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DÉVIATION, subst. fém.
A.−
1. Action de s'écarter par rapport à la direction que l'on semblait normalement devoir suivre; écart qui en résulte. Déviation d'un chemin, d'une route. La pointe de son épée [de Dubourg] (...) vise l'objectif nouveau qui, de lignes droites en déviations (...) mènera au but (Arnoux, Roi,1956, p. 210):
1. ... la navigation fluviale ou le cabotage maritime pouvaient provisoirement suffire à pourvoir de coton les manufactures du Nord : quelques lignes furent amorcées dans cette direction; mais une déviation singulière se produisit dans les courants de circulation. Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 247.
Déviation de la circulation. Fait de détourner la circulation de l'itinéraire normal et de lui en faire prendre un autre; p. méton., itinéraire détourné qu'on emprunte dans ces conditions.
Rem. Attesté ds Quillet 1965, Dub. 1967 et Lar. Lang. fr.
Spécialement
a) AVIAT. et MAR. Déviation (de l'aiguille) d'un compas. Angle formé entre le méridien magnétique et la direction que prend l'aiguille aimantée du compas sous l'action perturbatrice de la masse métallique d'un aéronef ou d'un navire. Des appareils qui corrigent la déviation du compas (Morand, Londres,1933, p. 305).
b) BALIST. Déviation d'un projectile. Écart effectué par le projectile par rapport à son plan de tir. Les projectiles subissent une déviation du fait de la résistance de l'air ou de la distance (Ac.1932).
c) ÉLECTR. Déviation de l'aiguille (d'un appareil de mesure). Écart de l'aiguille par rapport à une position déterminée :
2. J'observe la déviation d'un galvanomètre à l'aide d'un miroir mobile qui projette une image lumineuse ou spot sur une échelle divisée. Poincaré, La Valeur de la science,1905, p. 223.
d) OPT. Déviation d'un rayon lumineux. Angle formé par un rayon incident et le rayon réfracté ou le rayon émergent correspondant. On peut observer une déviation des rayons lumineux passant près du soleil (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 172).
2. P. anal. [En parlant d'une partie du corps hum.] Décalage d'une partie du corps par rapport à sa position normale. Déviation de la colonne vertébrale, de l'utérus :
3. Tout de suite, le docteur rassura Clotilde; peut-être resterait-il une déviation dans la mâchoire, mais la vie n'était pas en danger. Zola, Pot-Bouille,1882, p. 357.
B.− Au fig.
1. Domaine moral.Écart de conduite que commet une personne par rapport à la morale normalement admise (cf. perversion, erreur). Déviation du bien, de la règle; déviations sexuelles; sans déviations (cf. sans détours, directement). Se borner à le [le pénitent] mettre en garde contre les déviations et les écarts (Bloy, Journal,1903, p. 152):
4. On y découvre un fond trouble, une sorte de corruption de nature qu'il ne cherche pas à celer, qu'il cultive au contraire et où il met les complaisances de son esprit : « Je suis perverti, mais qu'y faire? » « On ne guérit pas, dit-il, de la subtilité... Et puis la déviation a tant de charme et la droiture est si ennuyeuse qu'en vérité, si j'étais à recommencer, je la préférerais peut-être encore. » Massis, Jugements,1923, p. 101.
2. Domaine intellectuel.Écart par rapport au cours normal qu'on devait prendre. Déviations doctrinales, mentales; déviation de l'intellect, des idées. Thèses sur la déviation bourgeoise et stalinisante au sein de la fraction zyromskiste de la S.F.I.O. (Abellio, Pacifiques,1946, p. 55):
5. Chez les Français, et malgré la déviation extraordinaire de notre tempérament national depuis cent années, le pessimisme n'est qu'une douloureuse exception. Bourget, Essais de psychol. contemp.,1883, p. 11.
Prononc. et Orth. : [devjasjɔ ̃]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. Début du xives. deviacion fig. « erreur, action de s'écarter d'une règle, d'un principe » (J. de Voragine, Légende dorée, trad. fr. ds Ms. méd.-pal. 141 de la Laurentienne (ms. de 1399), fo77 ds Romania, t. 33, p. 15 : le tamps de deviacion [ici : période entre la chute d'Adam et Moïse]) − 1461 (Remonstr. du Parl., Ord., XV, 195 ds Gdf. Compl.), à nouv. en 1798 (Ac.); 2. a) 1704 astron. « mouvement du déférent » (Trév.); b) 1752 phys. « changement de direction » (Trév. Suppl.); 3. 1829 méd. (Janin, Âne mort, p. 42 : déviations vertébrales); 4. 1874 trav. publ. (J. officiel, 19 déc., p. 8421, 3ecol. ds Littré : le projet de déviation de la rue Péclet). Empr. au b. lat.deviatio « action de s'écarter de l'orthodoxie » (début ves., Cassian ds Blaise). Lat. médiév. deviatio (av. 1267, J. de Voragine, Légende dorée, éd. Grässe, p. 146 ds Romania, t. 33, p. 15 : tempus deviationis). Fréq. abs. littér. : 305. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 453, b) 436; xxes. : a) 388, b) 442.
DÉR. 1.
Déviationnisme, subst. masc.Attitude, chez les membres d'un parti politique, de ceux qui s'écartent ouvertement (et sur des points importants) de la doctrine officielle définie par ce parti. Marty et Tillon ne sont plus seuls soupçonnés de déviationnisme (Le Figaro,28 nov. 1952, p. 1, col. 1).Attesté ds Lar. 20eSuppl. 1953-Lar. Lang. fr., Quillet 1965 et Rob. Suppl. 1970. [devjasjɔnism]. 1reattest. 1952, 28 nov. loc. cit.; de déviation, suff. -isme*.
2.
Déviationniste, adj. et subst. masc.(Membre d'un parti politique) dont l'attitude se caractérise ou est caractérisée comme déviationnisme. Il y aura (...) des périodes sans conflits armés (...) qui pourront recevoir à tort par les déviationnistes ou les « bourgeois » la dénomination de « paix » (Billotte, Consid. strat.,1957, p. 4012).Attesté ds Rob. Suppl. 1970 et Lar. Lang. fr. [devjasjɔ ̃nist]. 1reattest. 1957 id.; de déviation, suff. -iste*.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 35 (s.v. déviationnisme).Quem. Fichier (s.v. déviationnisme). − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 19, 44.