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CHAMBRER, verbe.
A.− Emploi trans., vx. Tenir quelqu'un enfermé dans une chambre. Synon. enfermer :
1. − Mon cher, sifflotait le docteur, je suis allé reconnaître les environs de ton domaine. Tu ne comptes pas nous chambrer, je pense. Tu sais que j'aime la campagne, les flâneries, la liberté. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 149.
Se chambrer.Alors, se chambrant dans son atelier, Coriolis y resta quinze jours, enfermé, seul, n'y voulant personne (E. et J. de Goncourt, Manette Salomon,1867, p. 345).
Au fig. et fam. Tirer quelqu'un à part pour le convaincre, et éventuellement le circonvenir. Synon. endoctriner, sermonner :
2. Ces malheureux [3 chanoines] circonvinrent l'archevêque, le chambrèrent et finalement ne lui firent plus voir Don Bosco que par leurs méchantes lunettes. J. de La Varende, Don Bosco,1951, p. 187.
P. ext., arg. Chambrer qqn. Se moquer de lui. Synon. railler, pop. charrier.Marinette entrait tout juste. On s'est mis à se marrer. Elle a compris. − C'est moi qu'on chambre, elle a fait (...) Arrêtez votre charre (A. Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 162).
B.− Chambrer un vin. Le laisser séjourner dans une pièce tiède quelques heures avant de le servir, pour qu'il prenne lentement la température ambiante. Anton. frapper.Chambrer un vin rouge. Les bordeaux rouges doivent être chambrés, puis servis décantés en carafe (Ali-Bab, LaGastronomie pratique,1907, p. 161).
Emploi intrans. [Le suj. désigne un vin rouge] Prendre la température de la pièce où il séjourne. Les bouteilles se vidaient, qui chambraient entre la cheminée de pierre peinte et le placard (Pourrat, Gaspard des Montagnes,À la belle bergère, 1925, p. 29).
C.− ARM. Creuser une chambre*, (cavité). Chambrer un canon, un fusil (A. Ledieu, E. Cadiat, Le Nouv. matériel naval,t. 1, 1890, p. 216).
Rem. Région. (Canada), emploi intr. Être locataire d'une chambre dans une pension de famille ou chez des particuliers.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃bʀe], (je) chambre [ʃ ɑ ̃:bʀ ̥]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1678 (G. Guillet, Les Arts de l'homme d'épée, Paris, 2epart., p. 60 : Chambrer est loger ensemble) − 1798, Ac.; 2. 1762 (Ac. : On dit, Chambrer quelqu'un, pour dire, Le tenir enfermé par une sorte de violence ou de séduction, le tirer en particulier dans une assemblée); 3. 1877 Suisse rom. (Littré Suppl. : À Neuchâtel [Suisse], Chambrer le vin); 1907 fr. bordeaux rouges... chambrés (Ali-Bab, loc. cit.); 4. 1926 pop. « railler » (ds Esn. sans ex.); 1927 (Tillet ds La Pédale, 9 nov., p. 14, col. 1 : [notre speaker] commença par se faire « chambrer », il n'avait pas l'accent!). Dér. de chambre* étymol. A; dés. -er; au sens 3 le terme est d'orig. dial. : Suisse rom. et Bourgogne, v. Pat. Suisse rom. Fréq. abs. littér. : 16.