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FRANC1, FRANQUE; FRANK, FRANKE, adj. et subst.
I.− Substantif
A.− HIST., subst. masc. plur. Les Francs. Ensemble de tribus germaniques qui, à partir du iiiesiècle de notre ère, traversèrent le Rhin, envahirent la Gaule et y fondèrent une monarchie à la fin du vesiècle. Francs Saliens, Ripuaires. Chlodéric, chef d'une tribu des Francs (Chateaubr., Martyrs,t. 2, 1810, p. 27):
1. La noblesse française, comme celle de toute l'Europe, date de l'incursion des Barbares qui se partagèrent l'empire romain. En France les nobles représentaient les Francs et les Bourguignons, le reste de la nation, les Gaulois. Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 2, 1823, p. 61.
B.− Subst. masc. et fém.
1. Celui, celle qui appartenait à cette peuplade. Quatre femmes sont là, quatre épouses de chefs; La Franke Gudruna, l'inconsolable veuve (Leconte de Lisle, Poèmes barb.,1878, p. 96).V. composition ex. 9 :
2. ... cette loi établissait qu'en cas de meurtre le coupable paierait aux héritiers du mort une somme d'argent proportionnée à la condition de celui-ci. Pour la vie d'un esclave domestique on donnait de quinze à trente-cinq sous d'or (...) pour un Romain propriétaire cent sous, et le double pour un Frank ou tout autre Barbare vivant sous la loi salique. Thierry, Récits mérov.,t. 1, 1840, p. 7.
2. [Du point de vue des Orientaux] Européen participant aux Croisades :
3. Quand ils ne purent plus défendre la ville basse, les Francs se retirèrent en bon ordre dans la citadelle (...) ils se préparaient inévitablement à capituler, lorsque, dans les premières lueurs de l'aube, une flotte chrétienne apparut à l'improviste devant Jaffa. Grousset, Croisades,1939, p. 278.
P. ext. [P. réf. aux Croisés, fondateurs de l'Empire du Levant et depuis cette époque] Européen occidental habitant ou faisant du négoce au Levant. Sur le quai, se pressaient une foule d'Européens, que là on appelle des Franks : marins, marchands, aventuriers de toute espèce, Ioniens, Grecs, Maltais, Dalmates, Français, Anglais, Valaques (Gobineau, Nouv. asiat.,1876, p. 297).Hein, vous dites? un Frank, amant d'une Turque?... Mais, mon cher, à quoi pensez-vous! c'est folie, folie pure et simple... (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 250).
II.− Adj. Qui appartient aux Francs; qui y est relatif; qui les concerne.
A.− Qui est relatif aux Francs, envahisseurs de la Gaule. Guerrier franc; rois francs; tribus franques; époque franque. Lorsque les races gauloise, romaine et franke, long-temps froissées et pressées entre la Seine et la Loire, se furent intimement confondues (Sainte-Beuve, Poés.,1829, p. 5).Audowere, avait à son service une jeune fille nommée Fredegonde, d'origine franke (Thierry, Récits mérov.,t. 1, 1840, p. 330).V. exproprier ex. 1 :
4. Il ne faut pas croire que l'invasion des Barbares se soit arrêtée au cinquième siècle; il ne faut pas croire, parce que l'empire romain est tombé, et qu'on trouve des royaumes barbares fondés sur ses ruines, que le mouvement des peuples soit à son terme (...). Voyez, sous la première race même, les rois francs continuellement appelés à faire la guerre au-delà du Rhin... Guizot, Hist. civilisation,3, 1828, p. 15.
Langue franque. Synon. vieilli de francique.Cf. Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 289.
B.− Qui est relatif aux Croisés. Princes francs. Manuel Comnène fit au souverain franc une réception magnifique (Grousset, Croisades,1939, p. 204):
5. [Il fallait] organiser la conquête. Qui deviendrait chef du nouvel état franc? Parmi les hauts barons qui avaient concouru à la prise de Jérusalem, le comte de Flandre et le comte de Normandie désiraient rentrer en Europe. Ne restaient en présence que Raymond de Saint-Gilles et Godefroi de Bouillon. Grousset, Croisades,1939p. 46.
C.− Qui est relatif aux Européens du Levant. Quartier franc (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 1082).Alexandrie. Ville composite. Vrai lieu de transit, aspect de colonie, c'est-à-dire résidence d'étrangers au sol (...). Nous sortons du quartier franc et visitons les quartiers arabes (Fromentin, Voy. Égypte,1869, p. 45):
6. ... la société franque de Constantinople, composée des officiers des ambassades, des consulats, des familles des drogmans et des négociants des diverses nations européennes, est très au-dessus de sa réputation. Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 431.
Langue franque. Jargon mêlé de turc, d'arabe et de langues romanes (français, italien, espagnol...) en usage parmi les marins, les négociants des ports du Levant. La langue franque, parlée sur les côtes d'Afrique, est née de pièces rapportées des langues riveraines de la Méditerrannée (Bonstetten, Homme Midi,1824, p. 94).
Prononc. et Orth. : [fʀ ɑ ̃], fém. [fʀ ɑ ̃k]. Ds Ac. 1835, 1878. La graph. frq. frank, fém. franke est bien attestée ds la docum. (supra). Étymol. et Hist. 1. Deuxième moitié du xes. adj. (S. Léger, éd. J. Linskill, 52); ca 1050 subst. (Alexis, éd. Chr. Storey, 40); 2. 1606 adj. « qualificatif donné aux Européens dans les ports du Levant » (Nicot); 1721 subst. (Trév.); 3. 1681 subst. hist. « membre des peuplades germaniques qui, à la veille des grandes invasions, occupaient les rives du Rhin et la région maritime de la Belgique et de la Hollande » (Bossuet, Discours sur l'hist. universelle, I, 10 ds Littré); 1721 adj. peuples Francs (Trév.). Du b. lat. Franci, plur., au sens 3, lui-même empr. à l'a. b. frq. *frank « id. ». Bbg. Chaurand (J.). Introd. à l'hist. du vocab. fr. Paris, 1977, pp. 53-66. − Hollyman (K. J.). Le Développement du vocab. féod. en France pendant le Haut Moy. Âge. Genève-Paris, 1957, 202.