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COMPLET1, ÈTE, adj.
I.− [En parlant d'un tout décomposable en parties]
A.− [Le tout désigne un obj. concr.]
1. [En parlant d'un inanimé] Qui possède tous les éléments qui le constituent. Anton. incomplet.
a) [En relation avec la pers. hum.] Un équipement, un catalogue complet; une liste, une édition complète; des œuvres complètes. Synon. entier, total, achevé.Des services complets d'argenterie (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 2, 1823, p. 76).Dans un grand artiste comme dans un instrument complet, aucune corde ne manque (Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 160).Le résumé fidèle et complet d'une journée politique ou intellectuelle française (Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 163):
1. ... un roman qui soit un monde complet, absolu, indépendant de tout, qui forme (...) « un tout complet se suffisant à lui-même ». J. Rivière, Correspondance[avec Alain-Fournier], 1905, p. 77.
En partic. [En parlant de collectifs] Une série, une collection complète; un assortiment complet. La série complète d'un périodique (La Civilisation écrite,1939, p. 5004).
Spéc. Aliment complet. Aliment qui apporte à l'organisme tous les éléments nécessaires à sa croissance ou à sa conservation (cf. Macaigne, Précis d'hyg., 1911, p. 253).
P. métaph. :
2. La tendresse est un aliment complet, quand la seule compréhension vous donnerait le scorbut, ou le béribéri, par dénutrition profonde. J. de La Varende, Six lettres à un jeune prince,1955, p. 17.
P. ext. Pain complet. Pain qui est fait avec tous les éléments constitutifs du grain, qui est riche en éléments nutritifs. Le pain complet est plus riche en sels minéraux et en vitamines que le pain blanc (R. Lalanne, L'Alim. hum.,1942, p. 79).
P. anal. Thé, café, petit déjeuner complet (avec pain, beurre et confiture). Il [sir Arthur] alla ouvrir et vit paraître Jeanne qui lui apportait un plateau couvert d'un thé complet (G. Sand, Jeanne,1844, p. 271).
Vêtement complet et par ell. un complet, voir complet2*.
b) [En parlant d'organismes]
BOT. Fleur complète. Fleur qui possède calice, corolle, étamines et pistil (cf. É.-A. Carrière, Encyclopédie horticole, 1862, p. 118).
GRAMM. Proposition complète. ,,Une proposition est complète lorsque tous les éléments de la pensée qu'elle exprime sont énoncés`` (Grev. 1964, § 228, p. 161). Syntagme complet. Anton. incomplet, elliptique.
2. [En parlant d'un groupe de pers. en tant que composé] Dont tous les membres sont présents. Une famille complète, un régime complet, un orchestre complet.
Loc. adv. Au complet, au grand complet. Sans qu'il manque une seule personne ou aucun élément. Toute la presse au grand complet sera représentée (Claudel, Correspondance[avec Gide], 1899-1926, p. 212).Yvonne. − La roulotte au complet, la famille en bloc, une visite de jour de l'an (Cocteau, Les Parents terribles,1938, I, 9, p. 222).L'état-major divisionnaire était au complet, une vingtaine d'officiers (Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 95).
B.− Au fig. [En parlant d'une chose, ou d'une pers. envisagée du point de vue de sa personnalité]
1. [En parlant de pers. ou de choses] Qui possède toutes les caractéristiques de son genre sans exception. Un artiste, un athlète complet; un sport complet. Synon. parfait, achevé, accompli.Le savant complet est celui qui embrasse à la fois la théorie et la pratique expérimentale (C. Bernard, Principes de méd. exp.,1878, p. 78).Quant à Ruth Chatterton, elle est l'actrice complète, n'ayant aucune particularité, sinon celle de savoir jouer n'importe quoi (Arts et litt. dans la société contemp.,1936, p. 3407).
[En mauvaise part, l'adj. est souvent antéposé] Un complet idiot, un fou complet. M. Godeau restait surtout convaincu du complet ridicule et de la parfaite inutilité de la plupart de ses gestes quotidiens (Jouhandeau, M. Godeau intime,1926, p. 134).
Spéc. Un homme complet. Celui qui est doté de toutes les facultés possibles et qui les a pleinement développées. Il [Bonaparte] était complet. Il avait dans son cerveau le cube des facultés humaines (Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 802):
3. J'avais rêvé, cela était clair maintenant, d'être un homme complet, qui se serait fait respecter dans sa personne comme dans son métier. Moitié Cerdan, moitié de Gaulle, si vous voulez. Bref, je voulais dominer en toutes choses. Camus, La Chute,1956, p. 1501.
