Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
DOMPTEUR, EUSE, subst. et adj.
A.− Vx ou littér. [Toujours avec un compl. introduit par de] Celui, celle qui soumet à son pouvoir (d'autres hommes, un peuple). Le dompteur de l'Asie (Alexandre). La seule récompense que Louis-Napoléon puisse obtenir de la Sainte-Alliance, c'est qu'elle le tolère, le soutienne, le protège, comme gardien et dompteur de la Révolution (Proudhon, Révol. soc.,1852, p. 170).
P. anal. et au fig. [Gén. dans un contexte poét.] Celui, celle qui se rend maître de (un élément, une force naturelle). Ô frères de Don Juan! Dompteurs des flots amers, Qui déchirez la perle au sein meurtri des mers (Banville, Odes funamb.,1859, p. 86).L'homme dompteur du feu, conquérant des métaux (Zola, Travail,t. 2, 1901, p. 193):
1. Est-ce que vous croyez que l'ombre A quelque chose à refuser Au dompteur du temps et du nombre ... Au poëte... Hugo, L'Art d'être grand-père,1877, p. 301.
Emploi adj., rare.
1. [Gén. dans un cont. poét.] Qui dompte. Le mors dompteur (Leconte de Lisle, Poèmes barb.,Runoïa, 1855, p. 85).Frêles doigts dompteurs de colosses (Verlaine, Œuvres compl.,t. 2, Amour, 1888, p. 93).
2. Au fig. Qui subjugue. Ils se retiraient, furieux, sous les regards dompteurs du prêtre (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1045).Il y aurait un article à écrire sous ce titre : l'intelligence à la tribune. Celle de Briand est une intelligence soumise. Celle de Déroulède, agressive, dompteuse (Barrès, Cahiers,t. 8, 1909-11, p. 62).
B.− Usuel
1. Celui, celle qui dompte des animaux pris à l'état sauvage ou des animaux farouches. Dompteur de fauves, de bêtes sauvages :
2. Qui n'a vu un soldat, roi des chevaux, acculer un animal fou dans l'angle de deux murs, et lui passer la bride? L'animal est de beaucoup le plus fort, mais il fléchit devant l'orgueil, le courage et la certitude. Ce dompteur de chevaux risquait sa vie; mais il ne pensait point à cela; il ne visait, au contraire, qu'à étendre sa propre vie. Alain, Propos,1922, p. 433.
En appos. Hercule dompteur des monstres. Aux saints dompteurs et vainqueurs de dragons (Dévigne, Légend. de Fr.,1942, p. 22).
2. Spéc. Dompteur. Artiste qui dompte, dresse, et présente des animaux dans un cirque. Après la sortie du dompteur qui les tenait couchés sous sa cravache, les fauves gambadent dans la cage et mordent les barreaux (Vogüé, Morts,1899, p. 14).
Loc. Un regard, un air, des gestes de dompteur. Mais ce chevalier sans emploi n'usait du ton du dompteur que lorsqu'il pouvait le faire impunément; il ne domptait que les garçons de café, qui ne peuvent pas répondre, et les chats (Montherl., Célibataires,1934, p. 763).
Prononc. et Orth. : [dɔ ̃tœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1694. Prononc. avec [p] et orth. sans p comme dompter*. Étymol. et Hist. xiiies. donterres de contrees « dompteur, dominateur » (Li Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 617, 6); 1544 [éd. 1553] dompteur (J. Le Blond trad. de G. d'Aurigny, Le Livre de Police humaine, 243ad'apr. Vaganay ds R. Ét. rab., IX, p. 306 ds Hug.); av. 1599 donteuse (Lasphrise, La Nouv. Tragic. ds Gdf. Compl.). Dér. du rad. de dompter*; suff. -eur2*, -euse*. Fréq. abs. littér. : 124. Bbg. Ferré (A.). Vers une orth. simplifiée. Vie Lang. 1962, p. 166. Goug. Mots t. 3 1975, p. 179.