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DÉGOUTTER, verbe intrans.,
A.− Couler goutte à goutte. La pluie lui dégouttait le long du cou [à Gervaise]; elle se releva, elle s'en alla sur le boulevard extérieur (Zola, Assommoir,1877, p. 702).Ce miel lumineux qui dégoutte des treilles (Apoll., Alcools,1913, p. 137):
1. On y part [de l'aérodrome] dans l'obscurité, vers quatre heures, bien avant le jour, tandis que la rosée dégoutte de la voilure d'argent. Morand, La Route des Indes,1936, p. 275.
[Sans compl. circ.] :
2. L'averse torrentielle continuait. Un clapotis continu emplissait les ténèbres, un flottant murmure d'eau qui tombe et d'eau qui coule, d'eau qui dégoutte et d'eau qui rejaillit. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, MlleFifi, 1881, p. 165.
Emploi impers. Il dégoutte aujourd'hui du nom de Napoléon sur la France autant de honte qu'il en a autrefois découlé de gloire! (Hugo, Hist. crime,1877, p. 213).
Loc. S'il pleut sur moi, il dégouttera sur vous. Quoi qu'il m'arrive, vous en aurez votre part (cf. J.-F. Rolland, Dict. mauv. lang., 1813, p. 49).
B.− Laisser couler goutte à goutte. Dégoutter de sang, de sueur. Les lauriers dégouttaient de rosée, l'herbe était luisante (Green, Autre sommeil,1931, p. 39).
[Sans compl. circ.] Ils s'emmitouflèrent et sortirent dans l'aube tiède, marchant deux par deux sous les arbres qui dégouttaient (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 169).
Emploi trans. La voûte rampante qui glace votre tête dégoutte l'eau salpêtrée sur un sol humide qui paralyse vos pieds (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 425).
P. métaph. Un peuplier à jeunes feuilles vernissées, recueillait la clarté lunaire et dégouttait d'autant de lueurs qu'une cascade (Colette, Chatte,1933, p. 8):
3. ... des étoiles commençaient de s'allumer. Elles s'éteignaient presque aussitôt, tombaient une à une dans le fleuve, comme si le ciel dégouttait de ses dernières lumières. Camus, L'Exil et le Royaume,1957, p. 1671.
Prononc. et Orth. : [degute]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. dégoûter. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1120 intrans. « laisser tomber un liquide » (Psautier de Cambridge, éd. F. Michel, Ps. 67, 9, p. 113); ca 1170 part. prés. (Benoit de Sainte-Maure, Chron. des Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 11689); b) fin du xiies. trans. (Aliscans, éd. E. Wienbeck, W. Hartnacke et P. Rasch, 3235); av. 1696 trans. fig. (La Bruyère, Caractères, 8, 61 ds Rob. : ils dégouttent l'orgueil, l'arrogance, la présomption); 2. 1121-35 « tomber goutte à goutte » (Ph. de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 2361). Dér. de goutte*; préf. dé-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 77.
DÉR.
Dégoutteler, verbe intrans.Synon. de dégoutter.Des linges imbibés d'un parfum gras qui dégouttelait sur les dalles (Flaub., Salammbô,t. 1, 1863, p. 127).Les toitures de tuiles dégouttelaient (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 198).Rem. On rencontre ds la docum. le part. prés. adj.dégouttelant, ante. Au pied de l'île, les varechs dégouttelants s'épandaient comme des chevelures de femmes antiques le long d'un grand tombeau (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 378). 1resattest. xiiies. « tomber goutte à goutte » (Die altfranzösische Liederhandschrift Nr. 389 der Stadtbibliothek zu Bern, éd. J. Brakelmann, no384, 2 ds T.-L.); 1579 (Fourcadel, Œuvres poétiques, p. 37 ds Hug.) attest. isolées; à nouv. en 1863 (Flaub., loc. cit.); 1848 intrans. part. prés. « laisser tomber goutte à goutte » (Id., loc. cit.); de dégoutter, suff. -eler*. Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. − Quem. 2es. t. 2 1971 (s.v. dégouttelant).