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DORURE, subst. fém.
A.− TECHNOL. et usuel
1. Pellicule d'or recouvrant un objet, une surface. La dorure d'un cadre, d'un livre, d'un bijou. La bibliothèque avec les cuirs fauves et les dorures des vieux livres (Arène, J. Figues,1870, p. 42).Est-ce qu'en deux ans les miroirs s'étaient ternis? La dorure des cadres italiens s'était-elle écaillée? (Druon, Gdes fam.,t. 2, 1948, p. 230):
1. La rampe était une merveille de fer forgé, dont la vieille dorure faisait courir une lueur discrète le long des marches de marbre rouge. Maupassant, Bel-Ami,1885, p. 331.
2. P. méton.
a) Technique par laquelle on recouvre un objet d'une pellicule d'or. Dorure à froid, au mercure, au trempé; dorure galvanique. La dorure à l'huile (...) résulte de l'application des feuilles d'or sur une couche de mixtion (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât.,1930, p. 29).
b) Objet ou ornement doré servant à la décoration. Son carrosse est peint comme un clavecin, plus rehaussé de dorures qu'une chapelle miraculeuse péruvienne (Morand, Londres,1933, p. 251).Je pensais que sous ces broderies, sous ces diamants, sous ces galons et ces dorures, il y avait des muscles comme tous les muscles (Duhamel, Maîtres,1937, p. 227):
2. Je n'en vis d'abord que des dorures. Des fils d'or, des feuillages d'or dont les uns étaient des reflets sur des galbes de meubles et les autres les rameaux de grands cadres à portraits... Giono, Un Roi sans divertissement,1947, p. 164.
Rem. Dans cet emploi, dorure est gén. employé au plur. et comporte souvent une connotation péjorative.
Pop. Bijou. MmeMichon avait sorti toutes ses dorures (Bruant, Dict. fr.-arg.,1901, p. 58).
Spéc., CUIS. Préparation d'œufs battus appliquée avant cuisson sur des pâtes et d'autres plats que l'on veut dorer. La dorure se met sur les pâtes à l'aide d'un pinceau de soie ou de plume (Mont.1967).
P. anal. [Dans le domaine artistique] Ornement très apparent. Une musique discrètement descriptive, très ornementée, cernée de dorures rutilantes (Combat,19-20 janv. 1952, p. 3, col. 1):
3. ... Chambry, a publié, chez Garnier, une traduction des bucoliques grecs, Théocrite en tête, qui est une merveille et restitue, dans notre langage, les finesses, perspectives et dorures de l'original. L. Daudet, Les Universaux,1935, p. 155.
B.− Caractère de ce qui a une couleur, un éclat doré. Comment dire ces noirs si fermes et si fins [des toiles de Fortuny], ces délices de satin pâles, la dorure basanée des visages (Mauclair, De Watteau à Whistler,1905, p. 165).Des nuées d'éphémères dansaient dans la dorure du couchant (Gide, Journal,1939, p. 407):
4. Un souffle de vent passa et fendit le rideau de fumée, et dans la déchirure la tragique bastille, soudainement démasquée, se dressa visible tout entière (...) avec la magnifique dorure de l'incendie... Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 188.
C.− P. anal. et au fig., emplois littér. Apparence de richesse d'une situation aisée. Oh! que Versailles était superbe (...) Là, tout homme avait sa dorure. Tout du maître suivait la loi (Hugo, Voix intér.,1837, p. 214).Non pas le monde, avec ses tentations vulgaires et, au bout du compte, la même pauvreté recouverte d'un peu de dorure, mais la noblesse dans ce qu'elle a de plus pur (Giono, Angelo,1958, p. 201):
5. ... sans doute, sous cette superficie brillante et cette dorure de carrousel [du règne de Louis XIV], il y a bien assez de vices pour déborder de nouveau en une autre régence, surtout quand le bigotisme d'une fin de règne les aura fait fermenter. Sainte-Beuve, Portraits de femmes,1844, p. 9.
Prononc. et Orth. : [dɔ ʀy:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1167 doreüre (Gautier d'Arras, Ille et Galeron, éd. A. G. Cowper, ms. P, 13); 1176 doreüre d'or (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 973); 2. ca 1393 pâtiss. (Le Ménagier de Paris, II, 92 ds T.-L.); 3. av. 1571 bagues et dorures (Yver, p. 612 ds Littré); 4. 1771 « art, action de dorer » (Trév.). Dér. du rad. de dorer*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 260. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 313, b) 690; xxes. : a) 353, b) 255. Bbg. Lew. 1960, p. 92.