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BLASPHÈME, subst. masc.
Parole, discours outrageant à l'égard de la divinité, de la religion, de tout ce qui est considéré comme sacré. Il n'y est question de Dieu dans les anecdotes de Chamfort que dans de froids blasphèmes (Green, Journal,1943, p. 76):
1. Oh! La révolte qui s'épuise d'elle-même en injures, en blasphèmes, cela n'est rien, peut-être?... La haine de Dieu me fait toujours penser à la possession. Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1105.
P. ext. Parole, propos, acte injuste, injurieux, indécent contre une personne ou une chose considérée comme respectable :
2. Je vais proférer un blasphème. J'aime sans doute, dans les frises du Parthénon, la naïveté du dessin, la sérénité de l'ensemble et une certaine science du groupement; mais j'ai beau faire, je vois que tout est simplifié à l'excès, ... Lemaitre, Les Contemporains,1885, p. 143.
3. − Fais c'que j'te dis... Je ne suis pas assez sérieux pour qu'on m'appelle mon oncle... Ça me fait l'effet d'un blasphème... Tout le monde m'appelle Édouard... Gyp, Souvenirs d'une petite fille,1928, p. 259.
Rem. Autrefois blasphème s'employait pour « blasphémateur » (cf. Nouv. Lar. ill.) et pour « blasphématoire » (DG).
Prononc. : [blasfεm]. Durée longue sur la dernière syll. dans Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930 (cf. aussi les dict. hist. de Fér. 1768 à DG). À ce sujet, cf. Buben 1935, § 45 : ,,Il n'y a et il ne devrait y avoir aucune différence phonétique entre jette-achète, nette-discrète, cruelle-fidèle, etc. parce que l'e est également bref dans les deux cas. Et pourtant beaucoup d'étrangers, ceux surtout qui parlent une langue où le redoublement de la consonne marque la brièveté de la voyelle précédente, prolongent volontiers, par contre-coup, l'e ouvert qui porte l'accent grave et introduisent ainsi une différence de quantité entre les deux séries de mots. Ils s'y croient autorisés par le fait que l'accent grave peut vraiment être considéré comme un signe de longueur dans les mots savants d'origine latine et grecque qui, même dans la prononciation française, conservent la quantité étymologique, comme par exemple carène, cène, hyène, hygiène, obscène, scène, blasphème, stratagème, (...) éphèbe, règle, (...) cf. aussi il hèle [ε:l] dérivé de l'anglais hail.``
Étymol. ET HIST. − Fin xiies. « parole qui outrage la divinité » (Serm. de S. Bern., 117, 20 dans Gdf. Compl.). Empr. au lat. chrét. blasphemia « id. » (Itala, I, Macc., 2, 6 dans TLL s.v., 2043, 30).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 588. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 847, b) 738; xxes. : a) 1 130, b) 701.
BBG. − Barb. Misc. 1 1925-28, p. 31.