Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ENCLAVE, subst. fém.
A.− DR. Situation d'un terrain complètement entouré par des terres appartenant à d'autres propriétaires et n'ayant pas d'accès à la voie publique; p. ext., le terrain lui-même ainsi placé. Il y avait là, coupant ces landes, en deux parts, une enclave désastreuse, quelques hectares appartenant à Lepailleur (Zola, Fécondité,1899, p. 403).De petits prés se touchaient frange à frange, se pénétraient d'enclaves, entrecroisaient leurs clôtures et leurs plaisses (Genevoix, Raboliot,1925, p. 115):
Un riche fermier de Beaumont-sur-Oise, nommé Léger, exploitait une ferme dont toutes les pièces faisaient enclave dans les terres du comte et qui gâtaient sa magnifique propriété de Presles. Balzac, Un début dans la vie,1842, p. 321.
B.− Territoire, pays placé à l'intérieur d'un autre territoire ou pays. Landau qui, sous Louis XVI, formait une enclave française, fut rattaché au royaume (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 141).Pour indemniser la Hollande de la perte de ces enclaves, je proposais de lui donner la Frise orientale, et les îles frisonnes de Borkum (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 376).
P. ext. Territoire au contour plus ou moins bien défini soumis à des lois morales ou sociales différentes des régions alentour. La Samarie formait en Palestine une espèce d'enclave, où se conservait le vieux culte de Garizim (Renan, Vie Jésus,1863, p. 239).Jérusalem et Bethléem devenaient une enclave chrétienne dans la Judée restée musulmane (Grousset, Croisades,1939, p. 330).
P. anal. Îlot contrastant par son atmosphère, son organisation avec ce qui l'entoure. Le salon nous semblait un territoire hors du clan, une enclave pour les étrangers, les visiteurs, les malades (Duhamel, Terre promise,1934, p. 136).Rien d'autre n'existe pour moi que l'endroit où j'habite, enclave soustraite à la démence du voisinage (Chardonne, Ciel,1959, p. 63).
P. métaph. Je m'endormais, avec de petites enclaves de froid sur mon visage ou sur mes bras, aux endroits que frappait la lune (Giraudoux, Suzanne,1921, p. 22).Chenillat est devenu le centre de tout le paysage au-dessus duquel il se dressait comme une enclave de couleurs vives et contrastées (Larbaud, Journal,1934, p. 326).
C.− Emplois spéc.
1. TECHNOL. Encastrement où vient se loger un objet. Ouvertes, elles [les portes d'écluses] se logent dans des enclaves, pratiquées dans les bajoyers (Quinette de Rochemont, Trav. mar.,1900, p. 369).
2. PHYSIOL. Corps étranger séjournant temporairement ou définitivement dans le cytoplasme. Les enclaves sont les vacuoles et grains inclus (enclavés) dans le cytoplasma et qui ne rentrent pas dans les catégories précédentes (Policard, Histol. physiol.,1922, p. 10).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃kla:v]. Enq. : /ãklav/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1312 encleve « terrain ou territoire dépendant d'un autre propriétaire ou État » (Charte ex Chartul. S. Mart. Pontisar., fo30 vods Du Cange, s.v. inclausura). Déverbal de enclaver*. Fréq. abs. littér. : 40.