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FRÉQUENTATION, subst. fém.
A.− Action de se rendre souvent dans un lieu ou chez quelqu'un.
1. [Le compl. du n. désigne un lieu] Action de se rendre souvent dans un lieu où se déroule généralement une activité. La fréquentation des théâtres, des concerts (Ac.1932).[Les] querelles, [les] maladies et (...) l'abrutissement, qui sont les suites infaillibles de la fréquentation des cabarets (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 249).La fréquentation des temples par les personnes auxquelles l'accès en est interdit (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 134):
1. Le petit carreau de cette pièce, mis en couleur, n'avait pas encore été frotté; mais il était propre, ce qui annonçait une fréquentation publique assez rare. Balzac, Illus. perdues,1843, p. 255.
2. [Le compl. du n. désigne une pers.] Action de se rendre souvent chez une personne avec laquelle on entretient des relations sociales, amicales; action de la rencontrer souvent. Je renouvelle dans une fréquentation journalière avec Paul et François les anciennes causeries (M. de Guérin, Corresp.,1836, p. 243).Le sentiment de familiarité ou d'intimité que nous ressentons précisément dans la fréquentation d'autrui lorsqu'il se révèle dans sa singularité (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 42).
P. ext., rare. [Le compl. du n. désigne des animaux] Dans la fréquentation des animaux, elle [une servante de ferme] avait pris leur mutisme et leur placidité (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 172):
2. Saint-Pierre n'est fréquenté que par des pêcheurs de phoques, de rares baleiniers, gens fort grossiers d'habitude, et qui n'ont pas beaucoup gagné à la fréquentation des chiens de mer. Verne, Enf. cap. Grant,t. 2, 1868, p. 31.
En partic., vieilli ou région. Fait d'avoir des relations amoureuses avec quelqu'un, généralement en vue du mariage. Le mariage est souvent précédé de longues fréquentations (C. Bérard, Au cœur d'un vieux pays, Sierre, 1926, p. 188):
3. Pour sa première visite à Florentine, celle qui marquerait le début de leurs nouvelles relations, il lui apparut qu'il valait mieux se présenter à la maison de la jeune fille, selon la coutume des fréquentations sérieuses. Roy, Bonheur occas.,1945, p. 354.
P. méton. Personne chez laquelle on se rend souvent, avec laquelle on entretient des relations sociales, amicales. Avoir de bonnes, de mauvaises fréquentations. Ça va cesser d'être si copains, mon mignon! (...) il est pas une fréquentation pour toi (Céline, Voyage,1932, p. 506):
4. On savait quelles avaient été les fréquentations de son père, on savait donc quelles étaient les siennes, avec quelles personnes il était « en situation » de frayer. Proust, Swann,1913, p. 16.
B.− Au fig., littér. [Le compl. du n. désigne une chose abstr., une manifestation de l'esprit hum.] Fait d'être souvent en relations avec quelque chose. Daudet, dont la pensée est dans une continue et perpétuelle fréquentation avec la mort (Goncourt, Journal,1887, p. 1056).Un homme de goût, cultivé, entraîné à la fréquentation des chefs-d'œuvre classiques (Lhote, Peint. d'abord,124):
5. L'initiative (...) s'éduque par l'exercice des responsabilités et par la fréquentation des obstacles, à un poste de commandement solitaire qui contraigne à prendre les devants pour n'être pas vaincu. Mounier, Traité caract.,1946, p. 427.
Spécialement
[Le compl. du n. désigne une œuvre littér. ou un aut.] Fait de lire souvent. Tu fais bien de te livrer au bon Plutarque : la fréquentation de ces bonshommes-là est tout ce qu'il y a de plus sain (Flaub., Corresp.,1870, p. 119).Cf. aimable ex. 54 :
6. ... aucun livre de Gide n'a été pour moi un de ces livres de chevet, sur lesquels on se modèle insensiblement à la suite d'une lente et longue fréquentation. Martin du G., Notes Gide,1951, p. 1418.
Fréquentation des sacrements. Fait d'avoir souvent recours aux sacrements. La pratique fidèle des commandemens de l'Église, et la fréquentation des sacrements que cette mère inépuisable en bienfaits offre à tous ses enfans (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 66):
7. Le dimanche, on voit l'assistance entière se rendre à la communion, mais la messe dite, tout le monde sort sans attendre; pas d'oraison dans la vie du fidèle moyen; sans doute, la fréquentation des sacrements remédie-t-elle à ce manque. Green, Journal,1943, p. 7.
Prononc. et Orth. : [fʀekɑ ̃tasjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1350 « action de fréquenter » (G. Le Muisit, Poésies, I, 272 ds T.-L.); 1853 « la personne elle-même que l'on fréquente » (au plur.) (Champfl., Avent. Mlle Mariette, p. 267). Empr. au lat. class. frequentatio « abondance, emploi fréquent ». Fréq. abs. littér. : 260. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 154, b) 254; xxes. : a) 487, b) 544.