2. [En parlant d'inanimés abstr.] Qui est à son degré maximum de perfection. Joie complète, bonheur complet. Synon. parfait, absolu.Elle m'écrivait beaucoup autrefois; aujourd'hui, elle joue une indifférence complète (Barbey d'Aurevilly, 1erMemorandum,1836, p. 23).De temps à autre, il a besoin d'un trou de silence et de solitude complets pour reconstituer ses forces (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 266).
II.− [En parlant d'un contenant envisagé du point de vue de son contenu]
A.− [En parlant d'un local, ou d'un moyen de transport] Qui n'a plus une place disponible. Hôtel complet; tramway complet. Synon. bondé, comble, plein.L'autre jour, un Bourbon, un vrai Bourbon, courait après l'omnibus. « Complet, monsieur » (A. Daudet, Les Rois en exil,1879, p. 321).Ledit autobus était complet, plus que complet même, oserai-je dire, car le receveur avait pris en surcharge plusieurs impétrants (Queneau, Exercices de style,1947, p. 43).
Absol. [Sur une affiche indiquant que toutes les places d'une salle de spectacle sont prises] Le cinéma affiche complet (Dub.).
B.− Qui est chargé, rempli au maximum de sa contenance. La gare petite vitesse où la marchandise prenait le rail, par wagons complets (Hamp, Vin de champagne,1909, p. 183).
Au fig.
1. Loc. fam., péj. [En parlant d'un ennui qui complète à l'extrême la série des ennuis possibles] C'est complet! C'est un comble! Il ne manquait plus que ça! Des émeutes à présent! avec mes pieds mouillés! C'est complet! (Salacrou, La Terre est ronde,1938, III, 2, p. 241).Mon fils braconne! C'est complet! (H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 130).
2. Loc. arg., pop. Il est complet. Il est complètement ivre. Il est complet, l'ami de Monsieur... (à part, riant). Il a bu tout le genièvre (E. Labiche, L'Affaire de la rue de Lourcine,1857, 15, p. 474).
III.− [En parlant d'une chose dont la réalisation comporte des degrés]
A.− [En parlant d'inanimés abstr.] Se faire une idée complète de, donner un aperçu complet de; repos complet; un complet rétablissement; au sens complet du terme; étude, analyse complète; nettoyage complet; révision complète. Synon. total; anton. partiel, fragmentaire :
4. Nous devrions tous nous faire examiner, tous les deux ou trois ans, surtout lorsque nous sommes en bonne santé. Un examen complet : radiographie, sang, électrocardiogramme. Camus, Un cas intéressant,adapté de Buzzati, 1955, 1ertemps, 3etabl., p. 637.
B.− P. ext. Qui est entièrement réalisé, dans un état de complet achèvement. Un succès, un échec complet; une victoire complète. Synon. total, achevé, accompli.Cent tableaux complets, cent quatre-vingt-deux autres non achevés, dix-neuf mille esquisses (Morand, Londres,1933, p. 159).Le développement complet de l'embryon (Hist. gén. des sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 532):
5. À tout instant, quelque compromise par nos fautes ou quelque désespérée par les circonstances que soit notre situation, nous pouvons, en un complet redressement, ré-ajuster le monde autour de nous, et reprendre favorablement notre vie. Teilhard de Chardin, Le Milieu divin,1955, p. 84.
En partic.
1. Qui est entièrement achevé dans l'espace. Joseph, les mains aux poches, les épaules hautes, fit un tour complet sur les talons (G. Duhamel, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, p. 136).
2. Qui est entièrement achevé dans le temps. Nuit complète. Synon. entier.− Gaspard, tu ne feras pas tes huit jours... complets. On demande vingt volontaires pour dans quarante-huit heures : en es-tu* (Benjamin, Gaspard,1915, p. 128).Le cycle complet d'une formation ne peut pas être parcouru dans le temps des études universitaires proprement dites (G. Antoine, J.-C. Passeron, La Réforme de l'Université,1966, p. 132).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃plε], fém. [-εt]. Ds Ac. 1694-1932. Fait partie des adj. en -et qui ne redoublent pas le t devant [ə] muet du fém. Ces adj. sont : complet, incomplet, concret, désuet, discret, indiscret, quiet (vieux), inquiet, replet, secret. Ils font leur fém. en -ète. À comparer avec la majorité des adj. en -et qui s'écrivent -ette au fém. : muet, muette; net, nette; propret, proprette (cf. Grev. 1964, § 345). Homon. complais, complaît de complaire. Étymol. et Hist. 1. 1367 annee complete (Recettes et dépenses du roi de Navarre, 111 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 464), rare jusqu'au xviies.; 1740 subst. (Ac. : le complet d'un Regiment); 1823 loc. adv. au complet (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, p. 665); 2. fig. [xvies. d'apr. FEW t. 2, p. 983a]; av. 1691 fou complet (Benserade, Rond. ds Rich. 1680). Empr. au lat. class. completus part. passé adjectivé de complere « remplir, compléter, achever ».