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* Dans l'article "HAÏR,, verbe trans."
HAÏR, verbe trans.
A. −
1. Qqn hait qqn.Avoir quelqu'un en haine. Synon. abhorrer, détester, exécrer; anton. aimer, adorer, chérir.Haïr cordialement, mortellement; haïr qqn à (la) mort. Après avoir aimé un être, on peut encore le haïr, ce qui est une autre forme d'aimer (Estaunié, Empreinte,1896, p. 322).Toi seule peux adoucir, par ton aveu, ce qui me fait te haïr (Proust, Swann,1913, p. 363).Il se méprisait, se haïssait dans sa détresse et dans sa honte, mais il ne pouvait, non! il ne pouvait se prendre en pitié (Bernanos, Imposture,1927, p. 376).On la haïssait et on la craignait. On savait qu'elle pouvait faire, ainsi protégée par la Kommandantur, beaucoup de bien et beaucoup de mal (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 121) :
1. Je le lis [Barrès] toujours avec la même passion. Dans mes soliloques avec moi-même, je l'appelle mon vieil ennemi. Je hais et j'aime tout à la fois cet homme sans doute sincère, qui sûrement ne fut pas un homme vrai. Guéhenno, Journal « Révol. »,1937, p. 64.
Par litote. Ne pas haïr. Ne pas être indifférent à. Mademoiselle Angélique Bontems a perdu sa sœur, la voilà fille unique, et nous savons qu'elle ne te hait pas (Balzac, Double fam.,1830, p. 262).
Haïr qqn de, pour + subst. ou inf.Je finirai par vous haïr de votre art égoïste et perfide (Staël, Lettr. L. de Narbonne,1793, p. 164).Je me hais de m'arrêter à moitié de tous mes désirs, de les diminuer par mes hésitations (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p. 291).Je la haïssais pour avoir pris ma vie sans le savoir, pour ne rien me donner à la place qu'un fantôme (A. France, Vie fleur,1922, p. 529) :
2. ... il les haïssait pour la grossièreté de leur âme, pour le sale assouvissement de leur instinct, pour la gaieté répugnante des vieux qui parlaient encore de ces immondes plaisirs. Maupass., Contes et nouv., t. 2, Saut, 1882, p. 10.
2. Absol. Je suis et resterai incapable de haïr (Gide, Journal,1933, p. 1168).L'homme doit vivre seul. Aimer, c'est s'abdiquer. Haïr, c'est s'affirmer. Je suis, je vis, j'attaque, je détruis. Je pense, donc je contredis (H. Bazin, Vipère,1948, p. 274) :
3. Vous regardez monter cette double impuissance, L'impuissance d'aimer et celle de haïr. Vous regardez monter cette double licence, La licence d'aimer et celle de trahir. Péguy, Ève,1913, p. 745.
B. − Qqn hait qqc.Avoir de l'aversion pour quelque chose. Synon. exécrer, fuir.Ce qu'il hait et craint, ce n'est pas d'être seul avec soi mais c'est d'être privé des impressions qui lui font sentir la vie (Maine de Biran, Journal,1817, p. 74).Je hais le mensonge (Cocteau, Par. terr.,1938, II, 1, p. 231).
Par litote. Ne pas haïr. Accepter, tolérer. Vous aimez à rire, et je suis forcé d'avouer que je ne hais pas la plaisanterie (Bloy, Journal,1899, p. 323).Voilà, ma chère, presque tout mon discours à la femme sans corps dont je crains et ne hais point que vous soyez jalouse (Valéry, Variété II,1929, p. 235) :
4. Non! je ne hais pas mon péché. J'aime encore mieux mon péché que mon âme, que mon repos, que mon salut et même que cette éternité en laquelle je ne peux croire. Duhamel, Nuit St-Jean,1935, p. 161.
Loc. Haïr qqn ou qqc. comme la peste, comme la mort. ,,Haïr extrêmement quelqu'un ou quelque chose`` (Ac.).
Prononc. et Orth. : [ai:ʀ], (il) hait [ε], (nous) haïssons [aisɔ ̃] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. : il faut distinguer les 3 pers. du sing. du prés. de l'ind. et le sing. de l'impér. (je hais, tu hais, il hait, hais : [ε] avec 1 syll. et pas de tréma) du reste des temps et des pers. où le tréma est maintenu [-ai-]. Au passé simple et au subj. imp. on doit écrire haïmes, haïtes, haït sans accent circonflexe bien que d'apr. Littré plusieurs grammairiens disent que le tréma ne dispense pas de l'accent. Étymol. et Hist. 1. [Ca 1050 enhadir « prendre en haine » (Alexis, éd. Chr. Storey, 433)]; 2. a) ca 1100 häir « avoir quelqu'un en haine, vouloir du mal à quelqu'un » (Roland, éd. J. Bédier, 1244); ca 1160 haïr abs. (Enéas, 1925 ds T.-L.); b) ca 1165 « avoir de l'aversion, de la répulsion pour quelque chose » (B. de Ste-Maure, Troie, 6082 ds T.-L. : häir orgueil). De l'a. b. frq. *hatjan « haïr »; cf. a. h. all. hâzen, hazôn de même sens; m. h. all. hazzen, all. hassen « id. » et fin viiies. dans les Gloses de Reichenau, éd. H.W. Klein et A. Labhardt, t. 1, p. 180 : o <disti> : hadisti. Le verbe oscillait, depuis le mil. du xiies. (ds T.-L.) entre les formes inchoatives et les formes simples; la conjugaison inchoative s'est généralisée au xvies. (cf. Hug.) et a été définitivement admise, au xviies., sauf au sing. de l'ind. prés. et à la seconde pers. du sing. de l'impér. (cf. Fouché Morphol., p. 24, 29 et 30). Fréq. abs. littér. : 3 007. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 329, b) 3 523; xxes. : a) 3 632, b) 5 019.
DÉR.
Haïsseur, -euse, adj. et subst.(Celui) qui éprouve de la haine, de l'aversion (pour quelqu'un/quelque chose). Par nature, le Bourgeois est haïsseur et destructeur de Paradis (Bloy, Lieux communs,1902, p. 178).La vue de ces jeunes haïsseurs d'aujourd'hui me paraît bornée. Rien ne vieillira plus vite que leur modernisme (Gide, Journal,1932, p. 1119).[aisœ:ʀ] init. asp. 1resattest. a) [déb. xiiies. [ms.] hayor « celui qui hait, ennemi » (Ezechiel, XVI, 27 ds R. Levy, Recherches lexicographiques sur d'anc. textes français d'origine juive, p. 60)], ca 1245 haeres (Ph. Mousket, Chron., 8405 ds T.-L.), b) 1566 haïsseur (Rivaudeau, A charles d'Aunis ds Œuvres poétiques, éd. C. Mourain de Sourdeval, p. 228); a du rad. de l'anc. verbe haïr (s.v. haïr), b du rad. du part. prés. de haïr, suff. -eur2*.
BBG. Quem. DDL t. 6 (s.v. haïsseur).