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COGNÉE, subst. fém.
Hache utilisée par les bûcherons et les charpentiers. Je vois toujours ce bois avant qu'on y eût porté la cognée (G. Sand, Histoire de ma vie,t. 2, 1855, p. 161).On entendait les coups sourds de la cognée de Célestin, occupé à détailler l'ormeau (Châteaubriant, M. des Lourdines,1911, p. 168):
1. Le bûcheron abattait un « ancien » marqué au flanc. Il frappait obliquement. Le fer de la cognée s'enfonçait plus avant, à chaque coup, dans le pied palmé de l'arbre, faisait voler un copeau, humide et blanc comme une tranche de pain, et se relevait pour retomber. R. Bazin, Le Blé qui lève,1907, p. 8.
Loc. fig.
Mettre la cognée à l'arbre, à la racine. Faire œuvre de démolisseur : commencer un travail de destruction. Le chêne que vous rêvez d'abattre, le temps y a mis déjà sa cognée; un fer qui ne pardonne pas (Mauriac, Bloc-notes,1958, p. 191):
2. ... une douleur sourde dans la mâchoire me rappelle la défiguration prochaine, la cognée mise à la racine de l'arbre, la démolition de la santé, le déclin des forces... Amiel, Journal intime,1866, p. 272.
Jeter le manche après la cognée. Renoncer à quelque chose par lassitude, désespoir :
3. ... afin de remonter Durtal qu'il voyait abattu, le prêtre ajouta : − Si vous succombez, ne désespérez pas, ne jetez pas, après la cognée, le manche. Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 125.
Rem. On rencontre ds la docum. un ex. de cognée au sens de « bruit fait par une hache ». L'un de ces cornets [les oreilles du lièvre] (...) épiait le grésillement de la gelée, tandis que l'autre, ouvert à l'horizon, recueillait les cognées d'une hache dont résonnait la forêt morte (Jammes, Le Roman du lièvre, 1903, p. 32).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃ ɳe]. Ds Ac. 1694 (qui mentionne coignée) − 1932. La forme coignée est notée à titre hist. ds Ac. Compl. 1842 et Lar. 19equi donnent également coignie; cf. encore Fér. Crit. t. 1 1787 : ,,Quelques-uns écrivent coignée. (...) mais coignée est contre la prononciation et l'usage le plus commun et le plus autorisé.`` On rencontre coignée ds la docum. (cf. Chateaubriand, Les Natchez, 1826, p. 491; A. France, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. 118). Étymol. et Hist. Ca 1100 cuignee (Roland, éd. J. Bédier, 1663); ca 1160 coigniee (Charroi Nîmes, 966 ds T.-L.); 1548 loc. proverbiale jetter le manche après la coignee (N. du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, éd. Assézat, t. 1, p. 225). Du lat. médiév. cuneata subst. (début du ixes. ds Nierm. forme cuniada) issu de cuneata ascia « (hache) dont la section est en forme de coin ». Fréq. abs. littér. Cognée : 161. Coignée : 4. Bbg. Baist (G.). Vermischtes. Z. rom. Philol. 1923, t. 43, pp. 89-90.