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CARCAN1, subst. masc.
A.− Collier de fer.
1. Collier de fer par lequel on attachait un condamné au poteau d'exposition. Être au carcan :
1. ... à présent, rien de plus clair. Un homme a-t-il été mis au carcan, n'y a-t-il pas été mis? Voilà l'état de la question. (...) Un homme n'a pas été mis au carcan : c'est un homme d'honneur, qui peut prétendre à tout, aux places du ministère, etc.; ... Chamfort, Maximes et pensées,1794, p. 27.
P. méton. Peine du carcan. Condamner au carcan. Cet officier (...) fut condamné par un tribunal français, aux galères à perpétuité, à la marque et au carcan (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 744).
2. P. ext. Collier de fer que portaient les esclaves ou les forçats ,,que l'on rivait à froid par derrière, et qui faisait partie de la chaîne générale, où ces misérables devaient rester attachés jusqu'au jour de leur arrivée à Brest`` (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 3, 1813, p. 305).
P. compar. Col dans lequel on se trouve engoncé et qui gêne les mouvements du cou :
2. Qu'on imagine un malheureux enfant qui, tous les jours de l'année, pour le jeu comme pour l'étude, porte, à l'insu du monde et cachée sous sa veste, une espèce de cuirasse blanche et qui s'achevait en carcan; car la blanchisseuse empesait également, et pour le même prix sans doute, le tour du cou contre quoi venait s'ajuster le faux-col; ... Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 405.
Col carcan ou col-carcan. Col haut et rigide. Un col carcan, démesurément haut (Vercel, Capitaine Conan,1934, p. 213).
P. métaph. Ce qui entrave la liberté de façon rigoureuse. La civilisation nous passe son carcan au cou (Guéhenno, Journal d'un homme de 40 ans,1934, p. 29):
3. Inutile de dire que, aussitôt que le Consulat apparut, il forgea une chaîne de plus, il resserra le carcan dans lequel râlait déjà la liberté du travail. Les Fondateurs de la 3eRépublique,1881, p. 255.
B.− P. anal.
1. ÉLEV. Sorte de collier de bois que l'on met au cou de certains animaux pour les empêcher de passer à travers les haies.
2. HABILL. Chaîne de cou en or ou collier de pierreries faisant partie du costume des femmes et quelquefois des hommes, du Moyen Âge au xviiesiècle.
Ornement moderne :
4. Et tandis qu'elle donnait son manteau du soir, d'un magnifique rouge Tiepolo, lequel laissa voir un véritable carcan de rubis qui enfermait son cou, (...) Oriane s'assura du scintillement de ses yeux non moins que de ses autres bijoux. Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 662.
Prononc. et Orth. : [kaʀkɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié du xiies. charcanz « collier de fer servant à attacher un condamné au pilori » (Li ver del Juïse, 266 ds T.-L.); 1172-74 carcan (G. de Pont-Ste-Maxence, Vie de St Thomas, éd. E. Walberg, 2915); 1867 « collier de fer pour les forçats » (Lar. 19e); 2. p. anal. 1468 « collier de pierres précieuses » (Spécule des pécheurs ds L. Quicherat, Hist. du cost. en France, Paris, 1877, p. 313); 1832 « collier que l'on met au cou des porcs » (Raymond). Représente le lat. médiév. carcan(n)um (ixes. ds Mittellat. W. s.v., 269, 53), également attesté dans le domaine angl. aux xiieet xiiies. (Latham), d'orig. inconnue. La répartition des formes charchan/carchan (T.-L.; Gdf. Compl.) ne permet pas de leur attribuer une orig. géogr. précise. Les formes en cha- sont peut-être dues à une hyperfrancisation à partir des formes en ca- considérées comme normanno-picardes (v. FEW t. 2, p. 362b). Un rattachement à l'a. h. all. querca « gorge, cou » (Diez5, p. 539), plus spéc. à l'a. nord. kverkband « jugulaire, mentonnière » (Bugge ds Romania, t. 3, p. 146) fait difficulté des points de vue phonét. et chronol. L'étymon arabe ḫalḫal « anneau de la cheville » (REW3, no4002a) fait difficulté des points de vue phonét., chronol. et géogr., carcan n'étant pas attesté en a. prov., mais dans la partie nord du domaine d'oil. Bbg. Goug. Mots t. 1 1962, p. 249.