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CHEPTEL, subst. masc.
A.− DR. RURAL. Bail à cheptel ou cheptel. ,,Contrat par lequel l'une des parties donne à l'autre un fonds de bétail pour le garder, le nourrir et le soigner, sous les conditions convenues entre elles`` (Code civil, 1804, p. 326). À l'expiration du cheptel on partage les animaux provenus pendant sa durée (Lamennais, Essai sur l'indifférence en matière de relig.,t. 1, 1817-23, p. 339).
Cheptel simple ou ordinaire. ,,Contrat par lequel on donne à un autre des bestiaux à garder, nourrir et soigner, à condition que le preneur profitera de la moitié du croît, et qu'il supportera aussi la moitié de la perte`` (Code civil, 1804, p. 327). Cheptel à moitié. ,,Société dans laquelle chacun des contractans fournit la moitié des bestiaux, qui demeurent communs pour le profit ou pour la perte`` (Code civil, 1804, p. 329). Cheptel donné au fermier ou cheptel de fer. ,,Celui par lequel le propriétaire d'une métairie la donne à ferme, à la charge qu'à l'expiration du bail, le fermier laissera des bestiaux d'une valeur égale au prix de l'estimation de ceux qu'il aura reçus`` (Code civil, 1804, p. 329). Cheptel donné au colon partiaire. Le même que le cheptel donné au fermier mais ,,si le cheptel périt en entier sans la faute du colon, la perte est pour le bailleur`` (Code civil, 1804, p. 330).
P. ext. :
1. Du contrat improprement appelé cheptel. 1831. Lorsqu'une ou plusieurs vaches sont données pour les loger et les nourrir, le bailleur en conserve la propriété, il a seulement le profit des veaux qui en naissent. (Code civil,1804, p. 331).
B.− P. méton. Cheptel ou cheptel vif. Ensemble du bétail constituant le fonds du cheptel. Le cheptel que j'ai recomposé dans chacune de vos métairies (G. Sand, Mauprat,1837, p. 239):
2. Il est écrit et signé que, dans l'association, le maître apporte le toit, libre d'impôt et de réparations, la terre, le cheptel de trait et de croît, le train agricole; ... Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 67.
P. anal. Cheptel mort. Les bâtiments, les instruments de travail donnés à bail :
3. ... une ample bâtisse divisée en deux parties : la grange, pour le cheptel mort, le train agricole; l'étable, pour le cheptel vif ou bétail. Pesquidoux, Le Livre de raison,1925p. 148.
Rem. En Suisse romande on emploie dans ce sens chédail (plus rarement chédal) mort ou plus souvent le subst. masc. seul, opposé à bétail ou à cheptel. La mise [vente aux enchères] de bétail et chédail du fermier (...) avait été annoncée longtemps à l'avance (A.-L. Chappuis, À petit feu, Vuilliens [Vaud], 1964, p. 17). Chédail (attesté dep. 1824 ds Pat. Suisse rom., III, p. 470a) est une altération d'apr. bétail de la forme romande anc. chédal; la substitution de suff. est possible dans un pat. où la prononc. -ó correspond à -ail et à -al (cf. ibid., p. 472a).
C.− P. ext., cour. Ensemble du bétail d'une ferme, d'une région, d'un pays. Cheptel bovin, caprin, ovin, porcin; cheptel laitier. La reconstitution du cheptel dans les régions envahies (Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 451).La sélection des cultures et du cheptel (De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 453).
P. métaph. :
4. Les aphidiens et les coccidés ne composent pas tout le cheptel des fourmis. Elles ont encore domestiqué certains petits insectes sauteurs... Maeterlinck, La Vie des fourmis,1930, p. 161.
5. Les indigènes ne sont plus protégés que par ceci : que le planteur a besoin de son cheptel humain et qu'il trouve intérêt à le nourrir assez pour que ce cheptel puisse être de bon rendement. Gide, Journal,1938, p. 1303.
Rem. La plupart des dict. gén. enregistrent le subst. masc. cheptelier. Preneur d'un bail à cheptel.
Prononc. et Orth. : [ʃ εptεl] ou [ʃ ətεl]. Les dict., de Land. 1834 à DG et Passy 1914, transcrivent [ʃ ətεl] laissant imprononcée, selon la règle, la consonne implosive [p]. Fél. 1851 pourtant transcrit déjà [ʃ εptεl]. Noter que Land. 1834 met [e] fermé à la place de [ə] muet : [ʃetεl]. Les dict. plus mod. admettent [ʃ εptεl] ou [ʃ ətεl]. Cette dernière transcr. est donnée sans [ə] muet ds Dub., avec [ə] facultatif ds Rob. Ces dict. qui admettent les 2 formes, avec ou sans [p], placent tout de même la prononc. avec [p] en premier lieu et Lar. Lang. fr. ne donne même que cette prononc. confirmant ce que prévoyait G. Straka ds Syst. des voyelles du fr. mod., Strasbourg, Inst. de Phonét., 1950, p. 17 et 18 : ,,Cheptel qu'il vaut mieux prononcer avec [ə] et sans [p] (il est cependant certain que la nouvelle prononc. avec [p] l'emportera dans peu de temps)``. Cf. aussi déjà ds Mart. Comment prononce 1913, p. 285 : ,,On commence à prononcer le [p] même dans les facultés de droit et cela fait ché- [ʃe-] et non plus che [ʃ ə]``. [ε] ouvert dans la prononc. mod. est le résultat de l'harmonisation vocalique ou de l'influence de chef (??). Ac. 1835-1932 : cheptel. Ac. 1762 et 1798 admet en outre la var. chepteil. Cf. aussi ds Land. 1834 (qui ajoute chetel, rendant compte de la prononc. sans [p]), Gattel 1841 et Ac. Compl. 1842. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. chatel « bien, propriété » (Lois de Guillaume le Conquérant, éd. J. E. Matzke, 3 § 1); ca 1165 cheteus ([Chr. de Troyes], G. d'Angleterre, éd. W. Foerster, 2515); ca 1260 chetiex désigne le bétail (Justice et plai, éd. Rapetti, 151); 2. 2emoitié xiies. catel « profit, intérêt » ici fig. (Aiol, 168 ds T.-L.); 1466 tenir une jument a chaptau (en parlant d'un métayer) « avoir un contrat avec un seigneur selon lequel, moyennant la nourriture et les soins donnés au bétail, on partage le profit » (Vasles, Arch. Vienne ds Gdf.); 1690 chepteil désigne un tel contrat (Fur.); forme cheptel dep. 1762 (Ac.); 1804 « bétail qui compose le cheptel » (Code civil, art. 1806, éd. 1816, Collection Dalloz, Paris, 1963); 1863 cheptel vif ou mort (Littré); 1929 « ensemble de bétail » (Lar. 20e). Cheptel, réfection étymologique de l'a. fr. chetel, lui-même altération de chatel d'apr. chef signifiant « principal » dans des termes juridiques tels que chef cens, chef manse. Chatel est issu du subst. lat. capitāle (substantivation de l'adj. lat. class. capitalis − dér. de caput − « de la tête » d'où « principal ») : « bien meuble » (ixes. ds Mittellat. W. s.v., 222, 70), « bétail » (Leg. I Aethelstan ds Nierm.). Fréq. abs. littér. : 76. Bbg. Ascoli (C. I.). Saggiuoli diversi. Archivo glottologico italiano. 1890, t. 11, p. 433. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 8.