 ds Delb. Notes mss); 1845 « qualité d'une pers. honorable » (Besch.). Dér., avec suff. -ité*, de honorable* d'apr. le lat. honorabilis; cf. l'a. fr. onorableté « caractère honorable de quelqu'un, quelque chose » (ca 1265 B. Latin, Tresor, éd. J. Carmody, III, LXXV, 2, p. 393 : la honorableté de ses meurs; cf. 3etiers xiiies. [ms.] Moralités des philos., éd. citée, p. 128, 17), dér. de honorable avec suff. -té (Nyrop t. 3, § 292). Fréq. abs. littér. : 73.