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ÉCHEC1, subst. masc.
JEUX
A.− Au plur. Jeu dans lequel deux adversaires déplacent sur un tableau de 64 cases, deux séries de 16 pièces :
1. ... c'est en poussant tes pièces d'échecs dans le sérieux des conventions du jeu d'échecs, c'est en rougissant de colère si ton adversaire triche avec la règle, que tu prépares en toi l'illumination du vainqueur d'échecs. Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 937.
P. compar. :
2. Le jeu était commencé entre des passagers inconnus sur ce pont comme sur une table d'échecs, chacun avançant, suivant la convention imposée par la mer, à petits pas, comme un simple pion, ou par bond comme la reine, ou de biais comme le cheval. Pions aimantés, Nenetza et moi nous courions l'une vers l'autre et nous heurtions à nous faire mal. Giraudoux, Suzanne et le Pacifique,1921, p. 49.
B.− Au sing.
1. Échec! ou échec au roi! Interjection par laquelle un joueur avertit l'adversaire qu'il met en danger son roi. Cf. Maurois, Silences Bramble, 1918, p. 20.
2. Emploi subst. ou adj.
a) Emploi subst. Coup par lequel on met en danger le roi de l'adversaire; situation dans laquelle se trouve ce roi. Faire échec au roi :
3. J'étudie un coup avec lequel je compte étonner Martial dans notre partie de ce soir. C'est une excellente école de révolution que ce jeu des pousseurs de bois. De quoi s'agit-il? De faire l'adversaire échec et mat. Imagine-toi ce que j'ai trouvé dans le dictionnaire. Qu'échec et mat signifient en persan : Le Roi est mort! Le Roi, c'est-à-dire la pièce maîtresse. (...) Quel étonnant psychologue, d'ailleurs, que ce Palamède, fils de Nauplius, roi d'Eubée, s'il est vraiment l'inventeur des échecs! Il a placé le Fou à côté du Roi, signifiant par là que les possesseurs de l'autorité sont toujours entourés des conseillers les moins raisonnables... Bourget, Nos actes nous suivent,1926, p. 147.
b) Loc. adj. Être échec et mat. Perdre.
C.− P. anal. ou p. métaph., domaines milit., pol., etc.L'Histoire, c'est un jeu d'échec entre le mal et le bien, entre le Diable et Dieu. Elle n'aboutit jamais et recommence toujours, parce que le Diable est mauvais joueur et fait sauter le jeu d'échecs toutes les fois qu'il va perdre (Goncourt, Journal,1857, p. 393):
4. Les politiques de ces dernières années jouaient une partie d'échecs et ne faisaient attention qu'à leur échiquier; mais la table sur laquelle posait cet échiquier, ils n'y songeaient pas. Or cette table était une table vivante, le dos du peuple qui s'est mis à remuer, et en un clin d'œil au diable l'échiquier et les pions! Sainte-Beuve, Les Cahiers,1869, p. 85.
Prononc. et Orth. : [eʃ εk]. Enq. : /eʃek/. Actuellement le plur. des 2 accept. (jeu et revers, dommage) se prononce avec [k] final. Mais anciennement le c final était amuï, au plur. pour le terme de jeu. Des [eʃ ε] cf. Fér. 1768, Land. 1834, Gattel 1841, Fél. 1851, Littré. Ds Barbeau-Rodhe 1930, on considère encore cette prononc. du plur. comme la meilleure. Rosset. cité par Buben 1935, § 194 indique que ,,les joueurs prononcent [eʃ ε], les profanes [eʃ εk]``. DG considère, déjà, la prononc. [eʃ ε] comme vieillie. Cf. aussi Mart. Comment prononce 1913, p. 213 : ,,La suppression du c est tout-à-fait surannée, le pluriel, s'étant à la fin, là aussi, assimilé au singulier``. Cf. également Rouss.-Lacl. 1927, p. 172 et Fouché Prononc. 1959, p. 421. Nyrop Phonét. 1951, § 189 souligne, cependant, qu'il y a encore hésitation et Ac. note la prononc. [eʃ ε] pour échecs jusqu'en 1932. Étymol. et Hist. Cf. échec2.