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DÉBOUTONNER, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1. En gén. Dégager un bouton de sa boutonnière; ouvrir un vêtement ou une partie de vêtement en en défaisant les boutons. Déboutonner son col, sa chemise. Déboutonne le second bouton de ton gilet (Goncourt, Ch. Demailly,1860, p. 102):
1. Sans hâte, elle ôta son chapeau et sa pelisse; puis, simplement, elle continua du même geste calme, dégrafa le corsage, le retira ainsi que le corset, abattit les jupons, déboutonna les épaulettes de la chemise, qui glissa sur les hanches. Zola, L'Œuvre,1886, p. 121.
Absol. Il déboutonnait, dénouait, dégrafait, délaçait sans repos (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Le Mal d'André, 1883, p. 383).
2. Spéc., ESCR. Déboutonner le fleuret. En enlever le bouton pour s'en servir comme d'une épée. C'était user et abuser de son avantage; c'était, dans un assaut de salle d'armes, déboutonner le fleuret (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 1, 1863-69, p. 258).
B.− Emploi pronom.
1. Emploi à sens passif. [Le suj. désigne un bouton ou un vêtement] Se défaire. Telle rangée de petits boutons de satin qui ne boutonnaient rien et ne pouvaient pas se déboutonner (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 620).
2. P. méton., emploi réfl. [Le suj. désigne une pers.]
a) Sens physique. Défaire ses boutons. Poupelin se déboutonna, déboucla la vieille bretelle qui retenait le portefeuille (Vallès, Réfract.,1865, p. 76).
b) Au fig. Se déboutonner.Parler, s'exprimer librement, en toute franchise ou avec un manque total de réserve. Yves Morel s'étale, se déboutonne (Gide, Voy. Congo,1927, p. 799):
2. D'abord (...) Mohamed Ali était fort réservé avec moi; vous savez que tous les Turcs sont très méfiants (...). Mais au bout de quelques visites, il a reconnu que j'étais un voyageur sans préjugés (...) alors il s'est déboutonné et m'a parlé à cœur ouvert. Mérimée, Mosaïque,1833, p. 159.
Rem. Dans une accept. voisine, déboutonner se rencontre except. à la forme trans. Un ami qui déboutonne ses paradoxes (Taine, Notes Paris, 1867, p. 219). Particulièrement habile à déboutonner les gens (H. Bazin, Qui j'ose aimer, 1956, p. 65).
Prononc. et Orth. : [debutɔne], (je me) déboutonne [debutɔn]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. desboutonner; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. xives. « défaire les boutons » (Froissart, éd. S. Luce, IX, 77); 1532 (Rabelais, Pantagruel, XX, éd. Marty-Laveaux, I, 320 : Ilz beurent à ventre deboutonné [car en ce temps là on fermoit les ventres à boutons, comme les colletz de present]); 1690 rire à ventre deboutonné (Fur.); 2. pronom., fig. av. 1641 (Sully, Œcon. roy., ch. CLXXXIV ds Gdf. Compl.); 3. 1835 escrime fleuret déboutonné (Ac.). Dér. de boutonner*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 104.