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ERRE, subst. fém.
A.− Au sing.
1. Allure, manière d'avancer, de marcher. Ils [les lapins] détalaient grand'erre et comme s'ils eussent eu les chiens aux trousses (Gautier, Fracasse,1863, p. 360):
... j'aperçus une jeune fille qui se hâtait, je crus reconnaître son erre, je m'approchai, c'était Dina! Borel, Champavert,1833, p. 126.
2. MAR. Vitesse, élan acquis par un navire lorsqu'il cesse d'être propulsé. Briser son erre. L'ordre de stopper avait été donné, et la frégate ne courait plus que sur son erre (Verne, Vingt mille lieues,t. 1, 1870, p. 49).
Prendre de l'erre. Augmenter sa vitesse. La barque, penchant, prenait de l'erre (La Varende, Homme aux gants,1943, p. 417).
P. anal. Enfin, la voiture de Randoulet prit de l'erre, doucement à travers les terres meubles qui entouraient la ferme (Giono, Joie demeure,1935, p. 205).
P. métaph. Vivre sur son erre. Vivre sur sa lancée, sur son acquis. À différents signes, je soupçonne que vous marchez simplement sur l'erre de votre éducation (Gobineau, Pléiades,1874, p. 284).Si admirables que soient vos grandes « Odes », elles pouvaient me faire craindre que désormais vous viviez sur votre erre (Gide, Corresp. [avec Claudel], 1899-1926, p. 159).
B.− P. méton., au plur., VÉN. Traces marquant le passage du gibier. Un chien vite et solide, et qui prend bien les erres sur la feuille (Vialar, Pt jour,1947, p. 247).
Erres rompues. Traces effacées. Les erres sont rompues (Littré).
Hautes erres. Traces anciennes. Aller de hautes erres. Être passé depuis longtemps. Il l'avait fait faire suite sur (...) de hautes erres, progressivement refroidies (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 173).
P. métaph. Pas, traces. Il [un homme] zigzaguait souvent comme s'il eût voulu brouiller ses erres (Arnoux, Paris,1939, p. 227).
Revenir sur ses erres. Revenir sur ses pas. Puis, perdu au labyrinthe de petits cabinets baroques, [au Louvre] revenant sur mes erres, on retrouve les Botticelli de ma jeunesse (Arnoux, Paris,1939p. 19).
Prononc. et Orth. : [ε:ʀ]. Homon. aire, ère, ers, haire, hère. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié du xiies. « voie, chemin » (Psautier de Cambridge, éd. F. Michel, p. 2 [Ps. 1, 7] : l'eire des feluns), réputé ,,un peu vieux`` ds Rich. 1680; 2. a) 1160-74 « marche, allure, train » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, t. 2, p. 317, appendice, vers 266); b) 1687 mar. (Desroches, Dict. des termes de mar. ds Jal); 3. ca 1375 vén. (Roi Modus, éd. G. Tilander, § 50, 10). Du lat. class. iter « trajet, voyage, marche; chemin, route » ou déverbal de l'a. fr. errer « voyager » (v. errant1). Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Jourjon (A). Rem. lexicogr. R. de Philol. fr. et de Litt. 1915/16, t. 29, pp. 64-65. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 220, 221.