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COURANT, subst. masc.
I.−
A.− [En parlant de l'eau] Mouvement rapide de l'eau qui s'écoule suivant la pente du terrain. Le courant d'une rivière; suivre, descendre, remonter le courant; nager contre le courant. Un pauvre enfant du village, en jouant près de la rivière, a été entraîné par le courant (Krüdener, Valérie,1803, p. 257):
1. Elle éprouvait, quand elle remontait le courant, une grande jouissance à sentir le flot filer plus rapide contre sa poitrine et contre ses jambes; ... Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 203.
P. métaph.
Remonter le courant. Rétablir une situation devenue critique :
2. Une dyspepsie (...) le força [Claude] de quitter Paris au moment même où la reprise fructueuse de sa première pièce allait lui permettre de régler ses dettes les plus pressantes et de remonter le courant. P. Bourget, Physiol. de l'amour mod.,1890, p. III.
Suivre le courant. Suivre plus ou moins passivement les habitudes qui semblent l'emporter autour de soi, dans la société de son temps.
En partic. Courant marin. Déplacement des eaux de mer dans une direction et selon un mouvement bien marqués. Courant de marée, de flot, de jusant :
3. Dans la vie, il y a des successions de bonnes et de mauvaises chances, semblables à ces courants d'eau chaude et ces courants d'eau froide que trouve en mer un nageur. E. et J. de Goncourt, Journal,1880, p. 70.
B.− [En parlant de l'air] Déplacement de masses d'air suivant une direction déterminée. Courant atmosphérique, ascendant; courant de précipitation, de perturbation; éviter, être en plein courant d'air :
4. Je t'assure qu'elle se moque bien de ma santé. Ce n'est pas de sa faute si je n'ai pas encore pris mal. Elle établit dans les wagons des courants d'air mortels. Mauriac, Génitrix,1923, p. 362.
C.− P. anal., PHYS.
1. ÉLECTR. Courant électrique ou absol. courant. Transport d'électricité à travers un conducteur.
SYNT. Courant positif, négatif; courant continu, alternatif, d'induction; courant triphasé; fréquence, intensité d'un courant; couper, rétablir, inverser le courant; prise de courant.
P. métaph., fam. Le courant (ne) passe (pas). Accord, sympathie qui s'établit (ou ne s'établit pas) entre deux ou plusieurs personnes. La politique intérieure de la France est « en panne ». Le courant ne passe pas (L'Express,20 oct. 1969ds Gilb. 1971).
Spéc., PHYSIOL.
a) Courant d'action. Courant qui apparaît à la surface d'un nerf ou d'un muscle préalablement excité et qui correspond à une onde de dépolarisation (négativité électrique) se propageant le long de ce nerf ou de ce muscle (cf. Méd. Biol. t. 1 1970).
b) Courant de repos. Courant correspondant à la différence de potentiel qui existe entre la surface et l'intérieur d'une cellule nerveuse au repos (cf. Méd. Biol. t. 1 1970).
2. Courant gazeux :
5. La diffusion a eu lieu au travers d'un tube de terre poreuse vertical, sous la pression constante du courant gazeux qui passait dans un manchon dans lequel le tube était fixé. MmeP. Curie, L'Isotopie et les éléments isotopes,1924, p. 186.
II.− P. anal. ou au fig.
A.− [Avec une idée de masse qui avance]
1. [En parlant du mouvement continu d'un grand nombre de pers.] Déplacement de personnes dans une même direction. Courant de population, d'immigration :
6. ... une carte où les mouvements de peuples seraient figurés comme le sont les déplacements aériens sur les cartes météorologiques, ferait apparaître le territoire français comme une aire où les courants humains se sont portés, mêlés, neutralisés et apaisés, par la fusion progressive et l'enchevêtrement de leurs tourbillons. Valéry, Regards sur le monde actuel,1931, p. 122.
2. [En parlant du mouvement continu du temps] Écoulement d'une période de temps donnée. Le courant du mois. Je pense que je pourrai livrer les deux autres volumes dans le courant de décembre (Hugo, Correspondance,1865, p. 506).Littér. Le courant des âges.
3. [En parlant du mouvement continu des affaires] Le courant des affaires. La quantité d'affaires habituellement traitées.
4. [En parlant d'un développement continu des sentiments, de la formation des idées dans la société] Un courant de pensées, un courant historique; le courant des idées. Les théologiens qui suivaient le courant augustinien se souvinrent ici encore de l'interprétation donnée par le XIIesiècle (Théol. cath.t. 4, 1, 1920, p. 1191):
7. On a vu plus haut, à propos de J.-J. Rousseau, combien est complexe sa pensée et comment Rousseau est à la source à la fois du courant de démocratie individualiste et libérale et aussi d'un courant orienté vers la « démocratie absolue ». G. Vedel, Manuel élémentaire de dr. constit.,1949, p. 191.
B.− Loc. adv. ou prép. fig.
1. [P. réf. à une masse d'eau avançant naturellement] (Écrire) au courant de la plume. Sans recherche, au fil d'une inspiration spontanée. Ce journal, le seul livre que j'aie écrit au courant de la plume et avec un plaisir constant (Green, Journal,1949, p. 277).
Rem. Dans un sens voisin, cf. l'expr. donner courant à, « donner libre cours à » qui semble peu usitée. Attends pour que je donne courant à toutes mes idées biscornues, que je sois près de toi, jamais tu n'en auras tant ouï (Zola, Corresp., 1902, p. 10).
2. [Avec réf. aux emplois I A et II A 3, suggérant une idée de familiarité] Mettre, tenir qqn au courant des affaires, p. ext. au courant de qqc. ou absol. être, (se) mettre au courant. (S')informer, être informé de l'état d'une affaire, d'une question, d'une situation; être au fait de l'actualité. Elle est très au courant de ce qui s'imprime de très littéraire (Goncourt, Journal,1891, p. 80).
Prononc. et Orth. : [kuʀ ɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1210 « mouvement d'un liquide, d'un cours d'eau » (J. de Villehardouin, Conquête de Constantinople, éd. E. Faral, § 218); 2. a) 1749 courant d'air (Buffon, Hist. nat., t. 1, p. 69); b) 1806 courant électrique (Lunier, Dict. sc. et arts ds Fr. mod., t. 14, p. 300); 3. fig. a) 1651-56 « mouvement des passions, des sentiments » (P. Corneille, L'Imitation de Jésus-Christ, I, 3 ds Littré); b) 1653 « mouvement qui entraîne l'opinion » (Saint-Amant, Moyse sauvé, t. II, p. 226 ds IGLF); c) 1690 « cours du temps » (Fur.); d) 1690 courant des affaires (ibid.); e) 1780 au courant de (Dorat, Coup d'œil sur la littérature, I, 168 ds Gohin, p. 334); f) 1832 « mouvement de foule » (Hugo, N.-D. Paris, p. 13). Part. prés. subst. de courir* au sens « couler ». Fréq. abs. littér. : 3 248. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 910, b) 5 191; xxes. : a) 5 025, b) 5 526. Bbg. Adlerblum (A.). Vocab. de l'astronaut. Québec, 1972, p. 16. − Gohin 1903, p. 334. − Gottsch. Redens. 1930, p. 8, 113. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 93.