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DÉCRÉPITUDE, subst. fém.
A.− [Le compl. prép. désigne une pers., une partie du corps] Dégradation physique accentuée produite par l'âge. Les ravages que faisaient les chagrins chez sa mêre (...) passant de la vieillesse à la décrépitude (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 646):
Saisie, la jeune fille s'était levée, devant cet étranger maigri et jauni, qu'elle reconnaissait à peine. (...) La face s'était creusée, les cheveux s'éclaircissaient, semés de fils blancs. Pourtant, elle finit par le retrouver, avec sa tête jolie et fine, d'une grâce inquiétante de fille, jusque dans sa décrépitude précoce. Zola, Le Docteur Pascal,1893, p. 62.
P. méton., absol. Personne qui présente avec l'âge une dégradation physique accentuée. La causerie avec les deux décrépitudes du quatrième et du troisième étage (Amiel, Journal,1866, p. 115).Près d'elle (...) se vautrait une honte, une décrépitude, une ruine comique et lamentable, le marquis de Chouard en chemise (Zola, Nana,1880, p. 1462).
P. ext. [Le compl. prép. désigne une pers., un groupe de pers.] Décrépitude morale. Dégradation des forces morales. Pensez-vous que la terre et le ciel soient coupables de notre décrépitude morale (Sand, Lélia,1833, p. 105).Une longue décrépitude morale, une vieillesse vicieuse et troublée (Tocqueville, Corresp.[avec Gobineau], 1843, p. 68).
P. métaph. [Le compl. désigne une entité abstr.] Une classe d'hommes victime de la décrépitude du monde bourgeois (...) se dirige vers un monde qui comporte la ruine du monde présent (Nizan, Chiens garde,1932, p. 226).La décrépitude des Églises n'est qu'apparente. Seule la façade est lézardée : ce qui appartient au temps (Mauriac, Journal 4,1950, p. 80).
B.− P. anal. [Le compl. désigne des inanimés concr.] Dégradation extérieure due au temps. La décrépitude de la terre et la décadence du genre humain (Lamart., Nouv. Confid.,1851, p. 226).Les peintures vert tendre, les glaces, l'enseigne dorée, tout craquait, se salissait déjà, offrait cette décrépitude rapide et lamentable du faux luxe (Zola, Bonh. dames,1883, p. 741).
Prononc. et Orth. : [dekʀepityd]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1564 decrepitude (A. Paré, Introduction à la chirurgie, 5 ds Littré); 2. 1836 fig. « décadence » (Montalembert, Ste Élisabeth, p. XLI : la misérable décrépitude de l'Empire Byzantin). Dér. (avec haplologie) de décrépit*; suff. -itude*. Fréq. abs. littér. : 155. Bbg. Darm. 1877, p. 190. − Gohin 1903, p. 343. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 396.