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CONTRARIÉTÉ, subst. fém.
A.− Opposition radicale (entre des personnes ou entre des choses).
1. [En parlant de pers.] Esprit de contrariété. Tendance à prendre systématiquement le contre-pied des opinions ou des sentiments d'autrui. Cf. esprit de contradiction.Par caprice ou esprit de contrariété (Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi ou le presque-rien,1957, p. 200).
2. Vx. [En parlant de choses] Opposition radicale entre des choses contraires. Synon. contradiction :
1. Antinomie, littéralement contre-loi, veut dire opposition dans le principe ou antagonisme dans le rapport, comme la contradiction ou antilogie indique opposition ou contrariété dans le discours. Proudhon, Système des contradictions,t. 1, 1846, p. 67.
PEINT. Opposition, contraste entre des couleurs. Des contrariétés hurlantes (Goncourt, Journal,III, 3 mai 1867ds M. Fuchs, Lex. du Journal des Goncourt, 1912).
DR. Contrariété de jugements. Situation résultant de l'opposition de deux décisions inconciliables rendues sur la même cause. S'il y a contrariété de jugemens en dernier ressort, entre les mêmes parties et sur les mêmes moyens, dans les mêmes cours ou tribunaux (Code de procédure civile,1806, p. 409).
B.− Opposition entre une chose et le désir d'une personne.
1. Obstacle qui empêche la réalisation d'une action, qui entrave les projets de quelqu'un :
2. Notre projet de lundi éprouve une grande contrariété qui me peine. Lamennais, Lettres inédites... à la baronne Cottu,1819, p. 68.
2. P. ext. Ennui, dépit qu'une personne ressent de n'être pas exaucée dans ses vœux, dans ses souhaits. Mouvement de contrariété; grosse, légère contrariété; sans la moindre contrariété. Une contrariété d'amour (A. Daudet, L'Arlésienne,1872, II, tabl. 3, 5, p. 408):
3. ... et savez-vous une peur qui me vient? C'est que ce soit une petite fille. En effet, quelle contrariété si ce filleul attendu allait être une petite fille! Il n'y aurait plus moyen de l'appeler Pierre. Loti, Mon frère Yves,1883, p. 178.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tʀaʀjete]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1170 « choses contraires [ici le froid et le chaud] » (B. de Ste Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 185); b) av. 1280 « opposition entre 2 éléments contraires, contradiction » (B. de Condé, Dits, 187, 17 ds T.-L.), qualifié de ,,vx`` ds Lar. 20e; 1757 en partic. peint. (A.-J. Pernéty, Dict. portatif de peint., sculpt. et grav., p. 93 : (...) il y a de la contrariété et de l'antipathie entre ces deux couleurs); 2. fin xiies. « ennui, désagrément » (Moralités sur Job, 310, 15 ds T.-L.), seulement au Moy. Âge; 1624 « opposition, obstacle aux projets de quelqu'un » (Haschke, Richelieu, p. 149); 1793 « dépit, déplaisir » (Mmede Staël, Lettres inédites à Louis de Narbonne, 1793, p. 108). Empr. au b. lat. contrarietas « opposition, choses contraires, contraste » et « dommage ». Fréq. abs. littér. : 447. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 797, b) 698; xxes. : a) 749, b) 395.