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DÉCLAMATION, subst. fém.
A.− ANTIQ. ROMAINE. Exercice d'éloquence en présence d'un public sur des lieux communs, en usage dans les écoles de rhéteurs. Les déclamations de Quintilien. Déclamation d'apparat à la manière de Sénèque (Sainte-Beuve, Tabl.,1828, p. 163).
B.− P. anal. Art de réciter devant un public un texte de manière expressive. Talent de déclamation que je tâche d'acquérir (Staël, Lettres jeun.,1785, p. 33).Un prix de déclamation au conservatoire (Goncourt, Journal,1893, p. 410):
1. ... le marchand de jouets, (...) sans souci de la déclamation réformée de Palestrina et de la déclamation lyrique des modernes, entonnait à pleine voix, partisan attardé de la pure mélodie : Allons les papas, allons les mamans, Contentez vos petits enfants; ... Proust, La Prisonnière,1922, p. 137.
C.− P. ext., souvent péj.
1. Emphase, affectation dans l'expression orale, écrite ou artistique. [Tertullien] tombe souvent dans la déclamation (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 115):
2. Seule vous le savez, nos déclamations Et nos tours de rhéteur sont la honte du verbe. Et la haute éloquence et toute sa superbe Ne sont pleins que de creux et de vibrations. Péguy, Ève,1913, p. 796.
P. métaph. La déclamation des torrents, l'élégie rouge de votre veuvage (Morand, Ouv. la nuit,1922, p. 31).
2. P. méton. Œuvre, généralement discours, emphatique et pompeuse. Débiter avec emphase toutes ces déclamations sur la liberté universelle (Robesp., Discours, Sur la guerre, t. 8, 1791, p. 49).La nature, ce thème commun de tant de déclamations poétiques (Bourget, Essais psychol. contemp.,1885, p. 279).
P. anal. [À propos d'une œuvre d'art plastique] Louis II (...) sa déclamation de Neu-Schwanstein (Barrès, Enn. Lois,1893, p. 225).
En partic. [Avec une idée d'hostilité] Synon. réquisitoire.Les déclamations contre la jeunesse d'à présent (Courier, Pamphlets pol.,Pétition pour des villageois que l'on empêche de danser, 1822, p. 143).Déclamations assommantes contre l'amour (Alain-Fournier, Corresp.[avec J. Rivière], 1906, p. 40).
Prononc. et Orth. : [deklamasjɔ ̃]. Rad. en [ɑ] ds Barbeau-Rodhe 1930 et, facultativement, Warn. 1968, lesquels retiennent aussi l'hypothèse d'un suff. en [ɑ]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1375 (éd. 1531) « exercice oratoire » (Raoul de Presles, Cité de Dieu, III, chap. 18 ds R. Hist. litt. Fr. t. 9, p. 474); 1404 (Nic. de Baye, Journal, I, 104, ibid. : La IIIedeclamation de Seneque); 2. 1669 « discours plein d'affectation » (Rac., Brit., 1repréf. ds Littré.) Empr. au lat. class. declamatio « exercice de la parole » (cf. les Declamationes de Quintilien), « thème, sujet pour cet exercice oratoire » et « discours banal; style déclamatoire ». Fréq. abs. littér. : 338. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 702, b) 420; xxes. : a) 459, b) 336. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 124.