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DÉMENT, ENTE, adj.
A.− Qui est atteint de démence ou est un signe de démence. Ce visage effondré où les gros yeux à demi déments saillaient comme deux plantes saxifrages (Drieu la Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 342):
1. ... mais, voyons, tu ne juges point que décidément les êtres qui, pieusement, ignoblement, suivent ces offices sont un peu fous? − Fous! et pourquoi? − le culte du Démon n'est pas plus insane que celui de Dieu; l'un purule et l'autre resplendit, voilà tout; à ce compte-là, tous les gens qui implorent une divinité quelconque seraient déments! Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 149.
SYNT. Un besoin, un esprit, un plaisir dément; une foule, une peur, une vie démente; des cris, des gestes, des propos déments; il est dément de + inf.
Emploi subst. Un dément sénile, des déments précoces. Cet étrange goût moderne de l'artificiel, du compliqué, du dément (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p. 220):
2. Tandis qu'il parlait ainsi, les yeux des vieux déments demeuraient tous orientés vers lui, et dans le même silence. Et lui-même, portant sa grosse tête carrée avec majesté, regardait sans cesse dans la direction des cages. Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 244.
B.− P. exagér.
1. Extravagant. Entre les hautes murailles tantôt fermées sur leur nudité médiévale, tantôt drapées dans les guipures démentes que les siècles d'opulence et de joyeuse curée avaient jetées au travers des façades comme la parure d'une nuit de folie (Gracq, Syrtes,1951, p. 322).
2. Extrême :
3. ... aujourd'hui, me voilà encore plus libre qu'il y a des années, libéré que je suis du souvenir et de l'illusion... Je sais que rien ne dure! Savoir cela! Nous sommes deux ou trois dans l'histoire à en avoir fait vraiment l'expérience, accompli ce bonheur dément. Camus, Caligula,1944, IV, 13, p. 106.
Prononc. et Orth. : [demɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1490 desment(e) adj. « atteint de démence » (Guillaume Tardif, Facéties de Poge ds R. Hist. litt. Fr., t. 9, p. 481) − 1592, ibid.; de nouv. 1832 adj. et subst. (Raymond); 2. 1883 adj. « excessif, déraisonnable (d'un objet) » (Huysmans, Art mod., p. 70). Empr. au lat. class. demens, dementis, de de- privatif et mens « esprit, intelligence ». Fréq. abs. littér. : 40. Bbg. Quem. 2es. t. 2 1971.