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FOSSÉ, subst. masc.
A.− Fosse longitudinale pratiquée dans le sol pour délimiter des terrains ou faciliter l'écoulement des eaux. Entourer un terrain de fossés; curer, combler un fossé; fossé de drainage, de lisière. Le fossé creusé par les propriétaires pour distinguer leurs terrains respectifs dans ces friches que l'on croyait susceptibles de culture (Balzac, Lys,1836, p. 264).J'ai beaucoup travaillé. Le fossé mitoyen qui draine les eaux superflues de l'hiver, je l'ai approfondi, curé (Colette, Naiss. jour,1928, p. 64):
1. Les plaines cultivées du Nord, divisées en grandes fermes, présentent partout de hautes clôtures de murs secs, couvertes d'un talus de terre, bien garni d'arbres épais, le tout entouré d'un fossé profond. Bonstetten, Homme Midi,1824, p. 26.
Proverbe, vx. Ce qui tombe dans le fossé est pour le soldat. ,,Ce qu'on laisse tomber est pour celui qui le ramasse`` (Ac. 1878-1932).
Proverbe usuel. Au bout du fossé la culbute. Une entreprise hasardeuse peut entraîner des conséquences fâcheuses :
2. − Oui, oui, au bout du fossé la culbute... La carte du Mexique à payer, les affaires de Rome qui s'embrouillent encore depuis Mentana, l'Allemagne qui va tomber sur nous un de ces quatre matins... Zola, Argent,1891, p. 334.
Expr. fig. Sauter le fossé. Prendre une décision hasardeuse au terme de longues hésitations :
3. Un vendredi, il se répéta : voyons, raisonnons, et tâchons, pour une fois, de nous décider (...) soyons braves, sautons le fossé (...) et, le soir, il pressa vivement Irma, lui offrit le mariage. Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 286.
4. − Diable de mouton! dit Christophe. Mais tu auras beau faire, je te ferai sauter le fossé, je te ménerai tambour battant. En effet, il prit en main la cause d'Olivier, et se mit en campagne. Rolland, Maison,1909, p. 998.
P. anal. Tranchée qui borde une route. Culbuter, se coucher dans le fossé; une voiture qui va au fossé. − Je suis beaucoup trop fatigué. Je m'endormirais au volant et nous nous réveillerions dans le fossé (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 157):
5. Ce nouveau service (...) remettant en vigueur un arrêté de 1705 (...) prescrivit que les routes fussent dorénavant tracées en ligne droite autant que faire se pouvait, et il en réglementa les fossés et les accotements. P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 157.
Spécialement
1. Large tranchée creusée au pied d'un ouvrage fortifié et constituant un élément de défense. Utrecht se présente bien (...) avec son canal de ceinture qui jadis servait de fossé à la ville, avec ses remparts devenus aujourd'hui une magnifique promenade (Du Camp, Hollande,1859, p. 224):
6. Le double réseau de fil de fer qui ceinturait le fort est en morceaux, ou enfoui dans les trous d'obus. On ne saurait compter sur la résistance des contrescarpes et des escarpes et du fossé qui les sépare : les murs ébréchés ont coulé et le fossé, à demi comblé, n'est plus un obstacle. Bordeaux, Fort de Vaux,1916, p. 162.
Tranchée constituant un obstacle pour les blindés. Fossé antichar.
2. GÉOL. ,,Dépression allongée généralement limitée par des failles`` (George 1970). Fossé tectonique; fossé d'effondrement.
B.− Au fig. Divergence de vue entre deux personnes, disparité entre deux façons de penser. Fossé d'incompréhension. Ses réflexions, durant les jours suivants, n'avaient fait que creuser davantage le fossé ouvert soudain entre sa mentalité d'avant le meurtre et celle d'après (Bourget, Actes suivent,1926, p. 147):
7. ... la guerre? Moi, je l'ai faite... (...) cela seul crée entre vous et moi, entre nos deux générations, un fossé, un fossé profond... et ce fossé, nous n'avons pas trop, l'un et l'autre, de toute notre intelligence, de toute notre bonne volonté, pour le combler! Martin du G., Taciturne,1932, I, 2, p. 1268.
REM.
Fosset, subst. masc.,région. (Canada). Var. graphique. Tu seras content seulement quand t'auras bu ton chien-de-soul et qu'ils te ramasseront dans le fosset (Guèvremont, Survenant,1945, p. 242).
Prononc. et Orth. : [fose] ou [fɔse]. [o] ds la majorité des dict. Seul Lar. Lang. fr. transcrit [ɔ]. Cf. fosse. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1100 fosset (Roland, éd. Bédier, 2590 : E Mahumet enz un fosset butent); 1916 « divergence de vue » (Hémon, M. Chapdelaine, p. 165). Du b. lat. fossatum « fossé », part. passé substantivé de fossare, fréq. de fodere « creuser ». Fréq. abs. littér. : 1 432. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 689, b) 2 484; xxes. : a) 2 714, b) 1 684. Bbg. Archit. 1972, p. 71, 166, 211. − Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 130. − Bell (A.). Further glossarial notes on Gaimar's Estoire des Engleis. Mod. Lang. R. 1954, t. 49, pp. 312-317. − Jonas (P.). Li ombres d'un viez fossei : Rutebeuf, La Chanson de Pouille. Romania. 1971, t. 92, pp. 74-87. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 426.